#142 – Montpelliérien #142 – « Alors, qu’est-ce que ça sera aujourd’hui ? »

que vous vous demandez. Oui, vous étiez supposez lire la première phrase à la suite du titre de l’article. « Qu’est-ce que ce sera aujourd’hui », donc, que vous vous demandez « son excuse pour ne pas nous écrire sa note de blog ? » Il va nous dire qu’il est malade ? Il va nous raconter qu’il est déprimé ? Qu’il est fatigué ? Qu’il n’a pas le temps d’écrire ? Hein ? Comment va-t-il nous arnaquer ? Oh, rien de tout ça. Aujourd’hui, je vais mieux, je suis de bonne humeur, je me suis bien reposé, j’ai même participé de façon constructive à une réunion dont je sors à l’instant, j’ai vu mon amie et je la revois ce soir. Avant de la revoir, je dispose même d’une petite heure ou deux pour prendre soin de moi-même. Non. Aujourd’hui, j’ai juste la flemme. Et j’assume.

Photo par Gwlad (espace Pitot)

Allez, la bise.

#141 – Montpelliérien #141 – Treizième jour de maladie, mais je suis pas superstitieux

Et puis, au bout de treize jours, on s’habitue. Ce à quoi je ne m’habitue pas, c’est l’escalade dans la dégueulasserie venue de notre gouvernement et de ceux des états aussi bien voisins que lointains s’étalant chaque jour un peu plus dans les journaux en ce moment. Y a comme de sales effluves de vingtième siècle mal digéré qui m’arrivent aux narines. C’est insoutenable, alors, excusez-moi, mais je vais une fois de plus me tourner vers mon petit nombril. C’est pas la joie non plus, mais c’est tout de même beaucoup moins angoissant, beaucoup moins dramatique. Allez, un peu de légèreté :

Aujourd’hui, en plus d’être toujours malade, mon téléphone portable m’a lâché, mais ce n’est pas grave. L’isolement ne me fait pas peur. Je ne suis déjà plus sur fesseprout depuis un moment, j’ai l’habitude de ne plus être contacté et de devoir envoyer trois mails avant d’obtenir une réponse. Ces derniers temps, je me documente pas mal sur les sectes, et je trouve que le fonctionnement cette plateforme en ligne ressemble diablement au fonctionnement d’une secte. Je vous ferai la comparaison un de ces jours, quand j’aurais plus de temps libre devant moi. Je m’en rachèterai un dès que je pourrai, de téléphone, même si ça coûte un peu d’argent. Ça aussi ce n’est pas grave, après tout je ne suis à découvert que de cent-cinquante pauvres euros et la paye le RSA arrive très bientôt. Dans seize jours. Pas grave, j’ai l’habitude de manger du riz. Et puis d’ici le déménagement dans un mois et demi, j’aurai bien le temps de remettre cinquante euros de côté. Enfin, j’espère.

Est-ce qu’au moins je me repose, quitte à être une feignasse de chômeur ? Non. Je suis noyé sous le travail. Et le mien et celui d’une autre, que j’ai décidé de faire à sa place car elle était elle-même noyée sous le travail et les soucis après avoir accepté d’aider l’une de ses amies elle-même noyée sous le travail. Elle n’avait clairement pas le temps pour ça, moi je l’avais à peine plus, alors bon. Vous savez, c’est jamais ceux qui ont tout qui aident ceux qui n’ont rien. C’est souvent ceux qui ont à peine plus que rien. Et puis il faut dire que cette dernière année, je m’y suis habitué, à bosser comme un dingue soit pour ne pas sombrer dans la déprime, soit pour aider quelqu’un a ne pas sombrer dans la déprime. Je continue juste sur la lancée. Tant que je tiens. Si un jour je ne tiens plus, je demanderai à quelqu’un de m’aider à mon tour. Qu’est-ce que je fais en ce moment ? De la retranscription d’entretiens. Ça m’a prit huit heures pour retranscrire une heure de dialogue, j’adore. Il me manque encore une demi-heure à faire. Le sujet ? C’est un peu confidentiel mais disons que ça tourne autour d’enfants morts en bas âges et du deuil des parents. Vous voyez si j’ai pas tout pour être heureux en ce moment ? Heureusement, j’ai mon amie. Avec elle le temps n’existe plus. Mais justement, le temps, on l’a pas souvent de se voir. Ou pas assez à notre goût en tout cas.

