



Écrivouille, dessinouille et musicouille depuis 198x
Pour me remettre en condition avant le début de la partim500 à venir (lien vers itch.io), je me suis motivé à faire un mini-jeu sur Twine en 500 mots.
Vous pouvez le tester ici, sur le site :
ou sur itch.io.
Je vais partir voir ma famille au moment où la jam se déroulera, alors même si je n’ai pas la possibilité d’y participer au final, j’aurais au moins pratiqué un peu mon Harlowe.
En ne tout cas n’attendez pas que j’arrête de râler. 500 mots, c’est trop court. J’en ferai peut-être une version un poil plus étoffée un de ces jours.
Je ne sais pas si c’est de m’être séparé de la femme qui me rendait heureux, ou d’être au chômage, ou d’être tellement allergique aux moisissures de mon appartement insalubre que mes yeux et ma gorge me brûlent constamment et que j’en perds le sommeil seulement il fait trop froid pour sortir prendre l’air, mais je ne supporte plus rien ni presque personne.
Le moindre mot de travers, le moindre regard en coin, le moindre des non-rires, la moindre des non-réponses et j’ai envie de cogner avant de me flinguer.
Je n’arrive pas à prendre de plaisir. A rien. Pourtant je me suis fait une installation aux petits oignons. Je me suis acheté une imprimante-scanner, deux tréteaux et une planche en bois sur laquelle je peux dessiner et peindre, j’ai de quoi faire de la musique à loisir… Mais rien. Je fixe mon écran. Je regarde mon plafond. Quelqu’un entame une discussion sur internet ? Vite vite, j’y cours ! Enfin il se passe quelque chose, une interaction humaine ! Mais à peine ai-je lu ce qui s’y disait que j’ai envie d’atomiser l’humanité entière.
Ne vous en faites pas, j’ai peut-être l’envie de cogner, mais je n’ai jamais frappé personne. Peut-être ai-je pincé une fois dans mon enfance, mais même ça je ne m’en souviens pas. Je ne suis pas dangereux. Je ne me trompe pas de cible. Bien vite, une fois l’énervement passé, c’est moi que je déteste d’être comme ça. Les autres n’y sont pour rien. Moi non plus je n’y suis pour rien, mais quoi, il faut bien que je me défoule sur quelqu’un, alors je me dévoue.
Il y a des gens qui, lorsqu’ils font des enfants, disent qu’ils donnent la vie. Ah qu’ils se pensent généreux ! Mais ils se leurrent, ce ne sont que de grands égoïstes, car ils ne donnent rien du tout. Ils imposent la vie. Qu’ils aillent bien se faire foutre.
Je vais essayer de recommencer à dessiner un peu mais je n’ai plus de scanner, et on m’a volé mon téléphone il y a une semaine, celui qui avait un bon appareil photo intégré. Alors je prends en photo avec ma tablette dégueu et j’essaie d’arranger un peu ça à l’ordi. Ça rend moche. Ça s’améliorera peut-être avec le temps.
En me connectant au blog aujourd’hui, j’étais parti pour faire quelque chose que je n’avais jamais fait jusque là : effacer ma dernière note de blog.
Trop tard, Feldo avait déjà commenté dessus. Ça s’est joué à quelques heures. Je peux pas faire demi-tour. Je l’aurais supprimé en douce en espérant que personne n’ait lu ce tas de crottes, mais c’est trop tard, ça a été lu.
J’en ai pourtant posté, des messages absolument inintéressants, mal écrits. Un paquet, même. Mais celui-là, je ne sais pas. J’avais envie de le voir disparaître. Cela dit je le sais bien, si je commence, si je l’efface, le site tout entier risque d’y passer derrière. Je suis dans une phase comme ça. Plus que l’envie de disparaître, l’envie de n’avoir jamais existé. De n’avoir pas déplacé le moindre atome dans cet univers plutôt que de l’avoir déplacé mal. Là encore, trop tard.
