#104 – Montpelliérien #104 – On fait des phrases

Enfant, on est heureux·se pour rien ; adulte, on cherche des occasions de l’être. Paf. Aphorisme. J’aime pas trop les aphorismes. Ou alors juste pour les détourner. Disons qu’un aphorisme énoncé comme s’il résumait au poil une situation m’est toujours suspect. L’intérêt que je trouve à ces grandes phrases, c’est justement de pouvoir leur opposer toute une série de situations dans lesquelles elles deviennent fausses ou absurdes. Après tout, il faut bien qu’un cliché soit posé pour pouvoir le dézinguer. Il me semble que, de toute façon, on ne peut rien décrire dans sa complexité, sans partir au préalable d’une proposition sinon fausse, du moins caricaturale. Alors les aphorismes, je veux bien me les bouffer comme ça. Comme points de départ d’une réflexion. Pas comme des aides à consolider ce qu’on pensait déjà, à ré-affermir nos intuitions, des sentences qui te renvoient illico le bon sens bien sec dans la gueule et ne te laissent pas faire le pas de côté nécessaire à une plus riche observation de la scène.

Donc, si vous aviez trouvé que, oui, c’est très vrai, enfant, on est heureux·se pour rien ; adulte, on cherche des occasions de l’être, je vous invite à y réfléchir encore un peu. Vous remarquerez au passage que l’écriture inclusive, ça fait pas très aphorisme. L’écriture inclusive, j’en ai encore jamais parlé, même si j’expérimente sur le blog. Ça viendra un jour. Je n’ai aucune conviction en la matière, même si j’ai l’envie, entre autres, de lutter contre la surabondance du masculin dans mes propres textes, et de m’assurer que quand je représente un groupe ou fait mine de m’adresser à tout le monde, la lectrice ou le lecteur ne puisse pas faire autrement que de s’imaginer une foule mixte. D’autant que sur ce blog, vous l’avez remarqué, ne niez pas, je m’adresse souvent directement à vous. Des fois c’est vous, lecteurs, lectrices, des fois c’est vous, lecteur, lectrice, puisque je vous vouvoie (on s’était mis d’accord au cours des premières semaines du blog, je sais pas si vous vous souvenez). Dans le second cas, si je veux m’adresser à vous, là, seul·e derrière votre ordinateur, l’écriture inclusive est bien pratique.

Bon on a sauté du coq à l’âne. Pour en revenir aux aphorismes mais ne pas nous éloigner trop des animaux (et puisque je n’ai toujours pas de photos de nos reporters et que les pavés de textes, vous n’aimez pas ça et je vous comprends), nous finirons avec une petite fournée de proverbes non pas sur les animaux, comme la peau de l’ours qu’il faut tuer dans l’œuf ou les larmes du crocodile dévorant la blanche colombe, mais des animaux eux-mêmes.

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SENTENCES, MAXIMES, PROVERBES, DICTONS, ADAGES & PENSÉES

DES

ANIMAUX

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« Qui attend de pondre et a la colique s’abstient de voler. »

Dicton Aviaire

« Dieu doit être cruel, qui nous a fait l’odorat à l’image du Sien et nous a laissés vivre aux pieds de l’Homme. »

Lamentation Chienne

« Nous n’oublierons jamais le grand génocide ! Les interminables années au cours desquelles les Humains nous ont massacrés pour avoir voulu manger la même nourriture qu’eux. »

Extrait du Pacte des Loups

« Qui marche sur sa trompe s’en souviendra longtemps. »

Sentence Éléphant.

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« Aimer, c’est souffrir. »

Proverbe Hérisson

« Faites-lui surtout du riz et des pâtes. En dessert : des bananes. Évitez autant que possible les laitages. »

Extrait des Conseils aux jeunes mères Kangourous

« Il n’est pas de taux de plomb dans le sang qui puisse être considéré comme non-nocif. »

Science Lapine

« Ils ont peur des « noirs », ils ont peur des « jaunes », on n’est pas sorties du sac… »

Extrait des Carnets de voyage d’une Guêpe en Occident.

