#108 – Montpelliérien #108 – Il y a des petits signes

Vous remarquez qu’une personne de votre entourage vous sourit particulièrement, rit a vos blagues même lorsqu’elles sont mauvaises, se retrouve souvent à quitter le lieu de travail ou d’une quelconque activité commune en même temps que vous, en profite pour faire un bout de chemin à deux, essaye de vous connaître un peu mieux. Vous remarquez avec le temps que le physique de cette personne ne vous laisse pas insensible, que ses propos vous intriguent et que ses manières vous émeuvent. Vous remarquez également que lorsque vous devez vous quitter, il y a toujours une nouvelle question qui émerge de la conversation, et que vous vous dites mutuellement « allez bonne soirée » au moins trois fois avant de recommencer à discuter pour finir par vous apercevoir que ça fait déjà trente minutes que vous devriez être chez vous, mais que non, vous êtes toujours sur ce bout de trottoir à tailler la bavette. Bref, vous remarquez des petits signes qui semblent montrer qu’une entente plus que cordiale est possible entre cette personne et vous.

Alors vous tentez également de faire passer un petit signe tout discret. Quelque chose d’assez anodin, qui laisserait entendre que vous-même n’êtes pas insensible à ses charmes sans pour autant trop vous révéler : vous proposez un café. Quelques jours plus tard, on vous propose une soirée d’anniversaire, la sienne, au cours de laquelle vous trouvez ce qui vous passe par la tête pour vous revoir encore une fois à l’extérieur du cadre professionnel ou de l’activité de votre rencontre première. Ce qui vous passe par la tête, mais en restant tout de même authentique vis-à-vis de vos intérêts, faudrait pas construire un château de cartes sur un pâté de sable. Ce nouveau rendez-vous en entraîne un suivant, sous un prétexte ou un autre, et vous finissez enlacés·es sous une couette.

Photo par Gwlad (rue Levat)

Lorsque l’atelier de communication non-verbale s’achève (j’ai pas trouvé plus fade comme métaphore), les langues se délient. Vous vous ouvrez enfin un peu l’un·e à l’autre. Vous vous amusez du tour qu’ont pris les choses, des cheminements qui vous ont menés là. Vous posez finalement la question, par curiosité : « C’est quand que tu t’es dit que… t’avais envie qu’on… enfin, que tu as commencé à penser à… tous les deux ? » Décidément, vous n’êtes pas très fort·e pour poser des questions directes. Qu’à cela ne tienne, la personne en face de vous répond : « Ben, quand tu m’as proposé un café. » Paf. Petit vertige. Vous vous demandez comment vous aviez à ce point pu vous monter votre petit film au départ ! Mais bon, hein, au final vous êtes bien content·e de les avoir vus, ces petits signes qui n’étaient pas là.

Ça vaudra pour toutes les fois où vous n’aviez pas su voir la roue du paon planté à un mètre de vous.

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