J’avais fait ce blog pour m’occuper et pour me marrer. J’y ai réuni toutes ces choses un peu nulles que j’ai faites dans divers domaines pour apprendre à assumer cette nullité. Me dire que ce n’est pas grave. Que c’est normal. Des fois ça fonctionne, mais pas ces derniers temps.
Je ne vais pas vous mentir en ce moment ça ne va pas du tout. J’avance et je recule sur tout. Il va falloir que j’aille voir un psy. Chologue ou Chiatre, je n’en sais rien. La déprime et la solitude sont en train de me bouffer. Je ne veux pas bassiner mes proches avec mon mal être, mais je ne sais plus comment m’en sortir tout seul. J’ai vraiment besoin d’aide et besoin d’humains, en chair et en os, autour de moi. D’un peu de tendresse. Seulement vu mon état, je ne laisse personne m’approcher, convaincu de ne pouvoir être qu’une force négative dans leur vie. Je ne sais plus comment m’en sortir seul, ce que j’avais pourtant fait jusqu’à aujourd’hui, avec plus ou moins de succès selon les périodes. La déprime entraine l’isolement qui entraîne la déprime qui… J’aimerais qu’on me sauve. Mais personne ne sauve personne dans ce monde. Ceux qui ne savent pas se sauver tout seuls crèvent. C’est comme ça.
Je sais qu’il faudrait que je me démène, que je soulève encore des montagnes pour m’inscrire dans des associations où je m’aide en aidant les autres (regardez comme je parle, des montagnes pour m’inscrire dans une association, des montagnes !! j’ai envie de me mettre des tartes), que je trouve un travail pour voir des gens et me rendre utile à la société en même temps. Que je dédramatise tout, que je rie de tout. Mais là j’ai plus la force, et le cynisme j’en ai eu ma dose.
Donc, ben… à ce texte précédent qui me fait honte, j’ajoute celui-ci qui ne fera qu’aggraver la chose. Rien ne m’y oblige et pourtant je le fais. C’est vraiment la merde dans ma tête.
Je ne sais pas pourquoi j’écris ça ici. C’est plutôt pour moi. Peut-être pour les copains. Si je continue ensuite, avec le collège, le lycée, la fac, le rien, le travail… ils comprendront sans doute deux trois trucs sur moi, surtout quand ils verront des motifs se répéter. Est-ce que c’est important d’être compris ? Je ne pense pas. Peut-être que ça me servira juste de base pour écrire une autobiographie un peu plus détaillée et surtout plus intéressante. Là je vais juste balancer des éléments comme ça. Ce qui me vient. Je n’ai toujours pas retrouvé la concentration nécessaire à écrire correctement un paragraphe depuis ce burnout. Je suis toujours dans un flou étrange presque constamment.
En vrai j’aime beaucoup lire des autobiographies, et pas seulement de gens célèbres. J’aime les blogs très personnels qui ne parlent que du quotidien et du rapport de chacun au monde. Comme d’habitude, quand j’aime bien quelque chose, j’essaie de le faire moi aussi, pour voir ce que c’est. Si ce n’est pas votre truc par contre, ne vous embêtez pas à lire ce qui suit.
Dans le bloc note de mon téléphone, le 26 juillet j’écrivais :
– Excusez-moi, monsieur, en quelle époque est-on ?
– Pas une à vous faire dresser le téton.
– Pardonnez-moi madame, à quoi rêvent le jeunes ?
– À mourir sans douleur, à éviter le jeûne.
– Ah, je ne vous crois pas, il doit bien y en avoir
Pour inventer leur vie et cultiver l’espoir
De voir leurs enfants naître, et rire, et faire, et vivre
Et d’idées de progrès souvent se trouver ivres.
– Oh, si peu, vous savez.
Bon, évidemment c’était pas fini, la métrique n’est pas bonne, mais jamais je le reprendrai. Le 1er août j’écrivais :
Les rêves sont taris. Les espoirs sont des leurres. Les minutes en plomb passent comme des heures.
Le 5 août je notais :
Mentir
Le moins possible
Dire la vérité
À votre gré
Vous taire
Serait le mieux
Mais en êtes-vous capable ?
