#364 – Brûler tout

Il y a des matins où on se réveille et on ne peut que contempler les ruines de ce qu’on avait cru bâtir jusque là. On cherche le responsable de l’incendie. C’est nous-même. On aimerait se recoucher au milieu des gravats, mais il faut aller travailler. Sa place dans les ruines se mérite et se paie en sueur. Mieux vaut les ruines que le trottoir. On y trouve encore quelques recoins pour se cacher du monde.

Mardi matin, fut un de ces matins pour moi. Sous le coup de la honte de moi-même, du désespoir, et bien sûr sous l’influence de l’alcool, j’avais supprimé dans la nuit mon compte Discord. Celui qui me permettait de discuter avec mes seuls amis. Une douzaine de personnes, en deux groupes qui ne se connaissent pas l’un l’autre. Tous en France, loin de ma Belgique. Je ne suis sur aucun réseau social vous savez. J’ai bien installé whatsapp, mais simplement pour le travail, je ne tolère pas de tout y mélanger.

J’ai également supprimé la plupart de mes comptes sur divers sites internet. Mon soundcloud par exemple, que j’avais depuis 2012 ou 2013, je ne me souviens pas. J’ai patiemment supprimé chaque chanson, comme j’ai patiemment supprimé chaque conversation et chaque ami sur Discord, avant de supprimer mon compte, comme pour disparaître encore mieux. Je n’ai pas supprimé mon site. Je ne me souviens plus de tous les détails de cette nuit. Je me souviens juste y avoir pensé et m’être dit non. Peut-être que j’ai voulu me laisser quelque chose à supprimer plus tard, sinon je serai bien embêté la prochaine fois.

Fort de mon succès dans l’arrêt de la cigarette et du cannabis, je décide donc d’arrêter de picoler. Je voudrais bien arrêter les amis aussi. Mais je sens que ça me prendra plus de temps. Pour l’instant ils peuvent toujours me joindre par e-mail, et ils le font les cochons. On ne peut pas tout arrêter d’un coup.

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