Et cette tente alors, que vous vous demandez ? Il l’a trouvée ? Non. Toujours pas. Personne n’a. Je vais devoir l’acheter si je ne veux pas chopper une pneumonie. Vingt euros à décathlon. C’est sûr, c’est pas cher. C’est normal, c’est fait dans des usines où les ouvriers sont traités comme des outils. Non. Moins bien que les outils. Les outils c’est plus cher à remplacer. Et moi je vais acheter ça ? Je vais cautionner ça ? J’en sais encore trop rien. Remarquez, ça va être la même horreur en ce qui concerne l’achat d’un téléphone. Ce sera de l’occasion évidemment, mais même. De quelle entreprise dégueulasse vais-je devenir l’écran publicitaire ambulant ? Mystère. Et quoi d’autre encore ? Tenir ce blog chaque jour commence à me fatiguer. Je pense que ça se sent.

Photo par Gwlad (espace Pitot)

Allez, encore un jour comme ça et je renomme ce blog Mémoires d’un plaintif.
Je suis très conscient de ma plaintivité ces derniers temps. Mais c’est comme ça, quand on écrit chaque jour. Ainsi vous avez droit à toute la gamme de mes défauts. Allez, ça suffit. À demain.

#140 – Montpelliérien #140 – Douzième jour de maladie

Cher journal —puisque ce blog n’est plus que le journal intime d’un laryngitique ces deux dernières semaines, je vais continuer à totalement vous ignorer, lectrices, lecteurs—, cher journal, donc, aujourd’hui, comme tu le sais, c’est mon douzième jour de maladie. Je n’ai plus de fièvre, mais les oreilles craquent encore dès que j’avale ma salive, et j’ai l’impression que ma langue fait le triple de son volume à cause des oursins qui semblent s’être plantés dedans. Bien au fond. Mes dents de sagesses qui n’en finissent pas de pousser depuis dix ans n’arrangent rien à l’affaire, mais ça tu le savais déjà. J’espère que je serai vite guéri car je dois aller faire du camping le week-end qui arrive.

Le camping, c’est n’est pas l’activité principale du week-end, juste une conséquence. L’activité principale, c’est de jouer une saynète lors d’un petit festival dans un village un peu éloigné de Montpellier. Le camping, c’est parce qu’évidemment on n’est pas payés —sinon je n’aurais sans doute pas accepté de le faire (Biiih, l’argent, quelle horreur, on pense souvent beaucoup de mal de la religion à cause de toutes les morts qu’elle a causées, mais il y a, je pense, beaucoup plus d’humains et d’humaines qui sont morts·es à cause de l’argent dans l’histoire du monde, et là ça ne gène personne de continuer à vouloir constamment gagner du pognon), mais non ! pas par grandeur d’âme, patate de journal, tu n’y comprends rien parce que tu n’es qu’un journal, ce qui est bien normal en fin de compte, mais quand même, fais un effort, ça me donne envie de te déchirer les pages quand tu es comme ça. En plus tu n’as pas de pages, tu me compliques vraiment la vie et la narration. Ce n’est pas par grandeur d’âme, donc, que j’aurais refusé de participer si ça avait été payé, mais bien parce que si ça avait été payé, j’aurais pensé quelque chose comme :  je ne suis pas comédien, moi, ça me fout la pression votre truc, si on me paye c’est qu’on attend de la qualité, or je ne peux fournir que ce que je pourrais bien fournir le jour J, à l’heure H, et certainement pas de la qualité— mais qu’on n’est pas non plus logés ! Oui, cher journal, je sais, tu ne te souviens plus du début de la phrase alors la fin sonne un peu étrange. Je te la recopie ici sans les digressions : le camping, c’est parce qu’évidemment on n’est pas payés, mais qu’on n’est pas non plus logés ! J’espère qu’on aura au moins droit à une portion de macédoine gratuite à un moment dans le week-end.