#103 – Montpelliérien #103 – La paire honnie

On ne va pas refaire la même erreur qu’hier. Écrivons tout de suite quelque chose. J’aurais bien aimé vous raconter mon calvaire au F.I.S.E., mais je n’y suis pas encore passé. Ç’aurait été bien pratique. Je vous aurais dit qu’on était trop nombreux, qu’on avait soif, qu’on était mal assis et qu’on n’y voyait rien. Bon ben, je vous le dirai demain. Parce que j’y vais cet aprem, au F.I.S.E.. Koinkoin n’a pas changé d’avis. J’écris donc maintenant, de peur qu’une sortie en entrainant une autre je ne sois encore pas rentré à minuit.

Tout ça ne m’arrange pas. Non seulement il me faut trouver un sujet mais je n’ai plus de photos en stock. Allez. Inspiration je t’invoque ! Et hop ! On parlait de Lapeyronie, hier. Je suis déjà passé à Lapeyronie. Ce n’est pas un très bon souvenir. Je devais avoir vingt, vingt-et-un ans. On avait commencé fort l’apéro à 17h sur le balcon de mon ancienne colocation. Je crois qu’on s’était enfilé un bon pack de bière et une bouteille de pastis à trois personnes. Pas mal de pétards aussi. Nous avions naturellement continué la soirée dans un bar du centre-ville jusqu’à la fermeture. Puis nous étions allés nous finir à l’alcool fort sur l’une des pelouses de l’Esplanade. Autant vous dire qu’en repartant on ne marchait pas bien droit. Remarquez que j’écris « en repartant », et non « en rentrant », car même si c’était là l’idée principale, nous étions bien incapables de nous diriger dans la nuit éthylique de ce mois d’été.

En passant sur une place, la Canourgue, il me semble, l’ami avec qui j’étais, voyant une enfilade de motos garées, envoie un grand coup de pied dans la première. Effaré, je les vois toutes tomber comme des dominos, et je me rends compte que mon pote se met courir et disparaît à l’autre bout de la place. Je jette un regard sur le côté, lequel de côté j’en sais plus rien, et je vois, tapie dans l’ombre d’une rue pile en face des motos, une voiture de police à l’arrêt. Avec des agents dedans. Bon ben je continue à marcher comme si de rien n’était. Persuadé qu’ils venaient juste de voir l’autre con taper dans les bécanes, se tirer en courant et qu’ils allaient sans doute tenter de le poursuivre, et qu’il serait sans doute loin. Erreur.

À ce moment là, une dizaine de policiers déboulent par les rues adjacentes, on me passe les menottes, et on me dit de fermer ma gueule jusqu’à ce qu’on arrive au poste. Ah oui, on me répète aussi une dizaine de fois qu’on m’a VU faire. Les petits menteurs. C’est ce qui me fout encore le plus les boules aujourd’hui quand j’y repense. Donc menotté, embarqué dans l’énorme Ford à l’américaine qu’ils avaient à l’époque, et baladé jusqu’à Lapeyronie pour des tests sanguins. Sans ceinture, au passage. Menotté les mains dans le dos et sans ceinture avec l’un des cowboys de la municipale au volant, c’était déjà une aventure.

On arrive à Lapeyronie. Il doit être quatre heures du matin. L’un des flics est un petit jeune, hargneux au possible, c’est limite s’il ne m’insulte pas. Oui, ils étaient un peu en colère les flics. Vous vous doutez bien que si une dizaine de poulets était planquée à quatre heures du mat autour de cette place, c’était pas pour chopper un étudiant complètement cramé qui rentrait se coucher avec son pote un peu trop con quand il a bu. Je pense qu’on a dû faire foirer une petite opération bien comme il faut. Donc l’un d’eux était une jeune merde agressive qui se fichait bien de ce que je pouvais répondre à ses questions. Car oui, arrivés à l’hôpital, en attendant les résultats des tests, ils ont bien voulu me laisser répondre à leurs questions pour la première fois. Avant ils me posaient des questions, mais c’était pas pour que j’y réponde, c’était pour pouvoir me dire de fermer ma gueule quand j’essayais d’y répondre. Ça devait les amuser.

