#243 – Lyonniais #069 – Comme au zoo

Il y a des jours où on se lève du mauvais pied. C’est un jour comme ça. Hier aussi était un jour comme ça. Ça fait deux jours d’affilée que c’est des jours comme ça. Je suis tour à tour triste, énervé, déprimé. Il n’y a que mon amie, ses grands sourires et ses petites blagues, qui arrivent brièvement à me sortir de ça, et puis je replonge dans une sale ambiance. Je n’ai aucune idée d’à quoi c’est dû. Peut-être d’avoir trop peu bougé mon cul ces derniers temps. Enfin, j’en sais rien et j’ai pas envie d’y penser plus.

Quand j’étais petit, j’étais allé visiter une partie de ma famille à Barcelone avec une autre partie de ma famille. On en avait profité pour faire un tour au zoo. Il y avait là Copito de Nieve. Flocon de neige. Floquet de Neu, en catalan. C’était un gorille blanc. Il en avait tellement sa claque de voir les visiteurs qu’il restait dans les parties où on ne pouvait pas l’apercevoir de derrière notre vitre, et quand il devait traverser la partie visible, il le faisait en nous tournant le dos tout du long. Ça m’avait beaucoup marqué. Il était de mauvaise humeur, il en avait marre, et ça se voyait. Moi aussi je suis de mauvaise humeur, alors permettez-moi de vous tourner le dos aujourd’hui. J’ai moins d’excuses que Floquet de Neu (prononcez néw), qui lui a été capturé en 1966 et a passé sa vie en vitrine jusqu’à sa mort en 2003. Moi je n’ai été capturé par personne et je suis toujours plus jeune que lui, mais j’ai bien souvent l’impression que la vie est une grande prison.

Le blog, aujourd’hui, me donne donc l’impression d’être une grande vitre derrière laquelle vous viendriez me voir vivre. Eh ben non. J’ai pas envie. Alors je vous montre mon cul et je vous jette des peaux de bananes. Ne vous plaignez pas, vous n’avez pas payé l’entrée.

#240 – Lyonniais #066 – On rigole, on rigole…

…quand on raconte parfois qu’on a presque oublié d’écrire sur le blog, mais aujourd’hui c’est vrai. Il est 23h35 et mon amie me dit : « Tu as écrit ta note de blog ? » Euh… Non. C’est qu’après les logiciels de montage, que je continue d’utiliser bien que l’inspiration s’amenuise, j’ai encore trouvé un nouveau joujou. Je vous en avais peut-être déjà causé ici ou là, il s’agit des vocaloids. Ce sont des synthétiseurs qui permettent de faire chanter votre ordinateur d’une manière plus ou moins naturelle. Pour l’instant surtout en japonais et en anglais. Je connaissais de nom, mais là… Je n’en avais jamais eu sous la main jusqu’à aujourd’hui. Vous imaginez donc qu’avec un truc pareil à expérimenter je n’ai pas pensé au blog. J’étais trop occupé à faire chanter à v4flower : カカアアアアアアア, ピピイイイイイイイ. Cherchez pas. C’est phonétiquement « caca » et « pipi » dans l’un des syllabaires japonais. Ben oui, je m’y connais pas encore assez en japonais pour fignoler des paroles comme il faut en même temps que je compose et que je teste toutes les possibilités du machin, alors je fais avec ce qui me vient. Ouais… Ce qui me vient tout de suite, c’est caca et pipi… Ben je sais pas quoi vous dire. Je fais chanter des polyphonie à mon ordinateur sur des paroles scato et, honnêtement, je trouve ça fabuleux.

À demain.