D’ailleurs, je n’ai toujours pas de tente. Ni de sac de couchage. Je crois que je ne connais personne qui en ait. Allez, j’ai d’autres choses à penser d’ici là. On ne va pas commencer à s’angoisser pour si peu. Au mieux il pleuvra et ça dispersera les araignées et me dispensera de prendre une douche, au pire il ne pleuvra pas et on m’entendra hurler toute la nuit jusqu’au village voisin mais je n’enchainerai pas sur une troisième laryngite. La vie est belle, faut pas s’en faire.

Eh, journal ! Tu m’écoutes ? J’essaie de te faire rire, tu pourrais glousser un minimum pour me faire plaisir…

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#139 – Montpelliérien #139 – Le dimanche à Montpellier, c’est le jour de… mince je l’ai déjà faite celle-là.

On sait que Rabelais est passé à Montpellier. Combien de temps y est-il resté ? Qu’y a-t-il fait ? Je ne peux pas vous le dire. Où que je cherche, les informations sont contradictoires. On dit qu’il se serait inscrit à la faculté de médecine, mais je n’en sais pas plus. Une plaque rue des Trésoriers de France, rue perpendiculaire à celle de la Loge, la deuxième à droite en montant (j’y ai vécu, croyez-moi, puisque je vous dis que c’est celle-ci) dit qu’il y a été reçu une nuit par un ami célèbre dont j’ai oublié le nom. La précision des informations, c’est ce que vous aimez sur ce blog, c’est ce que je vous donne. Nostradamus s’était également inscrit à la faculté de médecine, mais à part justement sur la liste des inscrits, on ne trouve plus aucune trace de lui dans les papiers officiels par la suite. Si vous voulez mon avis, ces deux-là, c’étaient vraiment des médecins du dimanche.

En parlant de médecins du dimanche, réveillé à 3h du matin par une intense douleur derrière la langue, j’ai dû chercher un médecin de garde à mon réveil définitif quelques heures de souffrance plus tard. D’habitude je laisse passer, mais une deuxième angine en dix jours, ça m’a semblé suspect. Surtout que je n’avais pas ressenti une telle douleur depuis longtemps. Le médecin de garde m’a orienté vers les urgences d’une clinique près de chez moi, j’en suis sorti à midi. Bonne nouvelle, ce n’est pas un cancer. Mauvaise nouvelle, j’ai toujours très mal et ne sachant pas où se trouve la pharmacie de garde j’attendrai demain pour me soigner. Pas besoin d’antibiotiques, je ne suis pas bête non plus, sinon j’aurais pris le temps de la trouver. Mais alors, j’ai bien mal. Moi qui comptait me remettre à fumer, voilà que j’y réfléchirai à deux fois. Bon, allez, c’est pas tout ça mais je dois retourner faire la sieste dès que j’aurais repris ma dose paracétamol, heureusement il m’en restait dans les tiroirs de ça. Ce soir on fait une première étape du déménagement de mon amie, il faut que je sois en forme pour porter des choses lourdes.

Franchement, vu comment ça tourne ces derniers mois, je ne sais vraiment pas pourquoi vous êtes encore là. Moi je n’aurais pas le courage de lire toutes ces bêtises en tout cas. Ah, mais, ce ne serait pas pour les photos ? Bon, ben, à la votre, alors.

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#138 – Montpelliérien #138 – Le réveil d’un autre

Ce devait être un matin de joie, c’est un matin de colère.