Les tests arrivent. L’infirmière est formelle, il me reste un tout petit peu de sang dans l’alcool, mais il est saturé de cannabis. Et je fais de la tachycardie. Tu m’étonnes. Défoncé comme j’étais et après avoir virevolté sur le siège arrière de leur caisse pourrie pendant dix longues minutes. Elle exige des policiers qu’ils me laissent à l’hôpital. Oui. Elle voit bien que je suis complètement cuit et qu’eux ne savent pas bien ce qu’ils font là avec moi, qu’ils exagèrent un peu. Elle leur laisse pas le choix, ils me prendront pas au poste ce soir. Les policiers lâchent l’affaire. De toute façon depuis une demi-heure ils ont bien eu le temps de se rendre compte que j’étais saoul mais honnête et que, effectivement, c’était pas moi qu’avait tapé dans les motos. L’autre flic était plus âgé, plus sympa. Il me demande si j’ai des trucs sur moi avant de partir. Heureusement, j’avais presque tout fumé. Il me fait comprendre qu’il me prend la boulette de shit qui me reste, mais comme ça, petit clin d’œil, on dira rien à personne. Ils ont fini par se barrer et j’ai plus jamais entendu parler d’eux.

Toujours est-il que j’ai passé la nuit à Lapeyronie. Quand je me suis réveillé à onze heures, la pièce s’était remplie. Apparemment c’était la chambre des alcoolos repêchés de nuit. J’avais pas sauté du lit que je me faisais déjà gratter une clope par le voisin. La facture de l’hôpital, par contre, je l’ai bien reçue. 900€ la nuit (et les tests j’imagine). L’assurance me remboursera une partie plus tard, et mon ami ne voudra jamais reconnaître qu’il aurait pu m’aider à en payer une partie, étant donné que tout ça était un peu de sa faute. Évidemment, on s’est moins vus après ça. Bon enfin, c’était il y a dix ans, bientôt je ne lui en voudrai plus du tout.

Ah la la. Que du texte, que de l’anecdote perso, aujourd’hui c’est un peu rude, hein ? En plus maintenant je suis pressé, je n’ai pas le temps de me relire. J’espère que ce sera pas trop la cata. Ah, et désolé pour le jeu de mots dans le titre, je pouvais pas m’empêcher. Allez. Bisettes.

#102 – Montpelliérien #102 – On a failli être en retard

Je n’avais pas prévu qu’en me levant à onze heures, en bossant mon japonais jusqu’à seize, puis en le re-bossant jusqu’à vingt heures avec mon amie Japonaise avant de partir manger avec Koinkoin pour finir par rejoindre de ses collègues Argentins·es et papoter là jusqu’à minuit, je n’aurais pas le temps de livrer ma note de blog quotidienne à temps. Il est donc minuit passé de vingt minutes, mais j’antédaterai le post pour ne pas foutre trop la merde dans ma compta. C’est de la triche ! que vous hurlez chez vous. Je vous entends. On avait enfin trouvé une régularité, que vous dites, un havre de posts journaliers sûrs dans ce monde incertain, et patatras, voilà que tout est foutu en l’air par une mauvaise gestion de l’emploi du temps. Je vous vois aussi. Vous êtes pas beaux·belles quand vous vous plaignez.

Mais non, ne vous en faites pas, vous voyez, je pense à vous. Par un heureux hasard, alors qu’on passait devant la chambre de commerce, grand’ rue Jean Moulin, Koinkoin m’a appris que c’était l’ancien théâtre de chirurgie de Montpellier. On y faisait des dissections sur humains morts en cours magistral. Selon ses souvenirs, ce lieu ne se trouvait pas à la faculté de médecine pour la bonne raison que la chirurgie n’était pas considérée comme de la médecine. On a même confié cette pratique aux barbiers. Oui, barbier-chirurgien, c’était un métier. Je n’écris pas barbier·ère chirurgien·ne, et tout le monde sait bien pourquoi. D’après ses souvenirs encore, c’est Lapeyronie, qui trainait dans le coin, qui aurait donné ses lettres de noblesses à la chirurgie (pour le meilleur et pour le pire, finira par conclure Koinkoin).

Photo par Gwlad (avenue de Palavas)

Aujourd’hui, on appelle Lapeyronie : Lapeyronie. Tous·tes les Montpelliériens·nes connaissent ce nom. C’est celui d’un hôpital, le plus grand de la ville me semble-t-il, avec son service d’urgences. C’est aussi le nom d’un arrêt de tramway. Comme par hasard, c’est celui qui est juste devant l’hôpital. Mais, à l’époque, Lapeyronie s’appelait François Gigot de Lapeyronie, et allez entrer dans un dictionnaire des noms propres sans rougir avec un nom comme ça. Ça n’a pas dû être facile. Est-ce qu’on parle de la maladie de Lapeyronie, qui consiste en une déformation (courbure, pour être plus précis) de la verge en érection ? Non. N’en parlons pas.

