#300 – Femmes enceintes, ne vous grattez pas n’importe où, surtout si vous avez la fringale

Alors qu’une fois encore je farfouillais dans le catalogue vertigineux de la BnF, du côté des périodiques anciens, v’là-t’y pas qu’je tombe sur un enfant à deux têtes ! Enfin, sur le rapport que fait un certain Monsieur Comiers (on en reparlera sans doute un jour de celui-là) de la naissance et de l’autopsie d’un enfant né avec deux têtes, dans le Mercure Galant de février 1683.

Ce rapport est intéressant à deux niveaux puisqu’il nous permet non seulement d’entrevoir ce qu’on savait ou pas du corps humain et de son développement à cette époque-là dans les sphères savantes, mais qu’en outre l’auteur nous y livre quelques précieux conseils de bonnes pratiques durant la grossesse.

Dernier détail avant la reproduction de l’article la plus fidèle qu’il me soit possible de faire sur ce blog, le texte était à l’origine accompagné de trois dessins, hélas perdus. Dans toutes les éditions numérisées que j’ai pu trouver, les dessins étaient toujours manquants et ils n’ont apparemment été reproduits dans aucune des revues scientifiques de l’époque. Toutefois, sur la version numérisée par la BnF, on peut voir que l’encre du dessin de la Figure 1 a laissé une marque sur l’une des pages précédant l’article, j’ai donc essayé de bidouiller l’image pour rendre celle-ci le plus lisible possible, mais c’est pas génial.

Allez, passons au texte.


LETTRE
DE Mr COMIERS
d’Ambrun, Profeſſeur des Mathématiques à Paris.

VOicy, Monſieur, ce que je vous avois promis ; la Relation particuliere de l’Enfant à deux teſtes, né le 7. Janvier dernier, & les trois Figures tirées au vif par Mr Compardel, un des plus excellents Peintres de Paris, & qui réüſſit auſſi aux Portraits en Mignature. Vous pouvez en faire part au Public, comme vous l’avez fait eſperer par voſtre dernier Mercure.

Marie-Anne Cacheleu, âgée de 30. ans, Femme de Maiſtre Pliecq, auſſi âgé de 30. ans, Marchand Chapelier, à l’Enſeigne du Bon Laboureur, Ruë Jean-Robert, Paroiſſe S. Nicolas des Champs à Paris, ayant fait cinq heureuſes couches d’un ſeul Enfant à la fois, ſe trouva pour la ſixiéme fois en travail d’Enfant le 7. Janvier 1683.

La Sage-Femme, Madame Marcel, appela à ſon ſecours Mr Bonamy, Maiſtre Chirurgien. Par leur expérience, accompagnée de leurs ſoins, la Malade accoucha le meſme jour à huit heures du ſoir cet Enfant à deux teſtes, quatre bras, & deux jambes, & à une ſeule marque du Sexe maſculin, comme on voit dans les Figures 2. & 3. Cela n’empeſche pas que l’on ne les puiſſe appeller deux Enfans accolez, empruntant ce terme du Blazon.

L’Enfant B, qui eſtoit à droite, & qui reſſembloit au Pere, préſenta un de ſes bras, c’eſt pourquoy on le baptiſa. Il fut nommé Claude. Il falut faire effort pour le tirer hors de ſa première priſon ; & bien qu’il euſt beaucoup ſouffert avant que d’eſtre au jour, il donna encore des marques de vie. Pour l’autre Enfant A, ou ſi vous voulez l’autre moitié de cet Enfant à deux teſtes, il ſortit facilement du ventre de la Mere, & je ne croy pas qu’il ſoit poſſible de voir en cire un plus bel Enfant. Il mourut en meſme temps que ſon Frere aîné collateral.

