À force de sortir, on finit inévitablement par rencontrer des gens. C’est une vérité. Vous pouvez la noter dans votre petit carnet à vérités. À Montpellier, il n’y a pas besoin de beaucoup forcer sur les sorties. À tous les coups on gagne. Il suffit de trouver le bon endroit et d’attendre que l’alcool fasse son travail de déshinibition. Quand les tables voisines commencent à mêler leurs conversations, c’est signe qu’une pinte de plus et vous êtes reparti·e pour une tournée de présentations générale. Mais la vraie particularité de ces relations créées autour d’une bière, selon les personnes récemment arrivées ou de passage, c’est qu’elles sont sans lendemain. J’espère que vous avez toutes et tous compris que je ne parlais pas de rencontres amoureuses. Je cause de sortir avec un groupe d’amis, de visser ses miches à la chaise d’un bar, de préférence en terrasse, juste à côté d’un autre groupe d’amis, pas des amis à nous mais des amis entre eux. Quand les individus quittent leur groupe pour aller causer à d’autres individus qui ont quitté leur groupe, surtout alcoolisés, c’est toujours très chaleureux, les récits des uns·es et des autres donnent des envies de projets communs, on échange des numéros. Le lendemain on a la gueule de bois, on ne se souvient pas bien de la conversation, tous ces numéros resteront sagement dans leurs téléphones pendant quelques semaines ou mois avant d’être effacés, n’ayant jamais servi. À Montpellier, disent certains·es, on se fait plein de potes jamais revus·es, de promesses jamais tenues.
Alors. La grosse question. Mythe ou réalité ? Moi je dirais « pas mythe », au minimum.
Bon, et alors, les rencontres amoureuses, comment ça se passe ? C’est la même chose ? Ah, ça vous démange de savoir, hein ? Et bien, si vous y êtes, vous savez très bien —clin d’œil—, sinon je vous invite à venir à Montpellier célibataire et à expérimenter par vous même. Eh oui. Vous êtes bien déçu·e. Vous pensiez que j’allais vous raconter mes petites expériences personnelles, voyeurs ! Voyeuses ! Allez lire Paris-Match, vous me dégoûtez.
Quoi ? Qu’y a t-il ce soir ? Un bar ou ça travaille, le 1er mai ! Ah la la, c’est pas sérieux tout ça. Lequel ? On veut des noms. Pas possible, c’est le Black Sheep. Adresse ? 21 Boulevard Louis Blanc. Ça pourrait faire plaisir à Macron, des petites entreprises comme ça, qui bossent même le 1er mai pour abreuver d’alcool les masses. Ça pourrait. Seulement ce soir, là-bas, de 20h à 23h, c’est l’Instant Philo : faut-il abolir le travail ? Aïe. Remarquez, ça dépendra de ce qui en sortira. Il est possible qu’on finisse par aboutir au travail qu’est la santé, et qu’on ne mange pas son pain acquis sur la sueur du dos des autres. Qui ira saura.