#238 – Lyonniais #064 – Travail, passion = pièges à cons

Vous êtes nombreux et nombreuses à me demander si j’aurais préféré être écrivain, musicien ou dessinateur… Enfin non, personne ne me le demande, mais il faut bien que je fasse semblant d’avoir un lectorat. C’est paraît-il ainsi qu’on fait venir des gens. Faut faire croire que vous êtes lu, comme ça on se dit « mince alors, tout le monde le lit et pas moi », et l’humain étant moutonnier (ou le mouton étant humanier, ça marche dans les deux sens du coup), on se met à vous lire. Vous êtes donc extrêmement nombreux et nombreuses —oh la la ! si vous saviez, des dizaines de milliers chaque jour, peut-être plus—, à me demander si j’aurais préféré être écrivain, musicien ou dessinateur. Je vous réponds, donc.

En fait, j’ai d’abord voulu être paléontologue, ou au pire archéologue si ce premier choix de carrière n’aboutissait pas. Enfin, pas au tout tout début, au tout tout début je voulais être policier-kinésithérapeute, mais on m’a fait comprendre que c’était bouché comme secteur. Donc paléontologue ou archéologue. Seulement j’étais allergique à la poussière, ce qui me fit rapidement changer d’avis, ça et le fait que c’était bouché aussi. Ensuite, j’ai voulu ne jamais travailler. Ce que je réussis assez bien jusqu’à aujourd’hui finalement, comme quoi parfois les vœux de jeunesse se réalisent…

Oui mais voilà, je sentais bien qu’on attendait de moi une quelconque envie de participer à la société, alors je me suis dit qu’artiste, c’était pas mal. À eux on leur foutait la paix. Quand un·e artiste rêvasse le nez en l’air au lieu de travailler, on dit : « ah la la, c’est un·e artiste ! » et tout le monde rigole. Alors, pas con, je me suis dit que j’allais être dessinateur. Je dessinais depuis tout petit, bien que très mal, et l’un de mes meilleurs amis dessinait lui aussi. Lui disait vouloir être chara-designer. Ça voulait dire créateur de personnages dans le milieu du jeu vidéo japonais de l’époque. C’était un terme un peu compliqué, ça faisait sérieux, ou du moins ça faisait personne qui sait ce qu’elle veut. À ces gens-là aussi on leur fout la paix en général. Donc j’ai dit : moi aussi, pareil, je veux faire chara-designer. Mais ça m’avait l’air un peu trop rigoureux à la vérité.

À la même époque, le prenais des cours de bande dessinée. C’est donc tout naturellement que j’en suis venu à me dire : oh dessiner des histoires, c’est pas mal non plus, Akira Toriyama dit qu’il dessine en regardant la télé, franchement peinard ! En plus on dessine les personnages qu’on veut, y a pas de patron pour te dire mets des gros muscles ici, ou rajoute-moi des nichons là. Ma B.D., mes personnages ! C’est ça que je veux faire. Malheureusement, je n’étais pas assez persévérant pour ça. On m’appelait le Prince du Brouillon parce que je ne dépassais jamais cette étape. Une fois le crayonné vaguement terminé, je passais à autre chose. Je ne savais pas encore que ce serait un bon résumé de tout ce que j’entreprendrai dans ma vie par la suite. Au bout d’un moment, j’ai dû me résoudre à l’idée qu’étant incapable de terminer le moindre dessin il valait mieux me tourner vers une carrière de scénariste. C’est toujours de la BD, mais c’est quand même moins chiant que le dessin. Alors j’inventais des histoires, mais j’avais du mal à faire dans l’original. C’était nul. À treize-quatorze ans, rien de moins normal.

