#402 – Le discours

Pour me remettre en condition avant le début de la partim500 à venir (lien vers itch.io), je me suis motivé à faire un mini-jeu sur Twine en 500 mots.

Vous pouvez le tester ici, sur le site :

LE DISCOURS

ou sur itch.io.

Je vais partir voir ma famille au moment où la jam se déroulera, alors même si je n’ai pas la possibilité d’y participer au final, j’aurais au moins pratiqué un peu mon Harlowe.

En ne tout cas n’attendez pas que j’arrête de râler. 500 mots, c’est trop court. J’en ferai peut-être une version un poil plus étoffée un de ces jours.

#368 – Scénario de janeiro

Maintenant que j’ai réussi à trouver un style graphique qui suffira bien pour cette mini visual novel d’entrainement, il me faut trouver un scénario. Étape critique.

Contrairement à un petit jeu flash (†), html5, unity web et autres trucs sur lesquels on peut passer 5-10 minutes à tirer sur des cibles ou construire des tours de défense en mode jeu d’arcade directement dans son navigateur, le visual novel demande à la lectrice et au lecteur du temps et de la concentration, ainsi que de télécharger un minimum de quelques gigaoctets selon la qualité d’image et de son. Même si je vise un jeu qui ne dépasse pas les 1h30 de lecture par partie, je m’en voudrais donc d’écrire un scénario qui n’a absolument aucun intérêt sous prétexte que je m’entraine.

Mon premier jeu réalisé sur Ren’Py, Le bleu du cimetière était court, adoptait un ton humoristique et comportait des quiz et mini-jeux. Réalisé en 10 jours, j’ai écrit l’histoire et les dialogues au fur et à mesure que les idées arrivaient, au feeling. Par un heureux hasard, le jeu a fini par trouver une certaine forme de cohérence. Seulement cette fois ça ne vient pas. J’ai bien trouvé un sujet qui fasse écho à la fois à l’époque et à mon histoire personnelle, les points de départ et d’aboutissement, quelques idées de scènes intermédiaires, d’évènements, de thèmes ainsi que mon personnage principal et des éléments d’univers… mais. Je n’arrive pas à remplir les trous.

Quand j’ai le nez sur une œuvre terminée, j’arrive parfaitement à déceler la fonction de chaque élément au service du propos ou des sentiments qu’on cherche à provoquer, et je suis tout fait capable d’en insérer, déplacer, retrancher, modifier… mais quand je suis en train de construire quelque chose, rien ne me vient trop. L’impression d’être à poil au milieu d’un océan à chercher dans la panique le premier bout de bois flottant auquel me raccrocher. Le scénario ne sera donc sans doute pas prêt avant la fin du mois de janvier comme je l’aurais voulu.

Pour m’aider et me fournir des contraintes, un cadre qui m’aide, je dessine des petits schéma. Et comme je veux que le jeu soit court, il me faut trouver une manière de déterminer à l’avance combien de scènes écrire à peu près, combien de décors, de personnages, d’embranchements seraient à prévoir, afin de savoir comment distribuer les sujets, les évènements majeurs, les dialogues… Évidemment, tout ça n’est pas fixe à ce stade, j’ajusterai en fonction de l’histoire, mais ça m’aide. Et j’aime bien faire des petits schémas.

Je vous laisse constater comme je manque cruellement de stylos de couleurs différentes, ce qui m’oblige à varier entre traits pleins, pointillés, bâtons et petits tourbillons pour marquer les 11 routes uniques…

Bref, je patauge un peu. D’ailleurs, si vous avez entendu parler d’un bon logiciel open source et gratuit sur PC ou Android pour construire des scénar de VN, de fiction interactive, ou autres, n’hésitez pas. J’en ai testé quelques uns vite-fait mais pour l’instant aucun ne m’a convaincu de l’adopter comme outil principal d’écriture. Mais enfin là je dois avouer que je me disperse un peu entre toutes mes notes sur carnets, feuilles volantes, documents LibreOffice et autres… Il serait temps que je centralise un peu toutes les informations.