Le 1er septembre :
Syndicat des locataires.
On se demande bien pourquoi. Le 12 septembre, j’écrivais :
5 lucky strike red à rouler 50g
3 camel yellow 30g
Car mon épicier n’avait plus de tabac pour ses clients habituels et comme j’étais au chômage je suis allé lui chercher de quoi le dépanner chez l’autre épicier un peu plus loin dans la rue. Il avait peur que j’oublie si je note pas.
Le 11 octobre j’ai noté :
Andremouille les niettes.
Mais je pense que ça date de juillet quand mon cerveau m’avait quitté, j’ai dû consulter la note plus tard et l’enregistrer. Le 27 octobre, j’ai écrit :
Je cours après le plus dur, une insouciance raisonnée.
Pauvre de moi. Le 30 octobre j’ai noté :
VIANDE
Parce que mon voisin Roumain me demandait comment on disait « carne » en français. Attention on se rapproche d’aujourd’hui.
Le 2 novembre, il faisait très beau et chaud depuis plusieurs jours :
Allez, re-printemps direct sans passer par l’hiver. Moi je suis d’accord. Que les paysans se démerdent, ces psychorigides des saisons. Nous en ville on pourra toujours bouffer du rat.
Le 3 novembre, à 6h37, je délirais complètement de ne pas arriver à dormir depuis 5h, et je notais :
Un GIF, on pourrait croire que c’est une image, puisque c’est un GIF (on pourrait aussi croire que c’est une gifle même s’il manque des lettres, surtout si on le dit très rapidement), mais en fait c’est plusieurs images et on les fait passer très vite les unes après les autres, très très vite. Des fois, tellement vite qu’elles n’ont pas le temps de voir où elles vont qu’elles sont déjà rentrées dans le dos de l’image précédente. Alors ça fait un accident, et il faut faire un constat, et alors ça n’avance plus et l’image reste fixe et ce n’est plus un GIF mais un PNG. Mais c’est plutôt rare, car comme les oiseaux, les images ont un bon instinct qui leur permet habituellement d’éviter les collisions. On pourrait penser que les GIF sont donc comme des films ou des dessins animés, mais c’est absolument faux, car les dessins animés c’est des gens qui dessinent sur de grands post-its de la taille d’une feuille A3 et ensuite, en tordant le paquet et en relâchant chaque page une à une à l’aide du pouce ça donne l’impression que c’est un GIF, mais c’est une arnaque. Pour les films c’est pareil mais avec des photos. Donc aucun rapport avec le GIF malgré la croyance commune. Surtout qu’il n’y a pas de réalisateurs de GIF et qu’on ne les diffuse jamais su grand écran, raison pour laquelle il n’y a ni festival de Cannes ni de Berlin du GIF. Peut-être y a t-il un festival du GIF à Conques, petit hameau Lozérien, mais dans ce cas-là je n’ai pas été mis au courant.
Après je l’ai envoyé à des amis sur discord pour leur montrer que je m’ennuyais quand ils étaient tous couchés sauf moi. Il m’ont souhaité de retrouver bien vite du boulot.
Enfin, le 15 novembre, c’était il y a deux jour, j’écrivais ce qui restera sans doute ma plus grande œuvre littéraire :
Les gants, tu rentres quelque part, tu les mets dans ta poche, mal, et t’en perds un. Les chaussettes n’ont pas cette excuse.
Voilà, un conseil donc : prenez des notes, mais surtout ne les relisez jamais.
Les incessantes incantations des Chrétiens me donnent envie de m’arracher les poils de couilles à la pince à épiler. Oh, Musulmans, Juifs, Bouddhistes et autres n’êtes sans doute pas en reste, mais je vous connais moins. Z’avez de la chance. Oh mon Dieu que ceci ! Oh mon Seigneur vous me cela ! Que vous êtes grand, que vous êtes puissant, Seigneur, Seigneur, Seigneur, que vous êtes sans borne ! Merde. Voilà.
