#405 – Ce soir…

…on bouffe des huîtres.

Enfin, elle bouffe des huîtres, ma famille. Moi j’aime pas ça.

Ça fait trois ans que je n’ai pas fêté le réveillon avec elle. Piégé par le travail à l’étranger que j’étais. Je n’aime pas fêter Noël. Je n’aime pas… je n’aime plus. Je suis content de voir la famille, ce sont des gens que j’aime. Mais je ne sais pas comment me comporter avec 20 personnes autour de moi, surtout des gens qui comptent. Je repartirai en ayant eu l’impression coupable de n’avoir pas assez parlé à untel, de ne pas avoir su quoi dire à unetelle.

Et puis cette année s’ajoute à ça la honte de mon état. Cette dépression qui me colle, qui ne me laisse pas une journée sans être plusieurs fois à ça de fondre en larmes. Le décalage entre ceux qui sont heureux de faire la fête et moi qui suis malheureux quoi qu’il se passe autour de moi promet d’être marqué. Je déteste faire semblant. J’aime répondre honnêtement aux questions posées. Mais ce n’est pas le genre de soirées pendant lequel on peut dire qu’on préfèrerait ne jamais avoir vécu. Pas le genre de soirées pendant lequel on peut répondre « bof » quand on nous demande si ça va, ou même « ça va » mais sur le ton qui laisse entendre que bof. Alors je me prépare à mentir. À rire forcé. À me surveiller, ne pas avoir le regard qui va se perdre de la vide en suivant la pente naturelle de mon humeur. Et puis plus je vois des gens qui m’aiment s’inquiéter pour moi et plus je me déteste. D’un autre côté, si je veux m’en sortir, je suis supposé ne surtout pas m’isoler. Parler de mes soucis… Mais pas ce soir.

Ce soir, on mange des huîtres. Enfin, pas moi. Moi j’aime pas ça.

#401 – Ire

Je ne sais pas si c’est de m’être séparé de la femme qui me rendait heureux, ou d’être au chômage, ou d’être tellement allergique aux moisissures de mon appartement insalubre que mes yeux et ma gorge me brûlent constamment et que j’en perds le sommeil seulement il fait trop froid pour sortir prendre l’air, mais je ne supporte plus rien ni presque personne.

Le moindre mot de travers, le moindre regard en coin, le moindre des non-rires, la moindre des non-réponses et j’ai envie de cogner avant de me flinguer.

Je n’arrive pas à prendre de plaisir. A rien. Pourtant je me suis fait une installation aux petits oignons. Je me suis acheté une imprimante-scanner, deux tréteaux et une planche en bois sur laquelle je peux dessiner et peindre, j’ai de quoi faire de la musique à loisir… Mais rien. Je fixe mon écran. Je regarde mon plafond. Quelqu’un entame une discussion sur internet ? Vite vite, j’y cours ! Enfin il se passe quelque chose, une interaction humaine ! Mais à peine ai-je lu ce qui s’y disait que j’ai envie d’atomiser l’humanité entière.

Ne vous en faites pas, j’ai peut-être l’envie de cogner, mais je n’ai jamais frappé personne. Peut-être ai-je pincé une fois dans mon enfance, mais même ça je ne m’en souviens pas. Je ne suis pas dangereux. Je ne me trompe pas de cible. Bien vite, une fois l’énervement passé, c’est moi que je déteste d’être comme ça. Les autres n’y sont pour rien. Moi non plus je n’y suis pour rien, mais quoi, il faut bien que je me défoule sur quelqu’un, alors je me dévoue.

Il y a des gens qui, lorsqu’ils font des enfants, disent qu’ils donnent la vie. Ah qu’ils se pensent généreux ! Mais ils se leurrent, ce ne sont que de grands égoïstes, car ils ne donnent rien du tout. Ils imposent la vie. Qu’ils aillent bien se faire foutre.