Puis j’ai eu ma première guitare. J’allais être rock star, cette fois c’était sûr. Enfin, peut-être reggae star, le rock ça avait l’air fatiguant, même si c’était le genre qui me plaisait le plus et que je n’avais jamais écouté de reggae. Mais les groupes de musique c’était dur à monter, surtout pour moi qui n’aime pas jouer en public. Un peu plus tard, heureusement, j’ai eu un ordinateur sur lequel je faisais de la musique d’ambiance électronique à base de samples tout seul dans mon coin. Je me disais que mouais, ça pouvait marcher mais j’y croyais pas fort. Entre temps, j’avais pris l’habitude d’écrire des paroles de chansons et des poèmes. Au bout de quelques années, voyant que ce que je faisais n’intéressait pas grand monde, même si moi j’aimais vraiment ça, j’ai décidé que ce ne serait qu’un hobby de plus. Et puis, de ne rien avoir à vendre, c’est toujours plus pratique pour expérimenter des machins tranquillou plutôt que de devoir se contraindre à faire quelque chose qui marche et se détester pour ça.

Pour finir est donc venue l’écriture, mais bon, pareil. Je ne suis pas un énorme lecteur, j’écris donc assez mal. De plus je manque de sujets. Je n’ai sans doute pas été assez maltraité par la vie pour qu’il me semble essentiel de parler longuement de ceci, inévitable de traiter de cela. Et puis c’est long et ça fait mal aux yeux d’écrire. Déjà que je suis hyper myope…

Tout ça est donc bien compromis. C’était quoi la question que vous ne m’aviez pas posée déjà ? Ah oui, musicien, dessinateur ou écrivain ? Ben aucun des trois. Je préfèrerai ne rien glander et que ça me suffise, mais comme la pression sociale est toujours là, très forte, il se peut qu’un jour je sois malheureusement obligé de me résoudre à devenir l’un des trois.

#237 – Lyonniais #063 – Encore un dimanche ? C’est que ça deviendrait une habitude…

Aujourd’hui, contrairement à hier, je n’ai pas passé plus de dix minutes sur l’ordinateur, et c’était très bien. Le soleil est revenu depuis mercredi dernier et il paraît qu’il restera là jusqu’à mercredi prochain. Une semaine de printemps. De vrai printemps. Grand ciel bleu, pigeons et canards en rut, températures élevées. Je suppose que ce n’est qu’une trêve au cœur de l’hiver, mais ça fait vraiment du bien.

Avec mon amie, nous en avons donc profité pour nous rendre au parc de la Tête d’Or, où je n’avais pas encore foutu les pieds depuis notre arrivée à Lyon il y a bientôt six mois. Comme on me l’avait dit c’est immense. On n’en a pas vu la moitié. Il y a des îlots mystérieux et des animaux partout… Enfin, des animaux partout… On a vu des canards et des oies qui n’attaquaient même pas les enfants. Des animaux donc. Il y a un zoo aussi paraît-il, mais on n’y est pas allés. J’ai également vu un panneau poney et senti une odeur qui à eux deux me laissaient comprendre que quelque part non loin de là de pauvres animaux trimbalaient des mômes à longueur de journées sur leur dos fatigué.

On s’est assis sur un banc un moment et on s’est demandés ce qu’on pourrait bien faire de nos vies avec mon amie. Je crois que mon idée de vendeurs de falafels au Japon ne l’a pas convaincue, alors en attendant de trouver mieux je pense que je vais prolonger mon RSA encore un peu. Puis nous avons repris notre marche et nous sommes rentrés bien tranquillement.

Aujourd’hui, je n’ai pas bu un seul café, j’ai fumé seulement trois cigarettes (même pas entières), je n’ai pas travaillé à un quelconque projet, j’ai bien mangé, j’ai même fait une sieste, bref ! c’était une journée complètement différente de celle d’hier, pourtant rien de tout ça ne vous intéresse, je le sais bien. Vous voyez que vous êtes vraiment difficiles.

#236 – Lyonniais #062 – La curiosité n’est pas le défaut qui vous perdra à ce que je vois.

