#102 – Montpelliérien #102 – On a failli être en retard

Je n’avais pas prévu qu’en me levant à onze heures, en bossant mon japonais jusqu’à seize, puis en le re-bossant jusqu’à vingt heures avec mon amie Japonaise avant de partir manger avec Koinkoin pour finir par rejoindre de ses collègues Argentins·es et papoter là jusqu’à minuit, je n’aurais pas le temps de livrer ma note de blog quotidienne à temps. Il est donc minuit passé de vingt minutes, mais j’antédaterai le post pour ne pas foutre trop la merde dans ma compta. C’est de la triche ! que vous hurlez chez vous. Je vous entends. On avait enfin trouvé une régularité, que vous dites, un havre de posts journaliers sûrs dans ce monde incertain, et patatras, voilà que tout est foutu en l’air par une mauvaise gestion de l’emploi du temps. Je vous vois aussi. Vous êtes pas beaux·belles quand vous vous plaignez.

Mais non, ne vous en faites pas, vous voyez, je pense à vous. Par un heureux hasard, alors qu’on passait devant la chambre de commerce, grand’ rue Jean Moulin, Koinkoin m’a appris que c’était l’ancien théâtre de chirurgie de Montpellier. On y faisait des dissections sur humains morts en cours magistral. Selon ses souvenirs, ce lieu ne se trouvait pas à la faculté de médecine pour la bonne raison que la chirurgie n’était pas considérée comme de la médecine. On a même confié cette pratique aux barbiers. Oui, barbier-chirurgien, c’était un métier. Je n’écris pas barbier·ère chirurgien·ne, et tout le monde sait bien pourquoi. D’après ses souvenirs encore, c’est Lapeyronie, qui trainait dans le coin, qui aurait donné ses lettres de noblesses à la chirurgie (pour le meilleur et pour le pire, finira par conclure Koinkoin).

Photo par Gwlad (avenue de Palavas)

Aujourd’hui, on appelle Lapeyronie : Lapeyronie. Tous·tes les Montpelliériens·nes connaissent ce nom. C’est celui d’un hôpital, le plus grand de la ville me semble-t-il, avec son service d’urgences. C’est aussi le nom d’un arrêt de tramway. Comme par hasard, c’est celui qui est juste devant l’hôpital. Mais, à l’époque, Lapeyronie s’appelait François Gigot de Lapeyronie, et allez entrer dans un dictionnaire des noms propres sans rougir avec un nom comme ça. Ça n’a pas dû être facile. Est-ce qu’on parle de la maladie de Lapeyronie, qui consiste en une déformation (courbure, pour être plus précis) de la verge en érection ? Non. N’en parlons pas.

Bon allez, il est minuit quarante-cinq, je n’ai même pas pris le temps de passer par les W.C. avant de me jeter sur mon clavier, alors vous m’excuserez, mais je vous fais la bise ici, et je vous dis à demain !