#396 – Ça commence, âme soûlée

Les incessantes incantations des Chrétiens me donnent envie de m’arracher les poils de couilles à la pince à épiler. Oh, Musulmans, Juifs, Bouddhistes et autres n’êtes sans doute pas en reste, mais je vous connais moins. Z’avez de la chance. Oh mon Dieu que ceci ! Oh mon Seigneur vous me cela ! Que vous êtes grand, que vous êtes puissant, Seigneur, Seigneur, Seigneur, que vous êtes sans borne ! Merde. Voilà.

J’essayais donc de lire Les Confessions de Saint Augustin. Eh ben nom d’un radis ! Si on enlevait toutes ces louanges on diminuerait le volume de moitié et tout cela deviendrait sans doute agréable à lire. C’est qu’il était pas con le mec, mais qu’est-ce qu’il était chiant avec ses manières de fayot à vouvoyer le truc qu’il pensait être ce qu’il appelle dieu.

Trouver le bouquin était déjà une misère en soi. Dans quel rayon, hein ? Philosophie ? Religion ? Ou bien saints ? Ou spiritualité ? J’ai fini par le trouver, après avoir fait le tour de cinq bouquineries, sur la table des vieux magazines, dans la série des Grands Philosophes de Flammarion, bien caché sous Humes. Que j’ai pas lu non plus.

Pourquoi que je le cherchais ? Parce qu’il y a quelques jours j’ai lu un bouquin qui s’intitule Le Démon de la colline aux loups, que je vous conseille vraiment vraiment, et dont le personnage principal lit Les Confessions. Vous voyez comme c’est dangereux la littérature, on commence par un bouquin qui nous bouleverse et on finit par préférer se coincer une boule dans un dico que de lire un seul mot de plus.

J’ai toutefois remarqué, au cours de ces quelques décennies à écouter des gens qui se la pétaient pas mal, qu’il était de bon ton de citer Saint Augustin. Alors allons-y, moi aussi je vais vous le citer, y a pas de raison que je me tape une corvée pareille sans en tirer le moindre bénéfice. Attention, préparez-vous à être philosophiquement ébranlé, moralement élevé, tout en même temps que spirituellement propulsé, car dans ses Confessions, chapitre XI, Saint Augustin nous dit :

« Ce que je répondis à ces paroles, je ne m’en souviens guère. »

Et ça, c’est quand même pas des choses qu’on lit tous les jours, faut se l’avouer.

#395 – Hier bou-hou ouin-ouin, aujourd’hui qu’est-ce qu’on est bien

Je ne sais pas vous, mais moi je suis à ça de ne plus m’en sortir financièrement. Et pourtant, aujourd’hui, je n’en avais rien à taper. Il a fait doux, mais doux ! Je ne sais pas comment le dire mieux. Il est bien difficile de trouver les mots pour qualifier une douceur extrême. Le ciel était gris clair à bleu pâle et lumineux, les températures entre 17 et 22 degrés. Les gens étaient au travail et moi pas. Ceux qui comme moi étaient sortis se dégourdir les gambettes étaient calmes, avaient l’air serein, un presque sourire aux lèvres. Je pense avoir porté moi-même mon modèle de tête le plus niais une bonne partie de la journée.

C’était en partie parce que cette lumière apaise, que cette température est optimale, et qu’il y avait peu de vent. C’était également sans doute en partie parce qu’on savait.

On savait qu’on était en octobre, on savait qu’on avait de la chance. Quelques jours de printemps en automne, ça ne doit pas arriver tous les ans en Belgique. On savait aussi que ça nous permettrait de ne pas chauffer nos appartements ce soir, et avec un peu de chance pendant quelques jours encore. Personne n’aurait pu nous faire nous sentir mal du fait que ces températures en cette période étaient mauvais signe. Et si quelqu’un avait essayé, on l’aurait bâillonné, ligoté, liquéfié, et balancé sur un tableau célèbre.

Je vous jure. Il y a de ces journées, le monde pourrait s’effondrer qu’on trouverait ça beau. C’est la paix dans la tête, c’est les vacances dans le corps. Ça fait du bien putain.

