#38 – Montpelliérien #038 – La journée que c’est dur d’en parler bien

Salut à tous, salut à toutes. Aujourd’hui, de quoi tout le monde cause ? Tout le monde cause que d’un truc, allez c’est pas difficile. Mais si vous savez. D’ailleurs, vous que je ne connais pas, il y a une chance sur deux pour que cette journée internationale soit dédiée aux droits accordés sur papier et dans les actes aux personnes de votre sexe. Ah la la. J’ai pas envie d’en parler, j’ai l’impression que quoi qu’on en dise on occulte toujours, sans pouvoir faire autrement tant le sujet est vaste, une énorme majorité des implications d’une telle journée.

Il va y en a avoir des lieux communs balancés à la va vite par celles et ceux qui n’ont jamais réfléchi à la question, mais qui tiennent à prendre position dans le grand jeu des pour et des contre. Mais peut-être que cela donnera l’occasion à ceux et celles qui y ont déjà un peu réfléchi de saupoudrer au bon moment la pensée de l’autre de quelques éléments basés sur des études, des essais, des expériences personnelles.

Il y en aura des entreprises qui se serviront de cette journée pour faire un fric fou par le biais d’un marketing du pire goût, des hypocrites qui feront leur promo à grands coups de hashtags et hommages prétextes. Mais peut-être que, au terme d’une discussion qui aura pris de l’importance au cours de la pause de midi dans une boîte, ou d’un instant débat organisé à l’occasion, quelques structures ou individus en leur sein tenteront de modifier leur manière de fonctionner à la suite d’une prise de conscience.

Il y en aura des colloques et des actions qui ne toucheront que les convaincus·es de la réflexion nécessaire et de la modification des comportements et des lois, mais on peut espérer que ce qui s’y dit, s’y fait, bave par on ne sait quels effets sur celles et ceux qui passeraient à proximité par hasard.

J’essaie d’être optimiste, mais je crois que les réflexions merdiques des beauf’ et belles’ et les coups marketings auront largement le dessus sur les discussions constructives suivies d’actes, ou au minimum de tentatives même maladroites d’ajuster une peu la façon dont chacun·e nous fonctionnons dans nos rapports aux autres. Que l’on continuera encore à bien enfermer porteuses·rs de couilles et d’ovaires dans des rôles définis, et d’ainsi les soumettre à des attentes et des exigences spécifiques de la société sans se soucier de ce à quoi chaque individu aspire personnellement. Que chacun·e se sentira encore bien forcé·e de rentrer dans le rang qu’on lui assigne pendant quelques siècles. Si, si, j’essaie d’être optimiste.

Photo par Gwlad (place du 8 mai 1945)

On arrête là pour la journée internationale des droits des femmes. Vous allez en bouffer toute la journée, choisi ou subi.

À l’université Paul Valéry, le festival Paul Va au cinéma continue. J’y étais hier, c’était bien sympa, mais je garde mes notes pour plus tard j’ai une petite idée d’article et du moment où le sortir. Ce que je peux vous dire pour l’instant c’est que j’y ai vu trois courts-métrages documentaires qui m’ont plu, et je peux même vous dire lesquels : Les fêtes du village de Ioanna Neophytou, Petit peuple de Amélie Jeammet, et SKOPJE 2014 de Ivan Robert et Antoine Gaunin. Je vous conseille d’essayer de les trouver sur le net, chacun a vraiment son intérêt.

En fait on est pas obligés de sortir tout de suite des réflexions que peut entraîner cette journée spéciale, puisque, aujourd’hui, à la salle Jean Moulin à partir de 11h15 sont diffusés à la suite Paye ton Gynéco, de Nina Faure (j’ai déjà vu un de ses documentaires sur le travail précaire et c’était très très bon) et Je ne suis pas féministe mais… de Sylvie et Florence Tissot. À 14h, à l’Utopia, Coby, film de Christian Sonderegger, qui traite de la transexualité. Puis retour à la salle Jean Moulin à 16h15 pour une série de courts-métrages choisis sur le thème du droit des femmes directement suivie de la diffusion du film Free Angela de Shola Lynch, documentaire sur Angela Davis.

Pour une fois ça parle des sexes et le but n’est pas de vous faire gonfler le clitoris ou la verge pour vous vendre des maltesers à l’entracte.

Bon c’est tout pour aujourd’hui. Comme hier, je veux poster cet article rapidement au cas où ça vous motiverait pour aller au festival, surtout que le documentaire de Nina Faure est dans une heure, et que je pense qu’il vaudra le coup. Sur ce, à demain.