J’avais presque oublié que je devais poster ici moi, c’est mon amie qui vient de me le rappeler. Vous avez de la chance, il est 22h passé, j’étais bien parti pour zapper totalement ce coup-ci. Alors alors, quelque chose d’intéressant… Quelque chose d’intéressant… Je n’ai pas foutu le nez dehors aujourd’hui. C’est intéressant ? Non. J’ai encore fait des clips toute la journée. C’est intéressant ? Non. Enfin, ça aurait pu l’être, mais puisque je ne peux pas vous les montrer ni vous expliquer le comment du pourquoi, disons non. Hmm… J’ai bu du café. C’est intéressant ? Non. J’ai fumé des clopes, c’est intéressant ? Non. J’ai bossé mon japonais. C’est intéressant ? Non. Enfin, si, pareil, ça pourrait l’être, mais vous n’en avez rien à faire du japonais, et de toute façon vous n’y biteriez rien pour la plupart d’entre vous. Donc, pareil, non. J’ai fait des patates au four avec du brocoli. C’est intéressant ? Non. Je les ai mangées avec un peu de poivre, de sel et un filet d’huile d’olive, et mon amie les a mangées avec du beurre. C’est intéressant ? Non. Vous êtes un peu difficiles à contenter aussi. Si rien ne vous intéresse comment voulez-vous que je fasse. J’ai interagi avec des gens sur internet. C’est intéressant ? Non. J’ai enlevé le linge de l’étendoir. C’est intéressant ? Non. Bon, franchement, je ne sais pas ce que vous avez aujourd’hui mais vous n’y mettez vraiment pas du votre. Moi j’abandonne. On verra demain si vous avez envie d’entendre ce que j’ai à vous dire parce que là c’est pas possible.

À demain.

#235 – Lyonniais #061 – Regarde maman je suis pas tombé

« Regarde maman je suis pas tombé », c’est ce que j’ai entendu un petit garçon répéter à sa mère alors que je marchais le long d’un parc en rentrant chez moi. Trois fois. « Regarde maman je suis pas tombé. Regarde maman je suis pas tombé. Regarde maman je suis bas tombé. » J’imagine qu’au moment même où sa mère a tourné la tête vers lui le mioche s’est lamentablement gaufré, comme il est de coutume. En tout cas, après, il s’est tu ou alors j’étais trop loin pour l’entendre.

Tout en marchant, je me suis fait plusieurs réflexions en repensant à cette phrase. La première, c’est qu’en général on attire l’attention de quelqu’un sur quelque chose qu’on a fait, pas sur quelque chose qui ne s’est pas produit. Vraiment aucune logique ces mômes. La deuxième, c’est, comme je vous l’ai dit, que ce que vous voulez montrer marche toujours très bien jusqu’à ce qu’une personne y porte enfin le regard sur vous, ce qui est vraiment étrange. M’est avis que si on voulait trouver la preuve que nous existons dans une simulation, c’est de ce côté-là qu’il faudrait fouiller. La troisième, c’est que j’ai la cruelle sensation que nous sommes tous des enfants qui, par chacun de nos actes, passons nos vies à répéter dans un néant d’attention total : regarde maman je suis pas tombé·e.

Hein ? Oui, c’est tout pour aujourd’hui. Bonne déprime à vous également.

#234 – Lyonniais #060 – Hé, psst, tu cherches pas du sirop par hasard ?

La semaine dernière, mon amie était malade. Vraiment malade. Trois jours à tenir le lit. À cette occasion, on lui a prescrit tout un tas de produits divers à s’avaler chaque jour. Évidemment, dans ces cas-là, on achète le tout, au cas où, et on n’utilise que ce qui est vraiment nécessaire. Les antibiotiques, on les prend bien tout comme il faut sur la durée prescrite, le reste on jauge. On va pas se cortisonner la gueule pour rien pendant des semaines, sinon faut s’empêcher de bouffer sulé et sacré, et ça c’est vraiment trop. Bon, mais voilà, dans le tas des produits prescrits, il y avait un sirop. Un sirop pour calmer la toux. C’est qu’avec les bronchites non seulement vos poumons vous font mal, mais à force de tousser votre pharynx finit par prendre cher également, et du coup vous toussez de plus belle, et c’est le cercle vicieux. Hein ? Est-ce que j’ai fait médecine ? Pas du tout, je vous conseille même de mettre tout à fait en doute ma parole lorsque je cause anatomie ou pathologies. Mais revenons en à ce sirop. Ce sirop pour la toux. Ce sirop contenant de la codéine…

