#172 – Montpelliérien #171 – On espace les prises, on diminue les doses

D’un rythme de parution quotidien, il semblerait que nous soyons passé à de l’hebdomadaire sans nous en rendre compte. Ce n’est pas plus mal. Combien de temps est-ce que ça va tenir comme ça ? Je ne saurai pas le dire, mais ça me plaît bien. Ça me laisse du temps pour organiser le grand départ. Et puis, après cet article, il ne me restera plus que quatre photographies de Gwlad à publier, tout comme il ne restera plus que quatre mercredis au mois d’août. Tout cela me semble trop parfaitement se goupiller pour ne pas me caler là dessus. Bon passons à la suite.

Quoi de beau à Montpellier ? Devinez. Le soleil qui veut notre peau. Partout. Nous laisse pas sortir dehors la crevure. Et que fait la mairie ? J’en sais rien. Je n’y connais personne. Si vous avez leur numéro appelez-les pour vous plaindre à ma place. Je suis certain qu’ils rejetteront la faute sur les gens de la météo, qui rejetteront la faute sur les gars qui s’occupent de polluer la planète et réchauffer le climat. La mairie, on sait qui c’est, ceux de la météo aussi, on les voit dire « il fera encore tout pourri sur le Cotentin, sans surprise » chaque jour à la télé, pour celles et ceux qui n’ont pas encore balancé leur poste par la fenêtre comme il se doit, mais les gars de la pollution ? Qui c’est ? Ben c’est vous. C’est moi. C’est nous. Alors allez-y mollo, avec les bagnoles, les déchets, la surconsommation, la climatisation, les ordinateurs, les fermes de serveurs, la télé, tiens… et j’en oublie. Moi, je crève de chaud dans mon appartement, c’est un peu de notre faute, alors si on ne le fait pas pour nous, faisons-le pour moi. Hein ? Et nos enfants ? Faudrait le faire pour nos enfants ? Oh la la, j’ai pas pensé à nos enfants, quel égoïste je fais ! Ben si nos enfants nous ressemblent, j’aime autant qu’ils aillent voir du côté de la de moins en moins grande barrière de corail si j’y suis. J’y serai pas. Non, en fait, qu’ils aillent pas voir là-bas. Quand je pense à ces pignoufs qui prennent l’avion, leur tuba et leurs palmes pour aller admirer l’ouvrage organique avant qu’il n’y ait plus rien… Feraient mieux de rester chez eux le cul bien au frais sur leur carrelage. C’est de ça qu’elle crève la grande barrière de corail, de leurs avions, de leurs tubas et de leurs palmes. Si tu l’aimes, va pas la voir. Contente-toi de savoir qu’elle existe. Ouais, mais faut avoir vu ça avant de mourir, tu comprends ? Non, je comprends pas. Et va te faire foutre. Pardon. Je m’énerve en pensant à des trucs énervant. C’est la chaleur. Où on en était ?

Photo par Gwlad (rue du Pont de Lavérune)

Ah oui, Montpellier, la mairie… Comment est-ce possible que dans cette ville on n’ait jamais pensé à planter plus d’arbres ? La plupart des rues et des places se retrouvent en plein cagnard entre 10 et 17h. Pas un espace vert, pas une petite zone fraîche. Du soleil qui cogne et de la caillasse et de la poussière. C’est tout ce qu’on a. Les bâtiments tout blancs qu’on trouve si beaux toute l’année ne sont en cette saison que d’immenses réflecteurs qui vous concentrent et vous balancent les rayons du soleil en plein dans la tronche. C’est un coup monté des ophtalmos, toute cette brillance. Merde alors, je me rends compte que quand les causes de nos souffrances sont naturelles, on sait plus qui accuser, c’est encore plus rageant. Bon, ben comme je sais plus sur qui gueuler, je m’arrête là. À mercredi prochain. J’espère qu’il pleuvra, je serai peut-être de meilleure humeur.