J’essayais donc de lire Les Confessions de Saint Augustin. Eh ben nom d’un radis ! Si on enlevait toutes ces louanges on diminuerait le volume de moitié et tout cela deviendrait sans doute agréable à lire. C’est qu’il était pas con le mec, mais qu’est-ce qu’il était chiant avec ses manières de fayot à vouvoyer le truc qu’il pensait être ce qu’il appelle dieu.
Trouver le bouquin était déjà une misère en soi. Dans quel rayon, hein ? Philosophie ? Religion ? Ou bien saints ? Ou spiritualité ? J’ai fini par le trouver, après avoir fait le tour de cinq bouquineries, sur la table des vieux magazines, dans la série des Grands Philosophes de Flammarion, bien caché sous Humes. Que j’ai pas lu non plus.
Pourquoi que je le cherchais ? Parce qu’il y a quelques jours j’ai lu un bouquin qui s’intitule Le Démon de la colline aux loups, que je vous conseille vraiment vraiment, et dont le personnage principal lit Les Confessions. Vous voyez comme c’est dangereux la littérature, on commence par un bouquin qui nous bouleverse et on finit par préférer se coincer une boule dans un dico que de lire un seul mot de plus.
J’ai toutefois remarqué, au cours de ces quelques décennies à écouter des gens qui se la pétaient pas mal, qu’il était de bon ton de citer Saint Augustin. Alors allons-y, moi aussi je vais vous le citer, y a pas de raison que je me tape une corvée pareille sans en tirer le moindre bénéfice. Attention, préparez-vous à être philosophiquement ébranlé, moralement élevé, tout en même temps que spirituellement propulsé, car dans ses Confessions, chapitre XI, Saint Augustin nous dit :
« Ce que je répondis à ces paroles, je ne m’en souviens guère. »
Et ça, c’est quand même pas des choses qu’on lit tous les jours, faut se l’avouer.
Je ne sais pas vous, mais moi je suis à ça de ne plus m’en sortir financièrement. Et pourtant, aujourd’hui, je n’en avais rien à taper. Il a fait doux, mais doux ! Je ne sais pas comment le dire mieux. Il est bien difficile de trouver les mots pour qualifier une douceur extrême. Le ciel était gris clair à bleu pâle et lumineux, les températures entre 17 et 22 degrés. Les gens étaient au travail et moi pas. Ceux qui comme moi étaient sortis se dégourdir les gambettes étaient calmes, avaient l’air serein, un presque sourire aux lèvres. Je pense avoir porté moi-même mon modèle de tête le plus niais une bonne partie de la journée.
C’était en partie parce que cette lumière apaise, que cette température est optimale, et qu’il y avait peu de vent. C’était également sans doute en partie parce qu’on savait.
On savait qu’on était en octobre, on savait qu’on avait de la chance. Quelques jours de printemps en automne, ça ne doit pas arriver tous les ans en Belgique. On savait aussi que ça nous permettrait de ne pas chauffer nos appartements ce soir, et avec un peu de chance pendant quelques jours encore. Personne n’aurait pu nous faire nous sentir mal du fait que ces températures en cette période étaient mauvais signe. Et si quelqu’un avait essayé, on l’aurait bâillonné, ligoté, liquéfié, et balancé sur un tableau célèbre.
Je vous jure. Il y a de ces journées, le monde pourrait s’effondrer qu’on trouverait ça beau. C’est la paix dans la tête, c’est les vacances dans le corps. Ça fait du bien putain.
J’ai trouvé dans mon téléphone portable un autre poème composé dans la même phase d’intense burnout que ceux que je vous partageais ici. J’ai dû l’écrire en buvant un café au bar, mais j’en ai absolument aucun souvenir.
Le voici donc :
Armagnons les califlots !
Brustons pistre et marlinots !
À la merlude !
À la merlude !
Tombre-toi vaquin roleau,
Sur la hune erne l’aulneau
Ô Parmelune,
À la merlude !
Si l’ardrache ert l’anguenot,
Arpons fec et brans drelot !
Les zels se munent,
À la merlude !
Je sais pas vous, mais moi ça me donne envie de devenir marin.
Et voilà pour les fonds de tiroir.