#91 – Montpelliérien #091 – Retour au turbin

Hier, je vous disais qu’aujourd’hui j’allais vous raconter quelque chose d’intéressant pour me faire pardonner de vous avoir abandonnés·es à votre solitude numérique ce week-end. L’ennuyant avec les blogs, c’est que vous pouvez toujours vérifier ce que j’ai annoncé la veille pour être sûrs·es que je ne vous arnaque pas. J’aurais préféré n’avoir rien dit. Enfin bon, à défaut d’intéressant —ce ne sera donc qu’une demie arnaque— on va trouver quelque chose même si aujourd’hui je ne ressens pas la révolte nécessaire pour écrire un article coup de poing comme un Cavanna, la créativité et les associations d’idées bouillonnantes comme un Delfeil de Ton, ou si je n’ai aucun disque ou concert à vous raconter en y mêlant ma vie privée comme un Berroyer.

Non. Aujourd’hui, il fait doux à Montpellier. Un ciel mi-bleu mi-gris qui permet à chacun·e d’être heureux·se ou torturé·e selon de quel côté on lève le nez. De la même manière, on fait le pont ou on ne le fait pas, on envisage le lundi comme le premier jour d’une nouvelle semaine pleine de promesses ou comme le re-départ d’un cycle d’un ennui mortel. C’est vous qui voyez. Moi-même aujourd’hui, je décide de rester sagement entre les deux, au point d’équilibre. C’est un jour neutre. Ça fait du bien de temps en temps. On ne se sent pas la force de déplacer des montagnes, mais on ne se plaint pas du poids du monde sur ses épaules non plus. On ne se la joue ni Sisyphe ni Marco Polo. Ça s’annonce comme une journée lecture.

Vais-je finalement passer le chapitre trois d’Un Éternel Tréblinka ? Désolé Gwlad, je te le rendrai plus tard, j’ai dit qu’aujourd’hui ne serait pas une journée déprimante. Hein, et Goražde ? Hum, hum. Pareil. Peut-être que je vais me faire le tome 2 de Solanin. J’ai tellement adoré le premier que j’ai préféré attendre un peu avant de continuer et voilà un mois que j’angoisse pour la suite des évènements. Ou alors Pénis d’orteil, dont il me manque une cinquantaine de pages à lire depuis six mois. De très bonnes idées, mais un peu indigeste. À moins d’attaquer La nuit des Chats Bottés, qu’on m’a offert il y a quatre mois. Ou L’Éducation d’Alphonse, parce que je ne peux pas m’empêcher d’acheter un Alphonse Boudard quand je passe devant et qu’il y en a partout. Va falloir que je m’y mette parce que j’ai toujours pas ouvert Madame… de Saint-Sulpice. M’inspire moins, mais c’est du Boudard alors…

Photo par Koinkoin (Il sait plus trop où)

En 2018, il y a encore des gens qui fêtent leur anniversaire ! Oui, c’est fou ! J’ai de la peine à le croire, mais j’y suis bien forcé car on m’a invité à en fêter un ce soir. C’est pourquoi, même pour cinq pauvres euros que ça coûte, je ne pourrais voir ni Zima et Warm Up Aqueles (respectivement musique russe et tzygane) à 20h au Nu-Bahia, ni pour le même prix Hexis et Departe à 21h au Black Sheep, eux font du black metal et du hardcore. Mais vous ? On ne vous a pas invité·e à un anniversaire ce soir ? Ne mentez pas, ça ne sert à rien. Je sais qu’on ne vous a pas invité·e. Alors allez soutenir les bars à concerts locaux au lieu de rester scotché·e devant un écran.