#84 – Montpelliérien #084 – Mettez-moi le Monde Diplo, le N.Y. Times International, et deux boîtes de prozac s’il vous plaît

Partout les nouvelles sont —tirez un dé à six faces— :

  1. alarmantes
  2. attristantes
  3. déprimantes
  4. confusantes (c’est à la mode)
  5. consternantes
  6. Macron et Collomb

Si vous avez obtenu 1 veuillez lire ce court article en vous alarmant, si 2 en vous attristant, 3 en vous déprimant, 4 en vous confusant, 5 en vous consternant, 6 en vous prosternant.

En Syrie on assassine des assassins. Est-ce qu’on assassine des innocents ? Aussi, mais tout le monde finit par mourir un jour ou l’autre n’est-ce pas, alors bon. Au Yemen, près de dix mille morts en trois ans et des centaines de milliers d’affamés·es. En Palestine, enfin ce qu’il en reste, on fusille des pacifistes. En Turquie on tue les Kurdes. En somalie la guerre civile qui a fait un demi million de morts depuis 1991 continue d’en faire plus de mille par an. Pareil pour l’insurrection de Boko Haram, au Niger, au Nigéria, au Cameroun et au Chad. Au Soudan du Sud, on arrive plus à compter, depuis 2013 on estime le nombre de morts dus à la guerre civile entre cinquante mille et trois cent milles. C’est plus une fourchette, c’est une peigne. Il y a actuellement cinquante trois guerres en cours dans le monde.

En France on fait tabasser les étudiants et les zadistes qui luttent pour une société où le bien être humain, et parfois même celui des autres animaux, passerait avant les intérêts financiers d’une poignée de goinfres. Ça semble peu en regard des horreurs qui se déroulent dans le reste du monde. Oui. C’est peu. Mais si on veut que ça le reste, il serait peut-être temps de commencer à perdre l’habitude de sortir les armes dès qu’une lutte pacifiste oppose un peu de résistance aux assoiffés de pouvoir qui nous gouvernent.

Photo par Gwlad (boulevard du Jeu de Paume)

Partout les nouvelles sont-elles alarmantes-attristantes-déprimantes-confusantes-consternantes-Macron et Collomb ? Non ! Car une poignée d’irréductibles Humains·es sont semble-t-il sur la rocade de la paix, je veux bien sûr parler des Coréennes. Est-ce notre époque, qu’on dit volontiers si violente, qui a permis pour une fois qu’une situation si ancienne et complexe ne se termine pas dans un bain de sang ? Aurait-on pour une fois tiré les conséquences des erreurs passées de nos ancêtres ? J’aimerais y croire. Est-ce le leader Nord Coréen qui savait simplement jusqu’où aller trop loin ? Juste histoire de donner un peu de mou à la laisse avant qu’on le saucissonne définitivement à la niche avec ? Je n’en sais rien. De toute façon ce n’est pas fait, et s’il y a bien une chose que j’ai apprise au cours de ces trois dernières décennies, c’est qu’il ne faut parier de rien avant que ce ne soit écrit sur Wikipédia. Prudence, donc.