#375 – Je ne supprimerai pas mes notes de blog. Enfin faut voir.

Si vous avez commencé à touchotter à quelque discipline artistique en même temps qu’internet est apparu par chez vous, et que vous n’avez pas lu I will not delete my games de Sweetfish, allez-y. Sûr qu’une part de vous s’y reconnaîtra.

J’ai fait mes premiers dessins à la maison, auprès de ma maman, qui loin de se soucier de la qualité de ma production souhaitait simplement que je passe un bon moment. Puis j’ai continué à l’école maternelle. Avec un faux départ tout de même. Quand ma mère a su que je m’étais fait durement réprimandé pour avoir dépassé en coloriant le loup en gris, elle m’en a retiré jusqu’à l’année suivante. La maîtresse détestait les enfants. Sur la dizaine de jours que j’ai dû passer dans cette classe, j’ai pu assister à la fessée cul nul debout sur une table et devant toute la classe d’un camarade avec un retard mental, parce qu’il avait fait caca dans la classe. Ah, la bonne époque.

Plus tard, avec les copains, à l’école primaire, on s’enregistrait. Soit improvisant des chansons, soit des sketchs « comiques » sur des cassettes, sur les chaînes hi-fi de nos parents, avec des micro de karaoké dénichés en brocante j’imagine.

Bon et puis il y a eu les premiers poèmes de pré-adolescence, les petites chansons fades, les trois accords de guitare…

Tout cela ne s’est jamais retrouvé sur internet. Et j’en suis fort heureux voyez-vous, que des millions de personnes ne nous aient pas entendus, ou pire vus, chanter « Mario, il court, il saute, il fait des flips à l’envers. » Notre scolarité n’en aurait pas été facilitée. Si la cassette est sans doute encore au fond d’un tiroir ou d’une malle, chez l’un de nos parents, la bande magnétique doit être collée et irrécupérable. Et si je suis soulagé que ce n’ait jamais été diffusé au grand public, j’avoue trouver un peu dommage que tout cela n’existe plus que dans mes souvenirs.

Internet n’est arrivé qu’en 1998-99 pour moi, quand mon frère nous a légué son ordinateur et son modem à la fin de son stage chez IBM à Montpellier. J’avais 11 ans. Je m’en servais alors uniquement pour télécharger et imprimer des images Dragon Ball ou South Park, en les cherchant sur Copernic. Ensuite, c’est devenu ma source des paroles de musiques anglophones auxquelles je ne pigeais pas grand chose. J’imprimais tout Eminem, The Offspring, Korn, Metallica… (si je dis Blink-182 et Sum 41 je devrais effacer cet article plus tôt que prévu alors excusez-moi de ne pas les mentionner)

CD-ROM trouvé hier dans la rue. Heureux hasard !

Ce n’est qu’en 2006, que j’ai commencé à mettre ce que je faisais sur internet, si l’on ne compte pas ce que je partageais directement avec les amis sur AIM ou MSN. Les blogs, MySpace et le tout début de Facebook faisaient qu’un utilisateur cazu qui n’y connaissait encore rien en programmation ou en méthodes d’hébergement pouvait désormais facilement publier en ligne et gratuitement.

Que reste-t-il de mes chefs-d’œuvre de la période 2006-2022, en ligne, sur CD ou disque-dur ? Pour ce qui est des dessins, je dirais 80%, pour le textes sans doute 40%, pour la musique pas loin de 100%. Les textes en disent long sur ce que vous pensez, et j’ai toujours honte de ce que je pense. C’est donc ce que j’ai le plus effacé. Voyez, je suis en général assez convaincu de ce que je pense, mais cette conviction ne perdure qu’une minute ou deux après que ma pensée s’est manifestée par l’entremise de mes cordes vocales, et avec le soutien non-négligeable de mes dents, ma langue et mon palais. Une fine équipe qui ne manque jamais une occasion de me mettre dans l’embarras.

Les dessins et les morceaux de musique, s’ils ne sont pas associés au texte, me gardent au moins de cette honte. Honte de penser mal ou de dire mal ce qu’on pense bien. Ils me font simplement honte de n’avoir pas assez travaillé, ou d’avoir des goûts très discutables.