La codéine, ça faisait un moment que j’en entendais causer. Le genre de trucs qu’est, dit-on, censé vous plonger vite fait bien fait dans le sommeil. Mais aussi le genre de machins qui rend facilement accro, toujours selon les ouï-dire. Bon. Ben j’ai voulu tester. Je voulais pas mourir bête, j’aurais eu l’air bête. Moi j’étais pas malade, évidemment, mais j’ai respecté la posologie quand même. Une cuillère à soupe avant de dormir.

Alors, comment vous dire… Je n’avais pas bu depuis un an (d’ailleurs il y a un peu d’alcool dans le sirop, mais très peu), je n’avais pas fumé de cannabis depuis un mois, j’étais donc assez sobre —si on ne compte pas toutes les cochonneries dans la cigarette que je m’enfile une dizaine de fois par jour— et donc disposé à ressentir pleinement les effets de toute drogue ingérée. J’ai donc pris ma cuillère à soupe de sirop et je me suis allongé dans le lit, attentif à ce qui allait se passer dans mon organisme. Il n’a pas fallu longtemps, dix à vingt minutes, et c’est monté tout doucement. Une sensation de chaleur agréable m’a envahie, pas trop forte mais clairement discernable, par petites vagues. Puis une certaine décontraction a suivie, une très très légère euphorie —mais peut-être était-ce seulement dû à la petite voix dans ma tête qui me disait : « eh ben mon cochon, toi t’es irrécupérable », tout en sachant qu’en vérité ce n’était pas grave—, et finalement un engourdissement des membres, léger aussi. Il y avait définitivement un cousinage avec la défonce procurée par le cannabis, mais moins intense, sans que ça perturbe autant la concentration, sans cette espèce de petite excitation, ce petit stress qui accompagne toujours la fumette pour moi. Comme avec le cannabis, quelques émotions m’ont traversé fugacement, semblables en intensité et en durée à celles que je ressentais durant l’enfance quand j’étais frappé par certaines luminosités, certaines ambiances. Très agréables également. Bref, j’étais serein et je me suis endormi. Le lendemain, je me suis réveillé deux heures plus tard que d’habitude, et je suis resté dans le brouillard jusqu’à assez tard. Comme un lendemain de soirée fumette, mais sans que ne se fasse sentir l’envie d’en reprendre tout de suite. Cette descente un peu chiante, un peu tristounette, qui donne envie de s’en refumer un pour faire passer tout ça, vous savez ? Ben là non, pas d’envie de recommencer dans l’après-midi. Pour ça, il a fallut attendre le soir.

Ouais, le soir même, je me tâtais, j’avais envie. J’étais un peu stressé. Hmm, oui, non, oui, non… J’avais quand même en tête le côté dépendance rapide que ce genre de produits entraîne et le fait que, moi-même, j’ai une tendance à être vite dépendant. J’en ai pas repris. J’ai bien fait. Le lendemain soir, j’en avais encore envie. Le surlendemain aussi. Le sur-surlendemain, toujours. Puis c’est enfin passé. Pfiou. C’était il y a une semaine. J’ai attendu hier soir pour en reprendre.