C’était la première fois depuis presque un mois que je n’avais pas à mettre le réveil. Mon colocataire a mis le sien sur son ordinateur qui vient de me réveiller à 6h50 en hurlant de la musique de merde à fond, du Saez, horreur des horreurs. Sauf que lui est déjà parti faire sa petite sortie du week-end. J’ai donc dû me lever pour l’arrêter moi-même. La dernière fois que j’avais pu ne pas mettre mon réveil, il y a deux semaines environ, il s’était passé la même chose. Mais à 6h30, je n’avais finalement pu dormir que quatre heures. Laissez-moi donc me défouler quelques secondes. Mon colocataire est la personne la plus égocentrique (et c’est un blogueur qui vous dit ça), égoïste et profiteuse que je connaisse (ah, c’est beau la colocation !). Les gens, pour lui, sont : a) des outils, b) des paysages. Je ne m’étonne même plus de ses petites inattentions, mais là j’en ai assez. Surtout que je le lui avait dit hier, avant d’aller me coucher, que j’attendais cette nuit avec impatience, et d’à quel point j’étais heureux de ne pas avoir à mettre de réveil. C’est à se demander s’il ne le fait pas exprès. Mais non, il ne le fait pas exprès, enfin j’espère, c’est simplement que son cerveau est incapable de gérer le minimum des gestes à accomplir, d’attentions à avoir —je dis bien le minimum, attention, croyez pas que je demande des choses impossibles comme de reposer ce qu’il m’emprunte sans me le demander à l’endroit où il l’a trouvé afin que je puisse me servir de mes propres outils quand j’en ai moi-même besoin (et par outils j’entends coupe-ongles, ciseaux, tondeuse, chargeurs, brosse à dents…) non non, ça j’ai oublié dès le deuxième mois de colocation, je parle vraiment du minimum minimum— pour préserver un tout petit peu de il-fait-bon-vivre en communauté ( communauté de trois personnes dont lui), absorbé par lui-même qu’il est. Toute son énergie étant mise à satisfaire ses désirs par tous les moyens les plus courts, il n’a simplement plus les ressources nécessaires à développer le moindre égard envers les autres. Non, vraiment j’en ai assez. Je me console en pensant que dans un mois et demi, c’est fini. Je souhaite bien du courage à ses pauvres colocataires futurs. Et oui, car cet énergumène-là est incapable de vivre seul. Pourtant, pour le bien être de tous, c’est exactement ce qu’il devrait faire. Enfin. Voilà. Hier, j’avais décidé de vous écrire un joli petit article, mais je me réveille encore une fois après une nuit trop courte, je suis agacé, et je n’ai personne avec qui en parler à cette heure matinale, alors c’est vous qui prenez.

Et les nouvelles du monde ? Vous voulez que je me flingue, c’est ça ? Je n’ai pas les épaules pour les supporter aujourd’hui. Je suppose qu’elles sont aussi terribles qu’hier. J’ai vu une case de BD dont j’ignore l’auteur passer sur le net hier, un personnage y disait « My desire to be well-informed is currently at odds with my desire to remain sane. » Je vous laisse méditer là-dessus. Et je vois qu’il fait beau dehors, je vais aller faire un tour au soleil plutôt, ça me changera les idées.

Photo par Gwlad (espace Pitot)

P.S. : je crois que je fais à nouveau une angine. Y a des jours comme ça…

#137 – Montpelliérien #137 – Anti-cipation

Demain, c’est la fin de la semaine allégée. Demain, j’aurai le temps de me creuser la tête pour essayer de vous trouver un truc pas trop chiant à lire. Voire d’essayer de vous faire rire. Mais tout ça, ce sera demain, n’anticipez pas. Procipez ? Mouais, ça ne marche pas pour tout cette opposition pro-/anti-. Enfin bon, pour l’heure, je languis juste de manger et de m’écrouler dans mon lit, et surtout, SURTOUT, de ne pas mettre de réveil.