Il y a donc tout à parier que je ferai, un jour ou l’autre, disparaître ce blog d’internet. Mais effacerai-je tout, même mes backups ? Pour moi qui ai si mauvaise mémoire, ne serait-il pas utile de conserver quelques notes, pour me souvenir, à l’occasion d’une relecture, des évènements que j’aurais traversés quelques années auparavant ? Des personnes que j’aurais rencontrées ? Sans doute que si. Ce serait utile. J’oublie trop vite trop de choses. Il me faut des aide-mémoire.

#239 – Lyonniais #065 – Discussions

Hier, mon ami Feldo m’a dit qu’il n’avait pas pu poster de commentaire sur l’un de mes articles. Il aurait eu un message comme quoi il lui fallait créer un compte, ou un truc du genre. C’est la deuxième fois qu’on me rapporte ce problème. Mon amie Gwlad (qui prenait des photos pour mon ancien blog), elle non plus n’a jamais réussi à poster de commentaire ici. Voilà qui est bien fâcheux. Pourtant, les commentaires sont autorisés pour tout le monde sur chaque article, je reçois même assez de spams. Je ne demande même pas à ce que les commentaires d’un·e utilisateur ou -trice soient validés manuellement une première fois par moi pour qu’ils soient ensuite validés d’office. Je viens donc de retirer la dernière couche de protection anti-spam possible, c’est-à-dire que vous n’avez même plus besoin de fournir un pseudo et une adresse mail pour pouvoir commenter. Mais franchement, je ne vois pas ce que ça va changer, puisque nulle part je n’ai coché une option qui demanderait d’avoir un quelconque compte pour commenter.

Donc, si vous aussi vous recevez un message du genre, s’il vous plaît, faites une capture d’écran ou copiez-collez-moi ça, et envoyez-moi le tout dans les comment… heu, non, envoyez-moi ça par la rubrique contact, en haut à droite. Que je sache de quoi il s’agit et que je puisse trouver une solution. Franchement, je commence à en avoir ma claque de wordpress. Vraiment.

Bon, voilà pour les détails du fonctionnement. Des endroits où l’on peut discuter tranquillement en tout cas, ce sont les serveurs discord. Oh, non, je ne vais pas créer un serveur discord lié à ce blog, ça n’aurait aucun intérêt. Par contre ils fleurissent bel et bien dans tous les domaines : musique, langages, jeux vidéo, pâtes à crêpes… Tous, je vous dis. Tous. Pour celles et ceux qui ne connaitraient pas encore, ce sont des salons de chat ([TshaT] comme disent les phonétistes) écrit, vocal, et même vidéo maintenant. Chacun·e peut créer ses serveurs, et salons sur ses serveurs, et inviter qui il ou elle le désire à le ou la rejoindre pour converser.

Ça tombe bien car j’avais pris, très récemment, la décision de quitter reddit. Non seulement parce que j’y ai passé assez d’années comme ça, l’ambiance commence à me déplaire, mais surtout parce qu’ils ont reçu cent cinquante millions de dollars d’une des principales entreprises chinoises responsable de la censure de l’internet dans leur pays. N’en étant plus à mon coup d’essai, je prends mes responsabilité d’internaute : un service qui se prétend l’étendard de la liberté d’expression et qui empoche une somme colossale de la part d’une telle entreprise, je le quitte. Puisque c’est mon seul pouvoir en tant qu’utilisateur de service gratuit que de devenir un non-utilisateur, je le fais. Je voyais donc en discord une fabuleuse alternative à cela. Pensant aux discussions sur des sujets variés que ce service allait pouvoir m’offrir, avec des utilisatrices et -teurs des quatre coins de notre planète… plate ET carrée donc (ben oui, soyez un peu logique, si elle avait été cubique, ç’aurait été le huit coins du monde, réfléchissez). Eh bien,je vous le dis tout de suite, mon enthousiasme s’est vite raplaplatisé. La même entreprise chinoise qui a balancé cent cinquante millions dans reddit possède 10% de discord. Ai-je mentionné que, grâce à cette même entreprise, reddit et discord sont inaccessibles depuis la Chine ? Non, je ne l’avais pas mentionné. C’est réparé.

Fin de la rubrique « On sait plus où marcher sans casser des œufs, ça va finir par faire une grosse omelette mais y aura plus personne pour la manger. »

À demain.