La journée avait été agréable, je n’étais pas stressé, pas angoissé, il était deux heures du matin, j’allais me coucher, sans y penser le moins du monde. Et puis j’ai vu la boîte et je me suis dit, tiens, c’est maintenant que tu n’en as pas envie qu’il faut en reprendre pour voir si tu ressens les mêmes effets ou pas. Oui, parce que mon amie m’avait mis le doute. Elle, ça la fait dormir et ça l’empêche de tousser, point. Elle dit ne ressentir aucun des symptômes que j’ai décrit plus haut. J’en étais venu à me demander si du coup, la dernière fois ce n’était pas une petite fièvre dû à la proximité des bactéries dans mon lit qui m’avait fait me sentir comme ça.

Non non, je vous assure, c’était bien la codéine. Cette fois, j’en ai pris deux cuillères à soupe. Mêmes effets, un poil plus intense, mais vraiment la même chose. Une très grande décontraction, une chaleur agréable, des sentiments agréables… Pendant quelques secondes, par exemple, j’ai eu l’image d’un enfant Japonais qui traçait un kanji avec un grand pinceau, et j’ai ressenti moi-même une intense joie que j’ai analysée comme venant de la satisfaction de l’enfant à voir son trait apparaître d’un noir extrêmement dense. C’était très rapide, très intense. Ça m’a laissé une forte impression jusqu’à maintenant. Quelques pensées, impressions comme ça, donc, et puis je me suis endormi. J’ai encore dormi plus longtemps que d’habitude ce matin, et je me suis senti très détendu toute la journée d’aujourd’hui également, c’était bien agréable. Voilà, et maintenant, la codéine, c’est terminé.

Je ne ressens pas l’envie d’en reprendre, mais ce soir au moment d’aller au lit, demain soir si je suis un peu stressé, ou après-demain soir… Mais stop, faut pas rigoler avec ça. Je vais pas m’accrocher une mauvaise habitude de plus. Je vous l’ai dit, c’est sérieux. La codéine, ça passe par le foie où 10% de la substance est transformée en morphine. Ah, là ça rigole moins hein ? Ben ouais. Sérieux, je vous dis. J’ai fait ma petite expérience, j’ai réitéré une semaine plus tard alors que ça ne me taraudait plus pour vérifier, c’est bon, j’ai eu mon compte. Je sais ce que ça fait, je sais que je pourrais facilement en abuser si je m’en laissais l’occasion. Heureusement, si aujourd’hui j’ai une histoire personnelle de la dépendance, j’ai aussi une histoire personnelle de vigilance envers la dépendance. Je sais quand il ne faut pas pousser plus loin.

« Le processus de dépendance à la codéine est plus discret, moins rapide que celui de la morphine. La codéine provoque néanmoins, quand son usage est détourné à des fins récréatives, ou dans un usage thérapeutique à long terme, une dépendance psychique et physique forte. Les symptômes de sevrage les plus fréquents sont : diarrhée, sudation, tremblements, douleurs musculaires, anxiété, insomnie, dépression. Les symptômes physiques de sevrage durent, comme pour les autres opiacés, en moyenne une semaine à 10 jours. L’addiction psychologique, néanmoins, perdure dans la plupart des cas de dépendance à la codéine pendant un à plusieurs mois. » nous dit Wikipédia.

Je sais donc à quoi m’en tenir. Si jamais je sens que c’est un peu chaud, que l’envie est un peu trop forte, je me ferais plutôt des space cakes. C’est ma bonne résolution de cette année, ne plus fumer le cannabis. Enfin, moi je la trouve bonne, vous je sais pas.

#232 – Lyonniais #058 – Demain est un autre jour, du moins on l’espère, sinon y a quelques horlogers qui vont faire un peu la gueule