La conférence est passée, pour ceux et celles qui se le demandaient. La conférence est passée et s’est très bien passée, même. Elle devait durer une heure, elle en a duré deux. Personne n’est parti en cours de route, personne ne s’est endormi. Mieux, tout le monde a applaudi. Il y en a qui ont chanté. Une dame de quatre-vingt-neuf ans était tellement heureuse qu’elle a tenu à faire un aller-retour avec son déambulateur pour me ramener et m’offrir une plaquette de chocolat commerce équitable. Elle a aussi ramené une photo de sa famille. Elle m’a expliqué qui était chaque personne, m’a dit chaque prénom, vingt prénoms, et encore, il en manquait vingt qui n’étaient pas là. Elle m’a montré une photo toute petite, dans un minuscule cadre, en noir et blanc, de son père, qui était Allemand. Elle m’a serré dans ses bras et elle a un peu pleuré. De joie et de souvenirs qui revenaient. Ça fait ça la musique. Ça fait ça quand on la raconte avec passion et que ça remue des sentiments et des souvenirs. C’est pour ça qu’on écoute de la musique. C’est pour ça que je veux l’emmener dans des lieux où parfois ça manque un peu. Je veux aussi installer ce temps durant lequel les personnes peuvent venir me dire tout ce qu’elles veulent bien me dire, tout ce que cela a bien pu leur faire ou même d’autres choses, c’est le plus important en réalité. En discutant avec cette dame, on s’est même rendu compte qu’on avait plus de points communs qu’on ne le pensait, je suis bénévole dans une association dont le créateur a monté des structures afin que les frères et sœurs placés en foyers car orphelins ou autre ne soient pas séparés, elle y a travaillé pendant des années. C’était fou. Et en plus j’avais le même prénom que son petit fils. Elle avait le cœur qui battait très fort, elle était très vieille, j’avais un peu peur. Mais j’étais très ému aussi. J’en ai bien bavé ces derniers jours, et j’ai bien stressé, mais je sais maintenant que c’était pas pour rien. Les gens étaient vraiment contents. Bon, mais ça, c’était tout à l’heure, maintenant je ne pense plus qu’à une seule chose : mon lit.

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#136 – Montpelliérien #136 – Anti-crastination

Je suis contre, contre, et re-contre la crastination. Les pro-crastineurs et neuses sont de sales bêtes. Je le sais, j’en suis un moi même. Ça ne m’empêche pas de me détester pour ça. Voyez, après une journée d’enfer, je ne peux même pas rejoindre mon amie dans la fraîcheur de son lit (il fait très lourd et chaud, s’il avait fait froid j’aurais dit la chaleur de son lit, je veux dire dans le lieu agréable qu’est son lit, cherchez pas le petit détail qui fait chier), alors que nous ne nous reverrons pas avant dimanche soir. Il est 23h et je n’ai pas fini ma conférence sur Beethoven. Quand je dis pas fini : j’ai toutes mes notes, je sais ce que je veux dire, j’ai choisi les morceaux pour illustrer mes propos, mais je ne les ai pas encore téléchargés, édités pour qu’ils tiennent en une heure de conf, ni intégrés dans la présentation powerpoint. Je n’ai pas non plus les images. Quand est-ce que je donne cette conférence ? Demain à 15h, autant vous dire que je ne vais encore pas beaucoup dormir. Ce dernier mois je dois dormir en moyenne quatre heures par nuit tant je croule sous les activités. Les miennes, plus celles de mon amie en pleine tempête de fin d’année universitaire et de sélection hardcore pour la suite de ses études. On passera bientôt du tout au tout car à partir du 1 juillet, à part un déménagement vers une ville encore inconnue au cours du mois d’août je n’ai absolument rien de prévu. J’en rêve chaque nuit, de faire des nuits de huit heures.

Enfin bon, tout ça pour vous dire que c’est encore pas aujourd’hui que je vais vous raconter quelque chose d’intéressant. J’en suis fort désolé. Vous n’avez qu’à m’imaginer en train de pleurer de stress en écoutant la sonate au clair de lune devant mon ordinateur jusqu’à trois heures du matin.

Bises.

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#135 – Montpelliérien #135 – Message à caractère non-informatif

Pour pas déroger à la mauvaise habitude qu’on a prise cette semaine, aujourd’hui encore ce sera très bref et je raconterai seulement des choses qui, me concernant très personnellement, ne vous intéressent pas du tout. Bien évidemment, je raconterai tout ça sans y mettre les formes ni le style, afin d’être vraiment bien certain que vous perdiez totalement votre temps à lire l’article. Vous êtes prévenues·s.