#388 – Quand je ne dors pas, je rêve souvent du Japon

Hier, j’ai rêvé que mon père, sous l’apparence d’un être maléfique capable de se métamorphoser, faisait appel à une brigade de mercenaires intergalactiques pour me faire éliminer en plein repas de famille, juste après avoir lui-même pris la forme d’un fœtus pour me mordre le pouce de toutes ses forces.

Mais il se trouve que lorsque je rêve éveillé, c’est moins mon père et plus souvent les paysages japonais qui occupent mes pensées. Et voilà, j’apprends qu’à partir du 10 juin de cette année, le Japon rouvrira progressivement ses portes aux voyageurs étrangers. D’abord en n’autorisant que les visites guidées et un certain nombre de lieux d’accueils, et puis… nous verrons bien.

Je ne sais pas si j’en avais déjà parlé ici, mais au cours de mes dernières années à Montpellier, alors que je ne donnais plus cher de ma propre peau, que j’étais persuadé que ma vie s’achèverait un ou deux ans plus tard dans un caniveau dégueulasse, je me lamentais de n’avoir jamais vu la Belgique. Je pensais à cet ami qui venait d’y passer un weekend avec sa femme, et je me disais : tu te rends compte, tu t’es tellement bousillé que tu ne seras même plus jamais capable, financièrement, socialement et par manque d’énergie, d’aller voir à quoi ressemble Bruxelles, même le temps d’un weekend. J’en étais désespéré.

Un peu moins de six ans plus tard, je suis là, à quelques minutes à pieds du fritkot de Flagey, à quelques mois à peine de fêter ma deuxième année à Bruxelles.

Alors je me prends à rêver. Et si… Et si je pouvais espérer voyager un ou deux mois au Japon, dans quelques années. Une ou deux semaines à Tōkyō bien sûr, quelques jours à Kyōto pourquoi pas, et les campagnes et les plages le reste du temps, surtout.

La lumière du Japon, la façon dont les artistes, peintres, dessinateurs, photographes, réalisateurs et écrivains, me l’ont faite aimer, j’aimerais la voir de mes yeux. Les ruelles, les escaliers, les ruescaliers, et la végétation qui s’insinue par les craquelures du béton (japon, seul pays d’ailleurs où, à ce jour et bien étrangement, le béton ne me révulse pas), mais aussi les ports, la rouille, les bois et les petits chemins presque entretenus, les temples, l’été cuisant sur les champs, encore les ruelles, les devantures des petites boutiques à l’abandon… J’aimerais savoir ce que ça fait de se déplacer dans ce qui n’est pour moi, depuis l’Europe, qu’un décor, un sujet d’art.

Je crois qu’en réalité, il y a quelque chose de mes villages d’enfance que je reconnais dans le Japon tel qu’il m’est montré par les artistes de l’archipel. Le village de mes parents, au bord de la méditerranée, anciennement village de pêcheurs. Ses ports, son béton, ses tôles, sa rouille. Ça a peut-être un peu changé depuis. Et le village de mes grands-parents, toujours dans le sud, dont le nom ne diffère que d’une lettre de celui de mes parents, mais situé dans les terres, avec ses champs, ses pins, ses cigales qui vous vrillent les tympans tout l’été. C’est aussi pour ça que j’aimerais voir le Japon, savoir si mes sens s’y trouvent chez eux comme on doit se trouver chez soi dans un univers parallèle.

Et puis, ça fait maintenant un moment que j’apprends la langue, tout seul et avec de longues périodes où j’abandonne tout de même mais bon, je commence à comprendre… disons 40% de ce que j’entends, si ce sont des conversations de la vie de tous les jours. Voilà qui me donne espoir de visiter le pays sans être un touriste absolu. Pouvoir parler de la pluie et du beau temps, de choses très simples, une minute ou deux, avec un hôte, si je navigue d’auberge en auberge. Rien que ça serait formidable.

Eh bon, ben. Peut-être un jour.

Je n’ai pas eu le temps de vous trouver d’images à vous mettre sous la dent pour cet article et c’est bien dommage. Il aurait fallu que je contacte des blogueurs photographes ou peintres au Japon pour savoir s’ils accepteraient que je partage leur travail ici. Je le ferai peut-être plus tard. J’aurais pu partager mon compte twitter qui me servait exclusivement à suivre des artistes Japonais dont le sujet était les paysages urbains ou ruraux du pays, mais je l’ai supprimé il y a un moment déjà, comme d’habitude.

