#402 – Le discours

Pour me remettre en condition avant le début de la partim500 à venir (lien vers itch.io), je me suis motivé à faire un mini-jeu sur Twine en 500 mots.

Vous pouvez le tester ici, sur le site :

LE DISCOURS

ou sur itch.io.

Je vais partir voir ma famille au moment où la jam se déroulera, alors même si je n’ai pas la possibilité d’y participer au final, j’aurais au moins pratiqué un peu mon Harlowe.

En ne tout cas n’attendez pas que j’arrête de râler. 500 mots, c’est trop court. J’en ferai peut-être une version un poil plus étoffée un de ces jours.

#299 – Squelette de jeu de zombies pour Twine

Le nombre de projets qu’on ne mène pas à terme, c’est quand même fou.

En fouillant mes fonds de tiroir, voilà que je retrouve le squelette d’un jeu textuel de zombies en mode rencontres aléatoires (je dirai pas procédural mais il s’en est fallu de peu), réalisé sur Twine il y a quelques années.

Le jeu est totalement jouable en l’état, seulement il ne comporte aucune description. C’est pourtant ça qui en aurait fait un petit jeu très cool, des descriptions, plein de descriptions, de zombies, de tripes, de sang, de lieux glauques, de combats… qui vous seraient balancées de manière aléatoire à la gueule, si bien qu’à chaque fois que vous relanceriez une partie, vous auriez l’impression de suivre un chemin inédit alors que tout ça ne serait que de l’aléatoire.

Le but était de réaliser ce jeu en utilisant le moins de « passages » Twine possible, tout en me laissant la possibilité d’écrire le plus de descriptions différentes pour chaque élément du jeu. Une espèce d’équilibre à trouver quoi.

Je vous présente donc tout ça maintenant, de la manière la plus concise possible.


Avant toute chose :
– Pour télécharger Twine, c’est ici que ça se passe :
http://twinery.org/
– Pour tester le squelette en question cliquez sur ce lien :
Jeu Zombies Twine – Version explicative
– Pour ouvrir le projet sur Twine (et comprendre comment ça marche), enregistrez simplement la cible du lien précédent sous (c’est un fichier html), et ouvrez-le dans Twine. Il passe sans problème sur Twine 2.3.2 (j’ai pas testé plus récent).

Je vous conseille tout de même de lire la description du jeu avant d’essayer la version explicative jouable, pour mieux piger, mais c’est comme vous voulez.


JEU DE ZOMBIE MINIMALISTE, À RENCONTRES ALÉATOIRES, SUR TWINE.

https://www.ecrivouilleur.fr/files/jeuxhtml/trucouilleur-jeu_zombies_twine-version_explicative.html

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Ceci est un squelette de jeu fonctionnel.
Il est librement utilisable et modifiable.
Il n'y manque que les centaines de descriptions d'éléments, de lieux, de zombies etc... à rédiger.
Ce que vous pouvez très bien faire si vous le voulez, mais moi ça me barbe.


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LES VARIABLES EN JEU

Tour de jeu : n sur 15
Niveau de stress : n sur 8  (affiché à l'écran)
Encombrement : n sur 3 (affiché à l'écran)
Mordu : True or False
Contamination : n sur 5
Arme : True or False
Arme utilisée : True or False

C'est tout.


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PRINCIPES DE BASE

Votre personnage se réveille dans un grand bâtiment dont il ne connaît pas les plans (hôpital, hôtel...). Vous vous déplacez donc de salle en salle au hasard. Le bâtiment est infesté de zombies. Vous cherchez à en sortir.

Le personnage trouvera la sortie après 15 tours de jeu s'il ne meurt pas avant. (Le joueur ou la joueuse ne le sait pas, et ne connaît pas le nombre de tours de jeu déjà effectués puisque le personnage n'est pas supposé savoir ni où est la sortie, ni combien de temps il mettra pour l'atteindre.)

À chaque tour vous avez autant de chances de tomber sur une salle avec un zombie qu'une salle sans zombie.

Sur votre chemin vous pouvez trouver 2 types d'objets :
- arme (permet de combattre)
- objet rassurant (diminue le niveau de stress)


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TOUR DE JEU

Un tour de jeu passe à chaque fois que vous arrivez dans une nouvelle pièce.


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SALLES SANS ZOMBIE

1 chance sur 3 pour que la pièce contienne une arme cachée
1 chance sur 3 pour qu'elle contienne un objet rassurant caché
1 chance sur 3 pour qu'elle soit vide

Deux options :
- fouiller
- continuer sans fouiller

Si vous trouvez un objet rassurant, vous le prenez obligatoirement, votre état de panique ne vous permet pas de l'ignorer. (+1 encombrement, - 1 stress)

On commence la partie avec un niveau de stress = 2, ce qui permet de tomber sur un objet rassurant dès le départ sans que son côté bénéfique ne soit perdu.