N’oubliez pas de repasser pour lire les prochaines notes de blog dans lesquelles je me lamenterai de n’avoir pas assez de photos de gens consentants pour être transformés en personnages, ou comment je ne sais pas aboutir une composition musicale, ou encore comment programmer en python c’est la merde.

#298 – Le bleu du cimetière

S’il y a bien une chose que je prouve à chaque fois que je poste un mot sur ce blog, c’est à quel point je ne suis qu’un gros paquet de contradictions. Dans mon dernier message je m’exclamais « salut les morts ! », aujourd’hui je vous présente un jeu qui se déroule dans un cimetière.

Bon.

C’est un petit jeu que je viens tout juste de terminer de bricoler, sous l’impulsion de la NaNoRenO édition 2020, une game jam qui invite chacun·e à produire un jeu de type visual novel en trente jours. Bon, moi j’en ai pris que douze parce qu’il m’est trop difficile de rester concentré sur un même machin trente, mais normalement les gens prennent leur temps et font ça bien.

Je sais bien que le paragraphe précédent est truffé de mots barbares pour le néophyte mais… Oui alors là je me suis tâté à dire le et la néophyte, mais le néophyte est une plante, vous êtes donc cette fois-ci, mesdames, dans le le. Moi j’ai l’habitude d’être dans le le, mais pour qui est souvent désignée par le la et pas que le le, je conçois que ce soit déroutant. On pourrait en faire une chanson tiens :
« Il est le le et que le le,
Elle est le la, pas que le le,
Laï laï laï laï, laï laï !
Laï laï laï laï, laï laï ! »

À chanter accompagné·e d’un ukulélé, bien entendu.

Où j’en étais ? Vous voyez ce que ça me fait de bosser douze jours d’affilée sur un même machin… Ah oui ! Le jeu, le néophyte, tout ça. Donc les termes barbares.

  • Game jam : évènement invitant tout un tas d’individus à créer des jeux dans un temps imparti, le plus souvent autour d’un thème défini.
  • Visual novel : genre de jeu basé sur le texte (novel signifiant roman en anglais), agrémenté d’images, de musiques et de sons.
  • NaNoRenO, une game jam à l’occasion de laquelle on est invité·e à créer une visual novel.

Je devrais dire un game jam et un visual novel puisque on doit supposément employer le neutre devant les termes étrangers, mais hein, bon. C’est moche. Un Game Boy, une Game Boy. Même débat.

Bon mais dites quelque chose vous, sans rire ! Vous voyez que je me perds en digressions et vous faites même pas un signe. Vraiment on se demande à quoi vous servez.

Allez, passons au jeu. Il s’appelle :

Le bleu du cimetière

Et il est disponible au téléchargement, gratuitement, pour Windows, Linux et Mac, à cette adresse : https://ecrivouilleur.itch.io/le-bleu-du-cimetiere

Il a été réalisé par moi-même sur le moteur de jeu Ren’Py entre le 14 mars et le 26 mars 2020.

Il vous tiendra occupé·e environ 1h00 ~ 1h30.

Si vous avez ce temps à consacrer à de la lecture agrémentée de musique et d’images, allez-y. Sinon téléchargez-le quand même et gardez-le sous le coude pour plus tard. Ou encore troisième option, ne le téléchargez pas et n’y jouez jamais. Tout est possible dans la vie.

Si jamais j’arrive à compresser un peu mieux le contenu média du jeu, il est possible qu’à terme vous puissiez même y jouer directement depuis ce site. Enfin, je serais vous je compterais pas trop là-dessus. Si jamais c’était le cas je mettrais à jour cette note de blog et vous pourrez également le trouver dans la partie Trucouilleur du site, plus exactement ici.

  • Les photos pour ce jeu ont été prises à Prague, dans le cimetière d’Olšaný, dont je vous avais déjà parlé ici.
  • La police d’écriture utilisée pour l’interface est celle que j’ai réalisée il y a quelques mois et dont je vous avais parlé . Vous la retrouverez également dans la partie Typographouilleur du site.
  • Quant à la bande-son, j’ai allègrement pioché dans mes archives personnelles, et vous pourrez retrouver tous les morceaux ici ou là dans le grand bazar.