Pluſieurs Dames m’ont demãdé ſi le Sacrement de Bapteſme, qui n’avoit eſté donné qu’intentionnellement à un ſeul de ces Enfans, pouvoit extenſivement ſervir à l’autre, à cauſe de leur connéxion, veu meſme qu’ils n’avoient pour tous deux que les meſmes jambes, & une ſeule marque d’Homme ; & ce qu’il ſeroit à propos de faire, lors qu’une Sage-Femme a lieu de douter qu’il y ait deux Enfans accolez comme ceux-cy, & qu’il n’y en a qu’un qui préſente quelconque partie de ſon corps. Comme mon ſentiment ne pourroit tout au plus fonder qu’une opinion probable, j’ay répondu qu’il en faloit attendre une juſte déciſion d’une Aſſemblée de Docteurs.

Ce fâcheux accouchement de ces deux Enfans accolez, fut bientoſt ſuivy de la naiſſance d’un autre Garçon, qui ſe porte tres-bien & la Mere auſſi. Ce troiſiéme Enfant n’eut pas à ſouffrir pour entrer au monde, puis que ces deux Freres qui l’avoient devancé, avoient (comme on voit dans la Figure I.) dix-ſept pouces de longueur C E, & ſept pouces de l’épaule O à l’épaule M.

Les Anatomiſtes, & les Curieux ne ſeront pas fâchez de trouver icy que pour déboiter les os, comme auſſi pour les bien & facilement décharner, il les faut faire boüillir dans de l’huile.

Depuis que Mr Theodore Kerckering, a montré évidemment dans ſon Anthropogeniæ Icnographia, ce qu’on peut voir dans les Mémoires concernans les Arts & les Sciences, préſentez à Monſeigneur le Dauphin en 1672. par Mr Denis, Medecin ordinaire du Roy, Que les Femmes font des œufs, comme tous les Oiſeaux, qu’elles les couvent elles-meſmes, & les font éclore au bout de neuf mois, & qu’enfin c’eſt à ces œufs que les Hommes doivent leur origine, j’attribuë cet Enfant double, ou ces deux Enfans accolez, à la colliſion des deux œufs, faite par quelque matiere glaireuſe, puis meſme que nous trouvons aſſez ſouvent deux jaunes, & deux germes dans une même coquille d’œuf car bien que la force de l’imagination puiſſe beaucoup ſur la formation de l’enfant, elle ne ſçauroit neantmoins luy procurer deux teſtes, deux cœurs, &c.

La Relation que je fis de cet Enfant double, dans une des plus belle Maiſons de Paris, porta Madame de B. tres-illuſtre par ſa naiſſance, par ſon mérite, & par ſa vertu toûjours ſolide & exemplaire, à dire que feu ſon premier Fils avoit eſté agreablement marqué, depuis le deſſous de l’oreille le long du col, d’une Jonquille tres-bien formée, dont les cinq feuïlles & la tige paroiſſoient tres-diſtinctement, pour s’eſtre touchée en cette meſme partie avec deux Jonquilles. Elle aſſura encor que Mademoiſelle A. avoit apporté ſur la cuiſſe droite la marque tres-bien formée d’une Couronne, & des Chifres, tels qu’on les voit en pluſieurs Meubles ſuperbes de cette Maiſon, & cela ſeulement pour avoir mis ſur ſa cuiſſe droite, le modelle en terre que le Sculpteur luy en avoit apporté. Enfin je conclus que s’il ne faut que de l’eſprit pour ſeconder une belle & vive imagination à produire des effets cõme ſurnaturels, cette illuſtre Dame auroit pû enfanter des Corps tous ſpirituels, & des Enfans tous brillans de lumiere, & leſquels s’il eſtoit poſſible, d’avoir icy bas plus d’eſprit qu’ils en ont, ſeroient autãnt pleins de feu & de rayons que le Soleil ſimbole de leurs Armes.

Pour éviter que l’imagination, ou l’appetit dépravé du commun des eſprits foibles des Femmes enceintes, ne produiſe des marques fâcheuſes ſur le corps de leurs Enfans, il eſt bon de les avertir qu’elles doivent cracher auſſi toſt qu’elles ſe ſentent avoir quelque appetit violent ou deſordonné, & qu’elles ont, comme on dit, la ſalive à la bouche de ce qu’elles deſirent ardemment, & qu’elles doivent dans ce moment-là éviter de ſe regarder dans un Miroir, & de paſſer la main ſur le viſage, ſur la gorge, ſur les bras, ny ſur autre partie découverte.