Bon allez, il est minuit quarante-cinq, je n’ai même pas pris le temps de passer par les W.C. avant de me jeter sur mon clavier, alors vous m’excuserez, mais je vous fais la bise ici, et je vous dis à demain !

#101 – Montpelliérien #101 – Par paquets de douze

On peut très bien écrire une note de blog
Tout en alexandrins dans un français moderne.
On peut causer profils, comments, likes, share et log-
In, bien que le sujet soit peut-être un peu terne.
Rien n’est interdit. Rien. Alors parlons d’un jeu.
Vidéo, le jeu ? Oui. Qu’est-ce que je dois comprendre ?
Qu’au cours des derniers jours j’en ai parlé un peu
Trop souvent, ça suffit ? Bah, je n’ai rien à vendre,
Mais les gens (qu’on salue) de Tiny Red Camel,
Si. On en causait . Prenez le temps de lire.
Je vous avais promis de vous faire un rappel
Quand le jeu sortirait. Et ben voilà. Je tire
La sonnette d’alarme. Je vous dis qu’il est là.
Son nom, c’est Shrug Island, et il est disponible
Sur Steam et Itch.io. C’est, je vous l’ai déjà
Dit, un court point ‘n’ click dont il est impossible
De ne pas apprécier la qualité de l’art
Visuel et sonore. C’est un jeu poétique.
J’ai hâte d’y jouer. Allez. C’est le départ
D’une journée chargée. D’ici que je rapplique,
Prenez bien soin de vous. Sachez qu’à Montpellier
Y a des concerts partout, faites votre recherche.
Je dis ça comme ça. Si vous vous ennuyez…
Bon. Zou. Faut vraiment que je me bouge le derche.

Photo par Gwlad (rue du Grand Saint Jean)

#100 – Montpelliérien #100 – Le Festival Intercommercial des Sports Extrêmes

F.I.S.E. ou pas F.I.S.E. ? C’est la grosse question chez les Montpelliériennes·s. C’est le gros festival des sports extrêmes, avec ses gros guests et ses gros sponsors.

Ceux et celles qui connaissaient le F.I.S.E. depuis ses premières années ne vont plus au F.I.S.E., ceux et celles qui travaillent au F.I.S.E. ne vont plus au F.I.S.E., ceux et celles qui ne veulent pas respirer de la poussière toute une après-midi en plein cagnard avec moins de trente centimètres carrés d’espace personnel ne vont plus F.I.S.E., ceux et celles qui n’aiment pas ensuite rester assis·es cinq heures sur du béton brut en pente pour voir une heure trente de prouesses acrobatiques ne vont plus au F.I.S.E., ceux et celles qui ne veulent pas payer une bière 5€ et un sandwich 8€ ne vont plus au F.I.S.E., ceux et celles qui pratiquent certains des sports présentés mais n’adhèrent pas à la vision boisson-énergisanté des sportifs·ves de concours parmi les stands commerçants que cet évènement véhicule ne vont plus au F.I.S.E..

Les familles qui ne savent pas trop quoi faire le week-end vont au F.I.S.E., les adolescents·es qui n’y sont encore jamais allés·es vont au F.I.S.E., les jeunes qui trouvent que c’est important pour leur image d’aller au F.I.S.E. vont au F.I.S.E., les gens qui veulent s’y retrouver pour voir des amis comme à la bonne époque, voir un peu de sport et boire de la bière vont au F.I.S.E. mais se disent quand même que c’est plus pareil, les gens qui veulent voir des prouesses acrobatiques et que ça ne dérange pas de respirer la poussière toute une après-midi en plein cagnard avec moins de trente centimètres carré d’espace personnel, puis de rester assis cinq heures sur du béton brut en pente pour voir une heure trente de prouesses acrobatiques, payer une bière 5€, un sandwich 8€, tout en n’étant pas dérangé par l’image boisson-énergisanté des sportifs·ves de concours parmi les stands commerçants que cet évènement véhicule vont au F.I.S.E..

Ah oui, et Koinkoin veut aller au F.I.S.E. samedi. Je lui ai dit oui. Donc, moi aussi, j’irai au F.I.S.E.. Mais je ferai la gueule.

