#65 – Montpelliérien #065 – Le bağlama ne prend pas la poussière, parce qu’il est dans une housse

C’est un peu toujours pareil avec les instruments. On en veut un très fort, on attend plus d’un an avant de pouvoir se le payer, une entrée de gamme à prix ridicule, on en joue beaucoup quelques mois, et puis de moins en moins, pour finir par le délaisser totalement. Remarquez que je dis on pour ne pas dire je, ça me permet de mieux déculpabiliser. Pourtant, le bağlama, c’est vachement chouette. C’est un peu long à accorder. C’est pas vraiment intuitif. Mais ça sonne d’une manière unique. Qu’est-ce que j’ai comme ça qui prend la poussière en ce moment ? Trois fois rien. Une guitare classique, trois électriques dont une basse, un dulcimer, un ukulele, une mandoline, un melodica et un harmonium indien. Un violon. Une bombarde. Un clavier midi… Je crois que j’ai fait le tour. Une flûte traversière. On est bons. Il y en a dont j’ai joué beaucoup et longtemps, en fait. Je m’en rends compte en faisant la liste. Oubliez le c’est un peu toujours pareil. En tout cas… l’harmonium, le melodica, le violon et la flûte… Il ne faudrait pas que le bağlama vienne rejoindre cette longue série.

Décidément, ces derniers temps on parle musique, et un peu tard vous vous dites. Oui, j’ai un poil de mal à gérer mon emploi du temps. Je voudrai vous laisser croire que je suis ce fin stratège qui tente différentes heures de publication des billets en vue d’analyser les tranches horaires qui feront dépasser le million de followers à ce blog, mais la vérité c’est que je gère mon emploi du temps comme une quiche. Pourquoi la musique ? Je n’en sais rien, peut-être parce que je passe mon temps le cul vissé devant mon ordinateur pour sortir quelque chose sur Beethoven, mais que j’ai pas du tout envie de bosser sur Beethoven. Il m’emmerde Beethoven. Pom pom pom pom pooom. Le mec a inventé les premiers jingles publicitaires. Ça et bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla baaa blablaa. C’était l’Hymne à la joie. Mais vous aviez reconnu, j’en suis sûr. Cavanna avait écrit : « Beethoven était tellement sourd que toute sa vie, il a cru qu’il faisait de la peinture. » Quelques humoristes avaient déjà piqué de ses phrases sans le citer, celle-ci je crois que c’était Jacques Martin qu’il l’avait dite à la télé. Ça l’avait un peu gonflé, mais bon. Depuis on entend toujours des gens la sortir à droite à gauche. J’imagine une personne née aujourd’hui qui ne tombera jamais sur ce blog mais qui si elle y tombait se demanderait bien qui est Jacques Martin et qui est Cavanna. Et je lui répondrai, et toi, je t’en pose des questions sur ta tante ? Et paf. On a pas que ça à faire d’expliquer qui sont des fantômes à de jeunes gens qui devraient être occupés à imaginer un monde nouveau moins con que celui de leurs parents.

Ça tombe bien, Beethoven, c’est à des personnes d’un âge avancé que je dois l’expliquer. Elles n’ont aucun monde moins con que celui de leurs parents à bâtir, alors on peut prendre le temps de leur raconter des machins sur d’autres vieilles gens. Elles ont entre soixante-dix et cent ans, et elles errent dans des couloirs. Des fois elles n’errent pas, elles sont simplement assises sur des chaises dans des couloirs. Des fois elles sont assises ou elles errent dans leur chambre. Parfois elles sont juste allongées. Vous voyez si on a le temps de leur en raconter des machins. Aucun risque de polluer leurs esprits avec des ancêtres devenus symboles, ils en sont déjà farcis. Le problème ici c’est d’y faire entrer des choses un peu nouvelles. Je ne pense pas pourvoir leur parler de Porky Vagina ou de 6ix9ine avant une bonne quarantaine d’année. Porky Vagina, j’ai découvert il y a quelques semaines en cherchant ce qui se faisait de nouveau dans l’univers du grindcore. Je découvre une sous-genre, le pornocore. Exemple de titre de chanson par le groupe chilien Piggy : Diarregla. C’est bon, c’est fin, ça se mange sans faim. Vagina sont de Pologne, ils se définissent comme étant un groupe qui mélange « disco, rock, folk, metal, pop, techno, synthwave, country ». Je comprends pas les titres en polonais, à part Fekal Disko Party.

Photo par Koinkoin (rue Jacques Cœur)

Petite vierge sur un fond de ciel bleu, aide-moi à trouver une fin pour cet article. Une qui ferait le lien entre le bağlama, Beethoven, Porky Vagina, Montpellier et moi, d’une façon fluide et tout à fait naturelle, qu’on ait pas l’impression que ce soit forcé…

S’il te plaîîît… Ah. Je crois que ça vient.

En conclusion, nous pouvons dire que je regarde moisir mon bağlama en écoutant Porky Vagina alors que je devrais rédiger cette conférence sur Beethoven, le tout depuis mon appart situé à Montpellier, ville dont j’ignore tout à fait l’actualité du jour.