#383 – Déverni

Hier, j’avais décidé de ne rien faire. Et c’est exactement ce que j’ai fait, rien. J’ai regardé deux films dont je vous parlerai très en détail dans les jours qui viennent. Si vous voulez les mater avant que je ne vous les divulgâche, il s’agissait d’Everything Everywhere All at Once (2022) et de Swiss Army Man (2016). Deux films des Daniels que j’ai ratés à leur sortie en salles. Il y avait les films Netflix, avec les Daniels il y a désormais les films Reddit. Dit comme ça, ça ne fait pas très envie. Mais ce sont les deux seuls films États-Uniens de ces cinq dernières années qui m’ont redonné espoir dans les capacités de ce pays à ne pas détruire tout à fait l’imaginaire des jeunes générations du monde entier, à grand renfort d’adaptations vidant l’œuvre originale de son originalité, de franchises cherchant simplement à cultiver des consommateurs captifs de l’enfance à la mort, d’images de synthèse dégueulasses ou réussies, mais servant à tous les coups un propos inexistant. Car tenir un propos, c’est clivant, et les vendeurs aux masses préfèrent se tenir loin de tout ça.

Bon, et alors hier, je n’ai rien fait, et le ciel était orageux, et je me sentais pas top. Ce matin, en me réveillant à 7h, le ciel était gris et je me suis rendu compte que j’avais chopé la déprime. Maintenant le temps alterne, d’ensoleillé à couvert, et mon humeur avec. Aucune personnalité. Il est 9h30, va donc boire une café, que je me suis dit. Place Jourdan, tiens, ça fait longtemps.

De chez moi à la Place Jourdan, c’est cinq-dix minutes en ligne droite. À équidistance des deux, c’est le lieu où, il y a un mois presque pile, j’ai installé ma petite image. Comme ça, pour rendre hommage au décor.

L’image est toujours là. Personne ne l’a arrachée, gribouillée, collagée… Ni le soleil ni la pluie ne l’ont délavée, mais, comme je vous l’avais dit, l’installation était précaire, et le vent a fait sauter deux des quatre points d’accroche. Alors plutôt que d’avoir sur la conscience un plastique de plus qui se balade dans la nature, je la décroche en passant.

C’était ma première exposition. Une image seule. C’était à Bruxelles, du 23 avril au 21 mai 2022. Vous ne l’avez pas vue ? Ah la la, et vous prétendez aimer l’art ! C’est du propre.

Je ne sais pas s’il y en aura d’autres. Ça dépendra sans doute du temps qu’il fait.

#369 – Une cause juste

Ça y est. J’ai enfin une cause à défendre. Une vraie juste bonne cause. Une qui vaut incontestablement le coup de se battre. Une contre laquelle rien ne peut s’élever, même pas ma conscience pourtant peu clémente envers mes propres actions. Je n’avais encore jamais publiquement défendu une Cause, avec un C. Mais il y a des environnements qui poussent à la prise de position, à l’action radicale.

Cet environnement, qui me force aujourd’hui à me déclarer combattant du bien, c’est le supermarché. Quelle est ma cause ? Le respect du droit de chaque individu à ce qu’on ne l’oblige pas à supporter chaque jour une playlist composée à 95% des mêmes chansons d’un jour à l’autre.

Je n’en peux plus. Je connais tous les tubes à la mode d’il y a cinq ans, que je n’avais jamais entendus jusque là, puisque je n’avais jamais travaillé dans un supermarché. En un an et demi, j’ai bossé dans deux genres de magasins différents, de différentes enseignes. La playlist de celui dans lequel je travaille à ce jour est, aujourd’hui, à 50% identique à celle de l’autre supermarché il y a un an et demi. Et dans l’actuel, aujourd’hui, elle est à 80% identique à ce qu’elle était il y a un an. Estimations, mais je ne dois pas être loin du compte.