Aujourd’hui je suis au ralenti. C’est bâillement sur bâillement. Je n’ai pas quitté le pantalon de jogging qui me sert de pyjama, puisque je ne fais pas de jogging. J’ai traîné sur l’internet japonophone, ça m’a grillé le cerveau. Hein ? Non, vous ne me ferez pas dire que c’est parce qu’ils et elles sont foufou et fofolles ces Japonais·es, le sont pas plus que les Français·es ou que d’autres. Je me suis grillé le cerveau parce que je dois aller chercher chaque mot dans le dictionnaire, chaque tournure de phrase sur un site de grammaire. C’est épuisant. À lire déjà, c’est épuisant, mais à écrire… Une toute autre logique que les langues indo-européennes. Après des journées comme ça, je fais généralement des rêves peu agréables remplis de caractères japonais et chinois que je ne comprends même pas. Je les vois, et je me vois tenter de les déchiffrer. C’est pas les rêves les plus reposants. Mais enfin, c’est sans doute signe que quelque chose se passe là haut dans le cerveau, et on ne progresse pas sans se faire un peu violence dans ce genre de domaines.

Vous le sentez ce qui arrive, hein ? C’est que je vais arrêter ma note de blog là. Je n’ai aucune énergie. Je serais même peut-être un peu malade. Au minimum un chouïa déprimé. J’étais bien à fond depuis une semaine et demie, ce doit être le contrecoup. Ce blog me permet d’ailleurs de m’apercevoir de ces phases qui alternent sur des périodes très courtes. Il y a peut-être des périodes plus longues, mais je ne relis en général pas les articles datant de plus d’une semaine, je me fais à l’idée qu’il restera des fautes et que c’est comme ça. Et oui, si vous lisez le blog au jour le jour, vous vous tapez plus de fautes que ceux et celles qui lisent les articles tous les deux trois jours, c’est comme ça. Allez, j’ai dit que j’arrêtais là, j’arrête là avant de me répandre plus en phrases aussi alambiquées qu’inintéressantes.

#229 – Lyonniais #055 – De quoi vous me parlez ?

Le blog ? Quel blog ? Ah oui ! Le blog… Ben ouais. Hier, z’avez vu, j’étais pas franchement inspiré. Pareil aujourd’hui. Cette photo d’hier, je ne sais pas comment je l’ai prise. Et j’en ai peut-être une centaine des comme ça. J’en ai sans doute plus que des photos prises volontairement. Je ne sais pas comment je me débrouille. iTéléphone, Robotdapparencehumaine, même merde. Flash. Je prends mes bottes pendant que je marche. Schkling. Je prends une capture d’écran pendant que je téléphone. Quand ce n’est pas une image complètement noire.

Bon, allez, je vais pas m’éterniser, il est 21h30, je n’ai pas encore fait la moitié des choses que je comptais faire aujourd’hui et la note de blog n’en était pas une. J’apprends à l’accepter, y a des jours c’est comme ça.

Cela dit, je n’ai pas rien foutu pour le blog aujourd’hui. Je suis en train de regarder pour le faire héberger ailleurs que chez wordpress, parce que sérieux ça devient relou. Tu veux modifier le CSS ? Prends l’offre à 8€ par mois ! Tu veux customiser ton site sans passer par le CSS ? C’est aussi l’offre à 8€ par mois ! Tu veux installer des plug-ins gratuits ? Prends l’offre à 25€ par mois ! Ça commence à me faire grave chier. Je banque actuellement 4€ par mois. Le seul bénéfice ? Vous ne voyez pas de pub. C’est un minimum à offrir à ses lecteurs. Mais quand même, c’est vraiment du foutage de gueule. Donc bientôt le site changera d’hébergeur et de nom de domaine, et pourquoi pas de nom tout court, et peut-être bien de concept aussi. Ce qui sera le plus facile puisqu’il n’y a pas de concept. Le nouveau concept sera-t-il de toujours refuser de suivre une quelconque ligne éditoriale ? Surprise. On saura ça dans quelques jours. Combien ? J’en sais rien. Je vous l’ai dit, je me renseigne. J’ai envoyé des e-mails à droite à gauche, j’attends qu’on me réponde.

C’est bien la peine de changer d’hébergeur si c’est pour pondre des articles comme ceux-là, que vous dites. Je suis bien d’accord, et je vous embrasse.

À demain.