Photo par Koinkoin (rue Alexandre Cabanel)

Et ben voilà. J’ai plus qu’à me taire après ça. Je vous raconterai peut-être comment ça s’est passé.

En tout cas sachez que si vous n’avez rien le temps de prévoir avant ce week-end et qu’étrangement le F.I.S.E. ne vous dit pas, en ce moment à Sète se déroule un super festival de photographie : Images Singulières. L’une de mes colocataires est impliquée là-dedans alors j’irai voir ça par moi-même, je vous en causerai sans doute ensuite. Le festival est ouvert depuis hier et dure jusqu’au 27 mai, il y a des expositions un peu partout dans Sète. Voilà leur programme, pratique pour retrouver les lieux et les photographes exposées·s.

Allez, bisettes à tous et toutes, et à demain.

#99 – Montpelliérien #099 – Les jours fait rien

Alors ? Vous avez profité de ce jour férié pour tester le tutoriel dont je vous ai parlé hier ? Vous avez, vous aussi, réussi à faire marcher un personnage de droite à gauche sur un écran ? Si oui : bravo, sinon : votre manque de curiosité vous perdra. Non, ne culpabilisez pas. Par pitié. C’est exactement ce que je cherchais à faire mais je m’en voudrais si ça marchait réellement. Vous n’avez pas moins de valeur parce que vous n’êtes pas curieux·se, ou vraiment juste un tout petit peu moins.

Vous sentez que je brode, hein ? C’est le cas. Mais attention ça ne va pas durer, car il m’est arrivé quelque chose aujourd’hui. Quelque chose qui n’arrive pas tous les jours, et tant mieux. J’ai dû acheter du débouche canalisations. Parce que les canalisations étaient bouchées. Et qu’est-ce que vous dites de ça ? Surtout restez discret·e, si la presse nationale l’apprend le sujet va m’échapper. À part ça, c’était une belle journée. J’ai croisé des gens que je n’aurais pas dû, et pas croisé ceux que j’attendais. J’ai racheté du tabac, ne me jugez pas. Koinkoin m’a proposé d’aller nous assoir en terrasse. Ça me va. Il faut juste que je termine cet article. Ah la la. Mais… qu’est-ce que je vois qui arrive à point nommé pour nous sauver, serait-ce une photo ?

Photo par Gwlad (rue du Grand Saint Jean)

Hum. Heureusement que Gwlad et Koinkoin font le taf.

Bon. Ce soir, il y a Franky Goes To Pointe A Pitre et Adolf Hibou qui passent en concert au Black Sheep. On m’a très fortement conseillé de voir ces deux groupes. Moi je n’irai pas, mais j’invite bien volontier quiconque ira les écouter à me raconter ce que ça donnait. C’est 5€ l’entrée. Sinon pour gratos il y a toujours la jam session à la Pleine Lune, si vous n’y avez jamais été, ça peut valoir le coup.

Allez, j’en ai fini avec cet article. Décidément vous avez bien fait de venir aujourd’hui. Moi je ne pense déjà plus qu’à mon jus de tomate bien frais. Ah, je viens de trouver le titre de l’article. Quand c’est pas le jour, c’est pas le jour. Allez. Portez-vous bien et à demain.

#98 – Montpelliérien #098 – En attendant… nan je la ferai pas.

Me voilà de retour à Montpellier. Loin des veuves noires. J’ai passé la journée devant mon ordinateur. La journée, vraiment ? Oui, vraiment. De neuf heures à maintenant. Autant vous dire que je suis à l’ouest, je n’ai même pas jeté un œil aux nouvelles du jour. Tiens c’est l’occasion. Je vais le faire toute de suite, ça me donnera peut-être matière à balancer quelques mots de plus. Bon… Le piéton a bien été écrasé, l’étudiant est bien mort de la méningite et la septuagénaire a bien disparu. On va arrêter là, ça ira pour aujourd’hui.

Qu’est-ce que j’ai bien pu faire aujourd’hui qui m’a tenu onze heures devant mon ordinateur ? C’est très simple. Je me suis fait un petit tuto de création de jeu vidéo. Refait, plutôt. Ces quatre dernières années ça doit être la huitième fois, quelque chose comme ça, que je m’en tape un en entier sur youtube. J’espère toujours en garder quelque chose. C’est peut-être le cas. Dans dix ans, on ne sait pas, à raison de deux tutos par année, j’arriverai peut-être à faire un jeu vidéo complet d’une quinzaine de minutes.