Revenons à nos deux Enfans gemeaux accolez. Ils n’avoient comme on voit dans les Figures, qu’un ſeul corps, deux teſtes, & deux cols ou gorges bien dégagez, quatre bras bien faits, & auſſi bien dégagez, une poitrine, un bas ventre, & une ſeule marque du Sexe, deux cuiſſes, avec leurs jambes & pieds R S à l’ordinaire, le tout bien formé & proportionné.

De l’extremité de l’os ſacrum marqué I dans la troiſiéme Figure, ſortoit une appendice membraneuſe & glanduleuſe de la groſſeur du petit doigt de la main, & un peu aiguë au bout, & retreſſie ſur le milieu. Sa racine eſtoit mince, elle prenoit ſon origine de la vraye peau, la Mere s’eſtant gratée au meſme endroit dans le temps qu’elle avoit envie de manger de Sauciſſes.

Voilà ce que le 9. Janvier au matin nous examinâmes à loiſir ches Mr Houſſu, Marchand Boucher, en la Salle duquel le Sujet avoit eſté porté, avec Mr le Prince Borghezzy, Mr Lucas Antoine Guaſtaldy, Mr Hubin, Mr Auzout, & autres Sçavans.

Madame Marcel Sage-Femme, & autres Dames, eſtant arrivées, Mr Bonamy Maiſtre Chirurgien, qui avoit aſſiſté à l’accouchement, fit l’ouverture du dedans de ce Sujet.

L’on commença à ſeparer les integumens & les muſcles de la poitrine, pour voir de la maniere que les coſtes, leſquelles provenoient des deux épines, eſtoient formées. Elles parurent bien faites juſques à la troiſiéme de vraye des deux coſtez, où l’on trouva une gibboſité & union de ſix côtes cartilagineuſes, entre le milieu des deux clavicules arrivant à la partie poſtérieure, juſques aux vertebres lumbaires interſequez les unes avec les autres, faiſant en la partie poſtérieure preſque la figure d’un ſternon, n’eſtant neantmoins que l’embraſſement des coſtes des deux coſtez, leſquelles toutes enſemble ne formoient qu’une ſeule cavité de la poitrine.

Les vertebres du col, du dos, & des lumbaires eſtoient des deux coſtez ſemblables ; & en arrivant aux lumbaires, elles eſtoient ployées comme en demylune, laiſſant vers la partie latérale une eſpace à mettre le pouce, au bout deſquelles eſtoit l’os ſacrum, où terminoient les dernieres vertebres lumbaires.

Apres avoir remarqué les parties externes, on fit l’ouverture du bas ventre ; on n’y trouva qu’une veine umbilicale, mais le double plus groſſe qu’elle n’eſt ordinairement. Les autres vaiſſeaux umbilicaux eſtoient auſſi deux fois plus gros qu’à l’ordinaire.

Le ventricule ou eſtomach, eſtoit double, l’un vers la partie gauche, l’autre vers la partie droite, avec le deux œſophages. A chacun deſdits ventricules ſuivoient les inteſtins ou boyaux grelles ; ſçavoir le duodenum, le jejunum, & l’ileon, à la fin deſquels il y avoit deux boyaux que l’on appelle cæcum, éloignez l’un de l’autre d’environ quatre pouces, leſquels enſuite ſe réüniſſant formoiẽt un ſeul boyau Colon, qu’on trouva remply des excremens, qu’on appelle mechonium, lequel ne ſortoit pas de la région épigaſtrique, comme naturellement ſe rencontre dans tous les ſujets ; mais apres avoir formé deux fois la figure d’un S romain ; dans le meſme endroit ſuivoit le boyau rectum, lequel à cauſe de la grande compreſſion que toutes les parties du bas ventre ſouffrirent en ſortant de la matrice, ſortoit de l’Anus, comme une production de la groſſeur du pouce.

Sous chaque ventricule eſtoit un pancreas, & chaque duit verſſungien entroit dans chaque boyeau duodenum.