Voilà. Je crois que je vous ai tout dit.

Bon ben maintenant je vais aller me reposer que ça m’a fatigué tout ça.

Laï laï laï laï, laï laï…

#203 – Lyonniais #029 – Une histoire comme tant d’autres

Un homme en imperméable noir s’avance parmi la foule alors qu’autour de lui tous et toutes reculent. Son pas est assuré, bien qu’il boite un peu. Personne n’est parfait. Une fine moustache souligne le contour de sa lèvre supérieure dont la forme est symétrique à celle d’un doublevé par rapport à un axe horizontal, ce qui est fort commun malgré la description quelque peu ampoulée. Il tient à la main un petit objet sphérique. Vraiment très petit. Non, plus petit que ça encore. Voilà, à peu près. De la taille d’une bille, donc, qui aurait rétréci sous la pluie, et non au lavage, car on ne met pas les billes à la machine. En vérité, l’objet est tellement minuscule que la femme vers laquelle il s’avance a l’impression qu’il joint simplement l’extrémité de son pousse à celle de son index, formant un cercle dans l’espace ainsi délimité par ses deux doigts, afin de lui jouer une mauvaise blague de collégien. Mais il n’en est rien. Arrivé à son niveau, l’homme passe à côté d’elle sans même sembler la considérer. Comprenant alors qu’elle n’est pas l’un des personnages principaux de cette histoire, elle se met à reculer comme le reste de la foule.

L’homme a maintenant parcouru bien des mètres en ligne droite et la foule n’a cessé de reculer, si bien que lui se retrouve seul à un bout de la rue dont les néons refoulent la nuit à renfort de photons fluo, et que les autres s’agglutinent à l’extrémité opposée de la chaussée. La masse des piétons étant mal répartie, la rue s’est mise à pencher. L’homme en imperméable noir doit se plier en deux pour gravir ce qu’il lui reste de chemin à parcourir. Il en est même contraint à poser ses mains sur la paroi de bitume afin d’adhérer mieux à la côte et ne pas glisser. Grace à son long imperméable, la foule est incapable d’apercevoir son derrière et de lui faire des commentaires désobligeants quant à sa taille, sa forme ou sa couleur. Grace à sa fine moustache, la pluie ne ruisselle pas jusqu’à l’intérieur de sa bouche, mais reste stockée dans le poil, ce qui n’est pas inutile si l’on se met à avoir soif et qu’on ne dispose pas d’un verre pour recueillir l’eau qui tombe. Ainsi, il continue à grimper, l’esprit tranquille.

Après d’éreintants efforts, l’homme en imperméable noir, à bout de souffle, parvient au sommet de la rue. Il se retourne alors et, toisant de son perchoir la foule en contrebas dont les membres, ne pouvant reculer plus, ont fini par s’imbriquer et former une ligne bien droite d’un trottoir à l’autre, il hurle de tout ses poumons : « ATTENTION !!! » Puis, délicatement, il pose à ses pieds l’objet qu’il n’avait pas lâché durant toute son ascension. Celui-ci se met à rouler en suivant la pente. Il roule, il roule, il roule, il roule, prenant de la vitesse à chaque seconde, une vitesse fantastique, inédite ! Tout en bas, la foule retient son souffle. « Ça arrive », disent certains, « tenez-vous prêts » intiment d’autres. Ainsi, tous et toutes se tiennent prêts et prêtes, chacun et chacune étant très bien au courant que ça arrive. L’homme en imperméable noir, n’entendant pour sa part rien de particulier, sans doute à cause de la distance, et le temps se faisant long d’être perché seul et si haut, finit par dévaler lui-même l’asphalte à toutes jambes et rejoindre la ligne humaine. « Alors ? » lance-t-il une fois à la portée des autres. « Alors, lui répond l’une d’entre eux, c’était trop petit, on l’a pas vu passer. »