Les Maître Gims et Vianney (j’ignore encore à ce jour ce à quoi il ressemble, mais à chaque fois que je dis je déteste cette chanson, on me répond : c’est Vianney) en ont plusieurs dans la playlist. Les reprises plates de chansons vraiment sympa à la base (je pense à Mr. Blue Sky d’ELO surtout, mais aussi à Je t’emmène au vent de Louise Attaque, et King of bongo de Manou Negrachao) font crever de frustration. En période de Noël j’ai une fois eu droit aux Pogues, Fairy Tale of New York. Je ne sais pas ce qui a pu se passer. Le fin disc jokey qui contrôlait que la playlist en boucle tourne bien en boucle s’est sans doute assoupi et a appuyé sur un mauvais bouton dans sa somnolence. Et puis hop, on a dû repasser à Mariah Carey ou je ne sais pas quand il s’est réveillé.

Il y en a deux que je tolère depuis tout ce temps, et c’est étrangement le Havana de Camila Cabello qui passe une fois par jour, sûr, et une autre qui à l’instant m’est sortie de la tête et je pense que c’est une sorte de protection inconsciente. Ah non, ça y est, l’air m’est revenu, mais je ne connais pas le titre.

Et donc.

J’estime que nous, animaux, n’avons pas à supporter les mêmes suites de fréquences sonores bombardées chaque jour en boucle durant des semaines, des mois et des années. Il s’en faut de peu que j’utilise le mot torture.

Il y a assez de musiciens dans le monde pour qu’on n’ait pas à écouter le même morceau de musique deux fois dans sa vie, de la naissance à la mort.

Faisons un compromis.

Je propose que la même chanson ne soit pas jouée plus d’une fois par semaine, pas plus de deux mois d’affilée.

Vous avez vos chansons pour attirer le client, le faire rester plus longtemps dans le magasin, je ne sais pas, j’imagine. Vous devez avoir une bonne raison pour infliger ça à chacun de vos employés. (Si vous avez connaissance de cette raison, écrivez-là dans les commentaires, vous avez gagné.)

Et nous, nous n’avons pas à tolérer cette atteinte à notre santé physique et psychologique.

Le brouhaha incessant causé par les clients, les fours, les climatiseurs, les caisses, saupoudré des bruits de cartons qu’on déchire, de verres qui s’entrechoquent ou se brisent, de four micro-ondes, de machines à café, et d’insultes et autres vitupérations diverses, use bien assez nos tympans à longueur de journées. Vous y ajoutez de la musique. Soit. Mais pas ça. Pas cette répétition insensée.

Je vais donc me battre, dès demain, ou enfin dans pas longtemps, et sur tous les fronts, pour que les responsables des playlists de supermarchés s’engagent à respecter des quotas de chansons nouvelles sur des durées déterminées.

Alors ? Dites qu’elle est pas bonne, ma cause, pour voir un peu. Hein. En plus, maintenant que j’habite à quinze minutes à pieds du parlement européen, je pourrais aller manifester chaque jour de congé pépouze jusqu’à ce que je tombe sur le ou la bonne député. Je pourrais.

#344 – C’est pas un été

Je me réveille. Il fait fatiguant. J’ai pas regardé la météo, mais je sais ce qu’aurait dit le présentateur : attention, aujourd’hui, de fortes fatigues sont prévues sur toute la province de Liège, le Brabant wallon et le sud de Bruxelles.

Ce qui tombe bien, c’est que je ne bosse que quatre heures aujourd’hui. Ce qui tombe moins bien, c’est qu’elle devrait commencer à passer récupérer ses affaires aujourd’hui.

Je ne sais pas à quelle heure elle viendra. Je me concentre sur des détails pour ne pas trop penser à l’ensemble. À toutes ses affaires qui disparaîtront les unes après les autres. Au jour où elle aura tout déménagé et qu’elle ne remettra définitivement plus les pieds chez nous. Enfin, chez moi.

Un grand soleil plein de vigueur n’aurait pas été de trop pour aider à faire passer ça. Mais non. Je regarde le ciel et, y a pas à dire, il fait fatiguant.