#50 – Montpelliérien #050 – Le premier jour de la fin du cauchemar

Aujourd’hui on va pas faire dans l’original. Parce que d’habitude c’est ce qu’on fait ? Taisez-vous mauvaises langues, vous n’arriverez pas à me gâcher cette journée. Aujourd’hui, on va pas faire dans l’original parce que c’est mon jour préféré de l’année, comme tout le monde. Oui, c’est vrai, c’est déjà une originalité de parler d’aujourd’hui aujourd’hui sur ce blog. Bon, décidément, vous ne voulez pas me laisser tranquille. Ce que je voulais dire c’est qu’aujourd’hui, où que vous alliez, on va certainement vous le rappeler une bonne centaine de fois, que c’est le printemps.

Qu’est-ce qu’il peut bien avoir ce printemps pour que tout le monde souhaite le revoir une dernière fois avant de mourir ? Et bien, voilà comment je vois les choses :

Le début du printemps, c’est un peu la convalescence. On sort d’une bonne grosse maladie qui nous a tenu·e au lit pendant trois mois et qui s’appelle le putain d’hiver à la con. On n’est pas encore certain·e que c’est complètement fini, qu’il n’y aura pas de rechute, mais bon, on peut se lever de temps en temps et aller faire un petit tour dans son jardin, sur le trottoir devant la porte, c’est déjà ça. Ah, oui, je ne vous ai pas prévenu que j’allais donner dans la métaphore, c’est assez rare, si à un moment ou un autre vous ressentez comme des nausées, c’est tout à fait normal, sautez directement au chapitre suivant. Puis les jours passent et on prend confiance, on commence à reprendre des activités saines et le physique semble suivre, on peut sortir se balader tout à fait librement, on commence à recevoir des nouvelles des connaissances qu’on avait perdues de vue, à en donner également, il se peut même qu’on fasse de nouvelles rencontres à l’occasion de promenades. Enfin, on a totalement oublié qu’on avait été malade, on se met à prévoir de grosses fiestas pour les jours à venir, on sait qu’on va sans doute se cramer, mais on s’en fout, c’est l’euphorie, l’avenir est dans notre esprit une fête sans fin, c’est reparti pour l’aventure. Les randonnées, les voyages, les rencontres, les soirées de beuverie, de musique, de danse et de baise intense les yeux dans les yeux. Tout ça va arriver très bientôt, le printemps nous l’a promis, l’été va nous l’apporter. Et puis justement, l’été arrive, il fait trop chaud, on reste chez soi et on ferme les volets.

Photo par Gwlad (rue Rondelet)

Le printemps, c’est la promesse de quelque chose à venir, c’est un départ à neuf, c’est le moment où l’on projette le mieux ses fantasmes sur la toile encore blanche de l’avenir (faut que j’arrête les images, je me rends malade tout seul). Contrairement à l’hiver, durant lequel on lutte pour atteindre ses objectifs comme une personne à la mer en pleine tempête lutte pour garder la tête hors de l’eau (non, vraiment, stop), pendant le printemps, on se laisse porter. Tout semble aller tout seul.

Enfin, bon, vous avez compris quoi. Moi j’aime bien le printemps. Même si à la fin très peu des choses que j’avais espérées se réalisent, au moins pendant trois mois environ j’ai pu rêver, et c’est déjà ça.

Bon, mais concrètement que faire aujourd’hui à Montpellier ? Ben, c’est mardi. Niveau concerts gratuits en bar, vous avez les scènes ouvertes et jam sessions au Little Red (jazz), à la Pleine Lune (musique du monde (ça veut rien dire)) à la Petite Scène (ce que vous voulez). Sinon vous avez le Moonrise Jazz Quartet qui joue au Gazette Café, si vous aimez les concerts au Gazette Café. Et sinon démerdez-vous.