#141 – Montpelliérien #141 – Treizième jour de maladie, mais je suis pas superstitieux

Et puis, au bout de treize jours, on s’habitue. Ce à quoi je ne m’habitue pas, c’est l’escalade dans la dégueulasserie venue de notre gouvernement et de ceux des états aussi bien voisins que lointains s’étalant chaque jour un peu plus dans les journaux en ce moment. Y a comme de sales effluves de vingtième siècle mal digéré qui m’arrivent aux narines. C’est insoutenable, alors, excusez-moi, mais je vais une fois de plus me tourner vers mon petit nombril. C’est pas la joie non plus, mais c’est tout de même beaucoup moins angoissant, beaucoup moins dramatique. Allez, un peu de légèreté :

Aujourd’hui, en plus d’être toujours malade, mon téléphone portable m’a lâché, mais ce n’est pas grave. L’isolement ne me fait pas peur. Je ne suis déjà plus sur fesseprout depuis un moment, j’ai l’habitude de ne plus être contacté et de devoir envoyer trois mails avant d’obtenir une réponse. Ces derniers temps, je me documente pas mal sur les sectes, et je trouve que le fonctionnement cette plateforme en ligne ressemble diablement au fonctionnement d’une secte. Je vous ferai la comparaison un de ces jours, quand j’aurais plus de temps libre devant moi. Je m’en rachèterai un dès que je pourrai, de téléphone, même si ça coûte un peu d’argent. Ça aussi ce n’est pas grave, après tout je ne suis à découvert que de cent-cinquante pauvres euros et la paye le RSA arrive très bientôt. Dans seize jours. Pas grave, j’ai l’habitude de manger du riz. Et puis d’ici le déménagement dans un mois et demi, j’aurai bien le temps de remettre cinquante euros de côté. Enfin, j’espère.

Est-ce qu’au moins je me repose, quitte à être une feignasse de chômeur ? Non. Je suis noyé sous le travail. Et le mien et celui d’une autre, que j’ai décidé de faire à sa place car elle était elle-même noyée sous le travail et les soucis après avoir accepté d’aider l’une de ses amies elle-même noyée sous le travail. Elle n’avait clairement pas le temps pour ça, moi je l’avais à peine plus, alors bon. Vous savez, c’est jamais ceux qui ont tout qui aident ceux qui n’ont rien. C’est souvent ceux qui ont à peine plus que rien. Et puis il faut dire que cette dernière année, je m’y suis habitué, à bosser comme un dingue soit pour ne pas sombrer dans la déprime, soit pour aider quelqu’un a ne pas sombrer dans la déprime. Je continue juste sur la lancée. Tant que je tiens. Si un jour je ne tiens plus, je demanderai à quelqu’un de m’aider à mon tour. Qu’est-ce que je fais en ce moment ? De la retranscription d’entretiens. Ça m’a prit huit heures pour retranscrire une heure de dialogue, j’adore. Il me manque encore une demi-heure à faire. Le sujet ? C’est un peu confidentiel mais disons que ça tourne autour d’enfants morts en bas âges et du deuil des parents. Vous voyez si j’ai pas tout pour être heureux en ce moment ? Heureusement, j’ai mon amie. Avec elle le temps n’existe plus. Mais justement, le temps, on l’a pas souvent de se voir. Ou pas assez à notre goût en tout cas.

Et cette tente alors, que vous vous demandez ? Il l’a trouvée ? Non. Toujours pas. Personne n’a. Je vais devoir l’acheter si je ne veux pas chopper une pneumonie. Vingt euros à décathlon. C’est sûr, c’est pas cher. C’est normal, c’est fait dans des usines où les ouvriers sont traités comme des outils. Non. Moins bien que les outils. Les outils c’est plus cher à remplacer. Et moi je vais acheter ça ? Je vais cautionner ça ? J’en sais encore trop rien. Remarquez, ça va être la même horreur en ce qui concerne l’achat d’un téléphone. Ce sera de l’occasion évidemment, mais même. De quelle entreprise dégueulasse vais-je devenir l’écran publicitaire ambulant ? Mystère. Et quoi d’autre encore ? Tenir ce blog chaque jour commence à me fatiguer. Je pense que ça se sent.

Photo par Gwlad (espace Pitot)

Allez, encore un jour comme ça et je renomme ce blog Mémoires d’un plaintif.
Je suis très conscient de ma plaintivité ces derniers temps. Mais c’est comme ça, quand on écrit chaque jour. Ainsi vous avez droit à toute la gamme de mes défauts. Allez, ça suffit. À demain.