Le logiciel s’appelle Godot. C’est un moteur de jeu, gratuit et open source, bien documenté, qui vous permet de fabriquer des jeux vidéo en 2D aussi bien qu’en 3D. Cette fois-ci, après quelques essais de jeux de rôles en plongée, c’était un classique tutoriel pour créer un jeu de plateforme 2D. Pas la peine de penser à la 3D avec le dinosaure qui me sert d’ordinateur. Ça doit être le troisième tuto sur ce genre que je me farcis, mais jamais rien n’est fait de la même manière. À chaque développeur sa touch. C’est toujours bon à prendre, surtout que celui-ci est fait sur la toute récente version 3 de Godot.

Photo par Gwlad (Odysseum)

Le problème de tout ça, c’est que ça donne vraiment envie de faire un jeu quand on a fini. Alors on modifie un peu le personnage qu’on avait utilisé en attendant, on essaie de dessiner des décors soi-même pour ne pas utiliser le travail d’un autre, mais c’est trop de travail alors on fait moitié-moitié. Au final on abandonne en se rendant compte du temps que ça prendrait de faire un jeu. Même un jeu de quinze minutes comme je le disais plus haut même pas pour rire. C’est ça qui est dur, d’engager du temps. On peut encore trouver quelque chose d’original à tirer d’un jeu de plateforme, mais faut se creuser la tête un moment pour l’idée clé et pour tout le code qui ne sera pas dans un tuto et qu’il faudra aller glaner de wikis en forums. Si en plus on veut que ce soit beau, alors là, ça devient une activité à temps plein sur des mois.

Pour les curieuses et curieux, pouvez télécharger ce que ça a donné ce tuto. Désolé mais il vous faudra être sur sur mac ou windows pour pouvoir y jouer. Si vous êtes sur Linux, j’ai pas pensé à l’exporter. Je suis impardonnable. De toute façon, ça n’est pas un jeu. Vous pouvez déplacer le perso, sauter, atteindre l’objectif, appuyer sur entrée pour recommencer. Si j’avais simplement suivi le tuto, pas customisé le personnage et un peu le décors, mal, ça m’aurait pris deux heures au plus je pense. C’est vraiment très abordable, n’hésitez pas à vous lancer.

#97 – Montpelliérien #097 – Dimanche à la campagne

Ého ! Ça capte ? Ah voilà. Faut plus toucher l’antenne.

Donc, je vous écris depuis la campagne Lodévoise. Je ne peux pas écrire n’importe quoi, car les amis chez qui je suis m’ont demandé l’adresse du blog. Je me sens épié. Pas par eux, non. Je me sens épié parce qu’une bestiole à huit zieux que j’ai moi-même perdue de vue traîne quelque part dans la pièce. Huit pattes aussi, tout marche par huit chez ces machins-là. Je les ai en horreur. Je sais que je ne devrais pas. Mais c’est comme ça. Enfin bref. Savez-vous ce que j’ai vu dans le jardin hier soir ? Devinez. Sur une fleur que je prenais en photo. Oui, je prenais une fleur en photo. Une veuve noire. Pas la fleur. La saloperie d’arachnide. Toute petite, minuscule, avec sa tache rouge. Les abords du Salagou en sont farcis. Mon ami Vincent me dit qu’il y a même un gars qui ne vit pas dans la région mais organise des excursions au Salagou pour observer les veuves noires. Allison et Vincent viennent juste d’acheter leur maison avec son hectare de terrain boisé. Bon ben acheté, c’est acheté. Il faudra faire avec les sols riches en uranium, le toit du poulailler en amiante et les veuves noires dans le jardin.