Le foye eſtoit un peu plus grand qu’à l’ordinaire, avec deux veſſies du fiel, à quatre doigts l’une de l’autre, & chaque duit ou pore biliaire, entroit pareillement dans un deſdits boyaux duodenum, à l’endroit des duits verſſungiens à l’ordinaire.

La rate s’y trouva ſeule, & auſſi le rein un de chaque coſté. Les vaiſſeaux ſpermatiques & les teſticules n’eſtoient qu’un de chaque coſté ; on les trouva dans l’aine, n’eſtant pas encor deſcendus dans la bource ou ſcrotum. La veſſie eſtoit ſeule, & le diafragme pareillement.

A l’ouverture de la poitrine, on trouva un ſeul mediaſtin, & un péricarde, lequel occupoit preſque toute la poitrine, quoy qu’elle fuſt aſſez grande.

Ce péricarde eſtoit diviſé dans ſon milieu, & formoit deux bourſes, chacune deſquelles contenoit un cœur. Le cœur gauche eſtoit aſſez bien formé ; mais non pas dans le milieu du Thorax, & tournoit ſa pointe au coſté droit. L’autre cœur n’eſtoit pas ſi bien formé, puis qu’il reſſembloit par le dehors à un rein. Il avoit neantmoins toutes ſes parties ; ſçavoir, les deux ventricules, les quatre vaiſſeaux principaux, & ſes valvules.

Les poulmons de la partie gauche n’eſtoient que de la groſſeur du pouce ; ceux de la partie droite, eſtoient tant ſoit peu moindres.

Enfin toutes les parties du coſté gauche, eſtoient mieux formées.

Les teſtes ne furent point ouvertes, parce que nous eſtions bien aſſurez qu’il y avoit deux cerveaux, puis qu’il y avoit deux médulles ſpinales par les quatre ordres des nerfs qui ſortoient des vertebres.

Si cet Homme double eut vécu, il n’auroit pû eſtre marié, à moins que la Femme eut obtenu permiſſion d’épouſer les deux Freres à la fois, outre que les Enfans qui ſeroient provenus de ce Mariage, auroient neceſſairement eu deux Peres.

Mr Hubin a eu le ſoin de faire ſoufler un grand vaiſſeau de verre de criſtal, pour conſerver dans l’eſprit de vin ces deux Enfans accouplez. Mr Bliecq le Pere, doit les faire voir aux Curieux.

Je ne puis finir cette Lettre, ſans vous dire qu’ayant ſuſpendu au milieu de mon Lit mon Phoſphore liquide, duquel vous avez fait mention dans voſtre dernier Mercure, j’ay reconnu qu’il n’a pas beſoin d’eſtre ouvert pour devenir lumineux : il me ſuffit de l’empoigner tirant la main chaude hors du Lit ; & cette phiole pleine d’une agreable lumiere, ſuffit du moins pour connoiſtre quelle heure il eſt à une Montre de poche. Je ſuis voſtre, &c.


COMIERS D’AMBRUN, Claude. « Lettre de Mr Comiers d’Ambrun, Professeur des Mathématiques à Paris. » Mercure Galant (février 1683). Paris, 1683, pp. 227–248. (Voir sur Gallica)


Loin de moi l’idée de faire passer les anciens savants pour des débiles, bien sûr. Il nous a fallu en croire des conneries pour arriver à ce que l’on sait des choses aujourd’hui, et aujourd’hui encore il nous faut en croire des conneries, pour qu’en arrivent demain celles et ceux qui devront bien arriver quelque part demain. Mais bien sûr aussi que si j’ai publié ce texte sur mon blog c’est avant tout parce que ces enfants nés malformés avaient une queue vestigiale dû au fait que leur mère s’était grattée là alors qu’elle avait envie de manger des saucisses. On n’est pas des bêtes, on ne peut pas rester insensibles à ce genre de fines analyses scientifiques.