Je viens de passer deux heures à décrypter trois paragraphes de cinq phrases chacun en japonais. Ne me plaignez pas, personne ne m’y a forcé. Ça c’était pendant les deux heures d’échange franco-japonais durant lesquels on n’a fait que du japonais et pas de français. Deux heures au lieu de quatre parce que j’avais oublié que notre rendez-vous était à 14h30 et pas à 16h. En ce moment je vous avoue que c’est difficile d’être très attentif à ce que je fais. Tout ça c’était après avoir bossé mon japonais pendant quatre heures pour me remettre dans le bain et préparer l’échange. On n’a pas eu le temps de regarder ce que j’avais préparé, vu que j’étais en retard. J’ai la cervelle en ébullition, et pourtant je ne suis plus malade et j’ai presque totalement recouvré l’usage de ma voix. J’avais écrit un petit texte sur le déménagement. Au final on a parlé de Shamisen. Connaissez pas le tsugaru shamisen ? Vous le faites vraiment exprès. C’est l’instrument de musique japonais le plus utilisé à travers l’histoire. Enfin, à partir du milieu du XVIe siècle. Et jusqu’il y a peu, en réalité. Aujourd’hui, c’est sans doute le synthétiseur yamaha en fait.

Toujours est-il que sur le chemin du retour, j’ai croisé un vieux pote qui ne m’a quasiment pas adressé la parole, juste le temps de me dire qu’il allait boire une bière avec Koinkoin. Koinkoin fait des photos pour le blog. Je vous le dis au cas où vous soyez nouveau ou nouvelle dans le coin(coin). Moi je n’ai pas le temps d’aller boire une bière. Il me faut rédiger cette note de blog et ensuite j’ai rendez-vous avec le compositeur allemand. Mais si vous savez. pom pom pom pooooom. Ensuite j’ai rendez-vous avec mon amie, mais ça c’est plus tard. Ça fait quelques temps que je n’ai plus de nouvelles de Koinkoin. Comme il sait que dès que j’ai un peu de temps libre j’essaie de voir mon amie, qui a encore moins de temps libre que moi, il hésite sans doute. Toujours sur le chemin du retour, j’ai également croisé une nana qui était bénévole dans la même association que moi et qui a bien profité d’être au téléphone pour ne pas m’adresser même un bref regard alors que j’étais pile en face d’elle, du genre à 5 mètres, et que je lui faisais un coucou de la main. Ça fait longtemps qu’on ne l’a pas vue à l’asso. Peut-être qu’elle culpabilise de ne plus participer. Il ne faut pas. Je n’en ai rien à faire. Moi non plus, je ne participerai bientôt plus, puisque je quitte Montpellier.

Photo par Gwlad (espace Pitot)

#134 – Montpelliérien #134 – C’est la semaine allégée

Allégée en quoi ? En notes de blog. En plus d’être encore malade, je n’ai pas une seconde à moi. Et comment je fais pour taper cette note alors ? Je profite de la demi-heure que je vole à d’autres activités qui sont bien plus urgentes. Ce soir je n’aurais pas le temps de travailler. Je suis invité à prendre l’apéritif avec mes voisins. Pourquoi j’ai dit oui si je n’avais pas le temps ? J’ai dis oui il y a longtemps. Il y a un mois pour être précis. Juste après avoir refusé une première fois l’invitation. On ne peux pas refuser indéfiniment. Mais je ne savais pas que je serais aussi chargé et aussi peu en état de conduire toutes mes petites entreprise qu’aujourd’hui. Je me maudit. J’ai fait un houmous. On m’avait dit de mettre le jus d’un demi citron, c’est ce que j’ai fait, mais ce demi citron là n’était composé que de jus. Ça n’arrêtait pas de couler. Je pressais, je pressais, ça coulait toujours. On m’avait dit de mettre une à deux gousses d’ail. J’en ai mises deux. Mais l’une comptait pour deux déjà, ça fait trois. On m’avait dit de mettre une cuillère à soupe de sel. J’en ai mis une. Mais bien trop pleine. Résultat ? C’est presque imbouffable. Je crois que je fais de l’hyper-tension depuis que j’en ai goûté une cuiller à 17h. Enfin, y en a qui aime ça. Espérons qu’ils aiment ça. Faut juste pas s’en tomber sur la peau sinon c’est la brûlure assurée. Bon, si ce n’est pas bon, ça les fera au moins rire. Apporter la bonne humeur, c’est déjà ça.