Vincent a le pied dans le plâtre. Pourquoi ? Parce qu’il fait du sport. Vous voyez, parfois ce que vous disent les médecins… Bon, et que fait-il comme sport ? Du bicross. Enfin, aujourd’hui on dit BMX. Bicross je crois qu’ils ont un peu honte. Ça leur rappelle le tube de mousse qu’ils avaient sur le guidon et les habits fluo qu’ils portaient tous dans les années 90. Seraient à la mode de la vapor wave aujourd’hui. D’ailleurs, il y a tentative de me faire taire. On m’a menacé de ne pas me laisser accéder à internet pour poster l’article si j’utilisais le mot bicross. Nègre, pédé, bicross, autant de mots tabous à notre époque. Donc il faisait du bicross, mais pas n’importe où. Dans un champs de bosse. La discipline s’appelle le dirt. Elle a cela de particulier qu’avant de pouvoir sauter par dessus les bosses et se faire un arrachement osseux en tentant un no hand (parce qu’ils veulent plus dire condor, non plus) ou une quelconque autre figure, on doit les faire sortir de terre soi-même, ces bosses. En tout cas c’est la discipline telle que je l’ai vue pratiquée. Pelles, râteaux, et arrosoirs sont des outils tout aussi indispensables que les vélos. Également indispensable, une certaine résistance à la bière.

Photo par Gwlad (Odysseum)

Pourquoi je vous parle de ça ? D’abord parce que j’aime bien vous présenter mes amis, et puis pour vous dire également qu’au FISE, qui débute la semaine prochaine à Montpellier, il y aura du bicross, mais il n’y a pas de dirt. Ça fait quelques années qu’il n’y en a plus. C’est dommage. C’était spectaculaire, ça ramenait du monde. Ces dernières années, ça se faisait vers le bassin Jacques-Cœur, mais apparemment les riverains auraient poussé la gueulante. On ne saura jamais vraiment. Qu’est-ce qu’il y aura alors ? Du bicross sur modules, du vélo tout terrain, de la planche à roulette, du patin à roulette, de la trottinette et de la planche de wake.

Bon, c’est tout pour aujourd’hui ! À demain.

#96 – Montpelliérien #096 – Sur le départ

J’ai lancé un pot commun en ligne. Le but de la collecte est de participer (pour une petite partie) au montage d’une structure qui aidera chacun·e à combattre au mieux les fake news et autres charlataneries en ligne minant l’internet francophone. Cette structure aura pour mission la conception d’un logiciel open source puis la gestion d’un serveur et son maintien en bon fonctionnement. Le logiciel prendra la forme d’une extension pour navigateur web reliée à une liste mise à jour quotidiennement des mensonges et autres arnaques pullulant sur internet. Il scannera le contenu des pages que vous lisez, et en en comparant le contenu à la base de donnée participative et modérée par les utilisateurs, vous alertera si les propos tenus sur la page sur laquelle vous vous trouvez ont été prouvés faux ou si le contenu ressemble à une tentative d’escroquerie connue. Le tout en garantissant à 100% l’anonymat de vos données. Et quand tout l’argent nécessaire aura été réuni, je me ferais faire un collier contenant, en lettres d’or, le mot : crédulité. Avec les accents.

Photo par Gwlad (Odysseum)

Mais non. Évidemment que tout ça est faux. Ce qui est vrai à l’inverse, et vous faites bien de le remarquer, c’est qu’hier j’ai écrit mon article trop tard pour vous informer de la continuation du festival Texte en cours 2018. C’est toujours d’actualité. Ce soir c’est au Black Out, 6 rue de la Vieille, à 19h15 comme d’hab. Les textes lus que vous ne connaissez pas seront : Last Call Lascaux de Camille Brantes, La Disparition de Guillaume Cayet et Sous l’Orme de Charly Breton. Pour clôturer tout ça, petit concert. L’artiste, c’est Töfie. Connais pas. J’irai voir. Enfin je veux dire, j’irai voir sur internet qui c’est. Allez voir vous aussi. Si vous attendez que je vous en reparle…

J’irai voir sur internet car je ne serai pas à Montpellier. Je parle du festival parce que j’avais commencé à le faire, mais pas fini de tout annoncer. Je serai à la campagne, donc, ce week-end. Puisque ça vous intéresse. Tout près du lac du Salagou. Je vais prendre mon ordi de voyage. Je croise pas les doigts pour pouvoir accéder à internet là-bas, parce que ça ne sert à rien de croiser les doigts, à part pour dire que ça ne compte pas quand on sort un bobard à quelqu’un et qu’on ne veut pas avoir trop mauvaise conscience. Qu’est-ce que je disais ? Oui, j’espère que j’aurais un accès à internet, parce que j’y reste jusqu’à lundi, à la campagne. Ce serait la première fois que je rate un jour sur le blog depuis le lancement. Hu-hum. Oui, oh ça va. Je veux dire un jour où je n’écris même pas un petit quelque chose pour dire que je n’écrirai rien. C’est également parce que je pars tôt que j’écris ce billet à presque 1h du matin, je n’aurais pas le temps ce matin, justement. C’est pas tricher. On est déjà samedi techniquement. Bon. En tout cas si je ne montre aucun signe de vie avant lundi, c’est normal. Si mardi je ne suis toujours pas revenu, tweetez ma disparition.

