#209 – Lyonniais #035 – Des hauts débats

J’ai entendu causer, mais vraiment comme ça en passant, d’un grand débat national. J’avoue ne pas bien savoir de quoi il s’agit, mais je me demande tout de même s’ils vont trouver une salle avec assez de place pour faire entrer tout le monde, et si l’on va faire fabriquer des sièges pour l’occasion ou si chacun·e devra amener son propre tabouret. Et l’ordre du jour, comment va-t-on en décider tous ensemble ? Ça risque de prendre du temps mais on ne pourrait décemment pas éviter d’en passer par là. Une fois installés et -lées dans la grande salle qu’il faudrait donc penser à faire construire assez vite, devra-t-on inscrire sur un petit morceau de papier les sujets dont on veut débattre et le faire passer en bout de table, la personne en bout de table récupérant les feuilles de sa rangée et les faisant à son tour passer à la personne devant elle et ainsi de suite, jusqu’à ce que tous les petits papiers arrivent au bureau du président qui les lira à voix haute et procédera à un vote à main levée pour décider des sujets que l’on garde ou pas ? Évidemment, il ne faudra pas se tromper entre le papier qu’on fait passer au président et celui qu’on comptait faire passer à Nicole ou Nicolas et sur lequel était inscrit : « est-ce que tu veux bien sortir avec moi ? oui / non, entoure la réponse », sinon on n’y arrivera jamais. Ce projet me paraît bien ambitieux, mais je suis sûr que ceux et celles qui l’ont organisé ont tout prévu et qu’ils y mettront les moyens pour que chaque Française et chaque Français ait son mot à dire, voit ses questions étudiées, et que des temps de paroles égaux pour les soixante-sept millions d’habitants et -tantes que nous sommes soient scrupuleusement respectés, sans ça, ça ne sert à rien. Personnellement, moi, je voudrais que soit discuté le rapport qu’entretient la société au bien-être de l’individu, ce qui, je l’espère, ne devrait pas manquer de déclencher une réflexion sur la mort, l’absurdité de la vie, et la place du travail et de l’argent dans tout ça. Je sens que ça va être passionnant.