Et Beethoven. Et Beethoven… Et Beethoven !!! Beethoven qui me rend fou. Beethoven qui me déprime. Beethoven qui me culpabilise. Beethoven que je n’en vois plus la fin. Établir une chronologie, chercher les thèmes fort, sélectionner les œuvres, éditer les morceaux pour n’en faire que des extraits, choisir les images pour illustrer, créer un récit, compacter pour que ça tienne en une heure et quart de conférence, rédiger les antisèches. Oui, je sais, ça fait longtemps que j’y suis et que je vous saoule avec ça, ça fait surtout longtemps que je ne le fais qu’à moitié. La semi-procrastination qui force à tout refaire au dernier moment sera le sujet de ma prochaine conférence. Pour l’instant c’est Beethoven et je le déteste autant que je me déteste. Je ne parle pas de sa musique. Je parle du fait qu’il ait existé et que j’aie accepté d’en faire une conférence alors que clairement, je n’en ai personnellement rien à faire de Beethoven et que c’est une corvée que je me traîne depuis des mois. Ah, qu’est-ce que c’était simple avec Bach. Baba. Johan. Jojo. Jojo Baba, que j’aime d’amour pur, d’amour vrai, d’amour total. Sauf quand c’est chiant. Mais hein, ça arrive à tout le monde. Même aux gens qu’on aime.

Allez, j’ai grillé ma demi-heure. Encore un jour où je n’aurais pas le temps de me relire. Je vous ai dit que j’étais encore malade ? Je ne sais pas. Pas le temps de vérifier. Je suis toujours malade et il y a encore eu des averses aujourd’hui. C’est le pire printemps, météorlogiquement parlant, qu’on ait connu à Montpellier depuis… depuis… depuis que j’y habite en fait. Ça n’aide rien. Hier le Lez à débordé, j’ai pas le temps de chercher les images. Allez voir par vous même. Vous voyez, le Verdanson qu’était pas à sec dans l’article d’il y a quelques jours, c’était un mauvais signe ! Et Saint Hermentaire n’y a rien pu faire de sa petite allée. Allez, en parlant d’allée, il me faut y aller.

Passez une bonne ou une mauvaise soirée, je n’ai pas le temps de m’en soucier.

Photo par Gwlad (galerie du Triangle)

#133 – Montpelliérien #133 – C’est toujours pas la forme

Extinction de voix dans 3… 2… 1… Et non. C’est déjà le cas depuis ce matin. Hier, ma voix ressemblait, le matin à celle de Léonard Cohen, l’après-midi à celle d’un adolescent qui mue. Aujourd’hui, imaginez un mélange entre Jeanne Moreau et un professeur de collège en fin de carrière. Les deux, en fin de carrière. Ça c’est quand j’arrive à sortir un son. Qu’à cela ne tienne ! C’est vraiment parce que je suis malade que j’utilise cette expression. Qu’à cela ne tienne, donc ! À 7h30, après une nuit de moins de quatre heures, j’étais levé et prêt à rencontrer mon ami Feldo une heure plus tard (je vous ai déjà parlé de Feldo ? Si, il y a un lien vers son blog dans la liste des liens dans la catégorie « Les potos »), afin de concocter une saynète à deux autour d’une fontaine de Saint-Pons-de-Mauchiens. Soyons bien d’accords, j’ai jamais foutu les pieds à Saint-Pons-de-Mauchiens et je n’ai aucune compétence particulière en fontaines. Le but est de divertir dix minutes un groupe de visiteurs en les faisant marrer si possible. Alors c’est pas ça qui va nous arrêter. Hein ? Ça ne vous intéresse pas ? Je me doute, mais je suis à l’ouest, quatrième jour de maladie. Quoi vous dire d’autre ? Pfff, franchement je suis perdu tout au fond de moi-même. Après avoir pris l’averse du siècle sur le coin de la gueule en rentrant chez mon amie, j’ai pu dormir deux heures et me suis réveillé avec les deux oreilles bouchées et l’impression qu’on m’avait poncé le larynx au papier de verre pendant mon sommeil. Je n’arrive pas à voir plus loin que le bout de ma phrase, et encore. Il faudrait que la phrase soit plus courte. J’abandonne. J’espère que ça ira mieux demain. Bises.

Photo par Gwlad (galerie du Triangle)