#95 – Montpelliérien #095 – Feus les blogs B.D.

Il y a un peu plus de dix ans, je tenais un blog BD. Je me rends compte avec le temps d’à quel point ce que j’y mettais était inintéressant. Ça me fera sans doute la même chose avec ce blog-ci. Déjà la plupart du temps ce n’était pas de la BD. Plutôt des dessins pas très réussis. Mais bon, il y avait des gens pour venir voir, c’était la mode. On était une belle bande d’amateurs·rices à se suivre et se soutenir les uns·es les autres. Les jours où c’était vraiment de la BD, c’est-à-dire au minimum une suite de quelques images qui racontent une histoire, c’était du genre minimaliste et rien à dire. Des gags, quelques strips, des trucs comme ça, des personnages qui parlent d’être des personnages. Le genre de trucs qu’on fait quand on ne sait pas quoi raconter. À l’époque ça me semblait compliqué de trouver quelque chose à dire juste quand j’avais envie de dessiner. Je voulais dessiner là, maintenant, sentir la page sous le pinceau ou le feutre, et pas passer une semaine à monter un scénario pour ne jamais le dessiner parce que bof, plus envie. Alors comme ça il faudrait prendre des notes dès qu’on a la moindre petite idée et se les garder pour quand on a envie de dessiner ? Oui, c’est ce qu’il faudrait. C’était pas mon genre. Ça l’est toujours pas.

Lewis Trondheim a souvent dit qu’il improvisait ses histoires tout en dessinant, ce qui lui permettait de conserver l’envie de dessiner en se surprenant lui-même. C’est une autre facette du même problème. Ça ne me botterait pas plus que ça non plus de concevoir une histoire dans ses moindres détails pour me taper du dessin pur au service du scénario pendant des jours par la suite. Seulement voilà, on est pas tous·tes aussi doués·es pour improviser de l’intéressant, du substantiel, que Lewis Trondheim. Si vous ne connaissez pas les BD de Lewis Trondheim, qui par hasard habite à Montpellier, je vous conseille d’aller à la médiathèque la plus proche et de vous vautrer dans les fauteuils les moins inconfortables pour les dévorer. Les BD, pas les fauteuils. Même si vous avez dépassé la cinquantaine et que vous vous dites : « les BD… », aucun problème. L’auteur aussi a dépassé la cinquantaine. Ça arrive même aux gens biens. Alors n’hésitez pas, ouvrez Les formidables aventures de Lapinot, Les formidables aventures sans Lapinot, les Donjon, Les cosmonautes du futur, ouvrez Mildiou, Désœuvré, Les petits riens, ouvrez, lisez, zieutez, riez, retenez une larmichette à l’occasion. Lewis Trondheim, c’est mes meilleurs souvenirs de médiathèque.

Photo par Gwlad (Odysseum)

Ceux et celles qui n’ont pas décollé dans les blog BD ont depuis arrêté. Quasiment tout le monde (je vous ferai peut-être une liste de mes chouchous un jour). Celles et ceux qui ont décollé n’en sont pas restées·s au blog, même si certaines·s ont continué. Z’ont été éditées·s. Pensez Bagieux et Boulets. C’était pas de la chance. C’étaient, en plus d’être des gens talentueux, les plus bosseuses·eurs. Les persévérantes·s. Les qui ont adopté une attitude professionnelle. Quasi obsessionnelle vis-à-vis du dessin. La BD, c’est un métier, je pense, où il faut aimer dessiner, raconter, inventer au point que le plaisir de faire permette de se crever chaque jour le cul à bosser en patientant sereinement qu’« on » vous découvre, même si ça fait dix ans que le frigo a du mal à se remplir.

Finalement, j’ai bien fait d’ouvrir simplement un blog BD le temps qu’il ma plu de le tenir, et de ne pas avoir absolument voulu en faire un métier. Artiste professionnel, c’est beaucoup trop dur.