Police d’écriture utilisée pour la reproduction du texte ancien : IM FELL DW Pica. The Fell Types are digitally reproduced by Igino Marini. www.iginomarini.com

#249 – Lyonniais #075 – Quand j’étais petit…

  • …j’avais un copain qui ne voulait pas manger de volaille, alors sa mère lui faisait manger des dindosaures en lui disant que c’était du sanglier. Il les mangeait bien, pour être fort comme Astérix.
  • …j’avais une copine qui était allergique aux fraises. Un jour sa mère est venue la chercher à l’école et elle avait les joues remplies de gros boutons rouges. Sa mère lui a demandé : « tu as mangé des fraises ?! » et elle a répondu : « Non, j’ai bu que le jus. »
  • …j’avais une passion pour la nourriture. Si on m’avait demandé ce que je préférais dans la vie, j’aurais répondu le camembert, la grenadine et les trucs à la vanille. Pas loin derrière il y aurait eu les dindosaures.
  • …j’avais un copain qui avait un trou tellement grand dans le talon (du pied, pas de la chaussure) qu’on pouvait y mettre le doigt presque en entier dedans.
  • …j’avais un chat qui, si je rigolais beaucoup ou si je pleurais fort, montait sur mon lit et me mordait.
  • …j’avais un copain avec qui on jouait aux comiques derrière chez lui. Lui il faisait Bigard et moi je faisais Lagaf’.
  • …j’avais une copine qui dessinait mal les « s ». Un jour je lui ai dit qu’elle les enroulait trop, mais sa mère qui passait derrière lui a dit que c’était pas vrai, qu’elle dessinait très bien les « s ». Menteuse.
  • …j’avais un copain dont le papa était policier et qui un jour avait amené ses menottes à l’école. En vrai, c’était des fausses très bien imitées, mais la maîtresse était quand même en colère.
  • …j’avais un arbre préféré dans la cour de l’école. C’était un vieux mûrier qui avait des branches toutes difformes dans les nœuds desquelles on avait l’impression de voir des visages grimaçants et des têtes de mort. Avec mes copain on s’asseyait toujours autour aux récréations. On l’appelait l’arbre de la peur.
  • …j’avais un copain anglais. Un jour, il s’est trompé de date pour le carnaval de l’école et il est arrivé déguisé en vampire. Il faisait « gwwwaou gwwwaaouuu » à tout le monde en gigotant les doigts, il était super content. Puis il a compris qu’il s’était trompé. Il a dû garder son costume toute la journée et les autres se sont moqués de lui. J’ai eu tellement de peine pour lui que j’ai failli pleurer.
  • …j’avais une copine dont la maman me gardait certains jours. Quand elle était malade, je n’allais pas à l’école pour rester jouer avec elle.
  • …j’avais plein de figurines dragon ball. Aujourd’hui, à l’association où je travaille, un petit garçon de sept ans est venu me demander si on avait des figurines dragon ball. On n’en avait pas. J’étais triste pour lui.
  • …j’avais un copain qui était très gros, alors les autres le faisaient tomber par terre et lui donnaient de coups de pied en le traitant de grosse patate. Plus tard il est devenu méchant.
  • …j’avais un copain qui ne savait pas se moucher, alors sa mère lui tenait le mouchoir sous le nez et lui disait : « Fais le dragon » et lui il faisait le bruit du cochon. C’était le même qui voulait pas me croire quand je lui disais que les dindosaures, c’était pas du sanglier.
  • …j’avais un copain qui s’appelait Évian. Les autres l’appelaient « l’eau pure des égoûts ». Moi j’essayais d’être son copain, mais il voulait parler à personne. Plus tard son père m’a expliqué qu’il avait été traumatisé en arrivant dans cette grande école de cent élèves. Dans son ancienne école à la campagne, ils étaient cinq.
  • …j’avais une copine qui, quand les garçons l’emmerdaient, criait : « SAILOOOOOR MOON ! » avant de leur balancer un grand coup de pied dans les couilles avec ses semelles compensées (pour raisons médicales).
  • …j’avais un copain qui avait une casquette polaire avec des cache-oreilles intégrés. C’était Évian. Comme c’était la première fois qu’on voyait ça dans notre sud profond, on a appelé ça des oreilles d’Évian pendant des années.