Si vous trouvez une arme vous la prenez (+1 encombrement) seulement si vous n'en avez pas déjà une, et si votre niveau d'encombrement < 3.
(3 = encombrement max)

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SALLE AVEC ZOMBIE

(+ 1 niveau de stress quoi qu'il en soit.)

Deux options :
- Tenter de fuir
- Combattre

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FUIR

Vous pouvez fuir avec succès si encombrement < 3 ET si niveau de stress < 8.

Si encombrement = 3, vous vous faites mordre.

Si stress = 8, la panique vous paralyse et vous vous faites dévorer (Mort type 1).

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COMBATTRE

Vous pouvez combattre un zombie avec succès seulement si vous possédez une arme, sinon vous vous faites mordre.

Au bout de deux utilisations votre arme est détruite et 1 encombrement est libéré.


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MORSURE

Si vous vous faites mordre, vous prenez +1 point de contamination à chaque tour suivant. (se faire mordre une seconde fois ne change rien)

Si vous atteignez 5 points de contamination avant la fin des 15 tours du jeu, vous mourrez et vous transformez en zombie dans le bâtiment (Mort type 2).

Si vous atteignez la sortie avec < ou = 5 points de contamination : Fin réussite moyenne. (Vous sortez mais vous savez que vous mourrez bientôt.)

Si vous atteignez la sortie sans vous être fait mordre : Fin parfaite.


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RÉSUMÉ FINS POSSIBLES

Mort type 1 : incapacité de fuir car encombrement = 3
Mort type 2 : points de contamination = 5 avant d'avoir atteint la sortie
Fin moyenne : atteindre la sortie après avoir été mordu
Fin parfaite : atteindre la sortie sans avoir été mordu


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TACTIQUES

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CAS DE MAUVAIS ALÉATOIRE
Chaque rencontre de zombie ou salle sans zombie est déterminée aléatoirement.

Il y a donc toujours la possibilité de ne faire QUE des rencontres avec des zombies. Dans un tel cas le contrôle échappe totalement au joueur qui ne peut qu'échouer.

C'est la vie ma pauvre Lucette.

Dans le cadre d'un jeu qui se voudrait réaliste, c'est sans doute ce qui arriverait.

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CAS D'ALÉATOIRE ÉQUILIBRÉ
Dans le cas d'une partie ou l'aléatoire est équilibré (ça arrive 2 fois sur 3 je dirais), les dilemmes sont les suivants:

- Si l'on ne fouille aucune salle sans zombie, on ne trouvera donc aucun objet rassurant et l'on mourra vite du niveau de stress.

- Si l'on fouille toutes les salles, on peut vite se retrouver trop encombré pour fuir si l'on ne tombe que sur des objets rassurants.
Cela dit on a toujours l'espoir de tomber sur une arme.

- Si on possède 2 objets rassurants et qu'on tombe sur une arme, on pourra combattre deux zombies avec succès puis fuir les suivants puisque l'encombrement sera retombé à 2 après la destruction de l'arme, ce qui laissera la possibilité de retrouver une seconde arme par la suite.


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DESCRIPTIONS, FLAVOUR TEXTS

Pour chaque:
- salle zombie
- combat
- tentative de fuite
- salle fouillée objet rassurant
- salle fouillée objet arme
- salle fouillée vide
- Mort type 1
- Mort type 2
- Fin moyenne
- Fin parfaite

On peut écrire autant de descriptions différentes que l'on veut, sans limite, et qui seront affichées aléatoirement, afin qu'à chaque relance de partie on ait l'impression d'une nouvelle aventure.

Entre une cinquantaine et une dizaine de descriptions serait l'idéal selon le type d'élément. Ce qui explique pourquoi je n'ai jamais pu me résoudre à faire de ce squelette de jeu un véritable jeu.

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Pour le passage Twine principal ("salles") qui sert de hub et oriente vers les passages avec zombie, salle avec arme, salle avec objet... (voir projet Twine sinon vous allez pas comprendre):

On peut, pour chaque élément, écrire autant de descriptions que l'on veut TANT que l'on respecte la proportion de salles sans zombie et de salles avec zombie, et tant que l'on respecte la proportion de type de salles sans zombie entre elles. (Au minimum en tout: 1 salle arme, 1 salle objet rassurant, 1 salle vide, 3 salles zombie.)

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Évidemment on peut également adapter ce jeu à d'autres thèmes que celui des zombies.

Voilà. Étant trop fainéant pour rédiger des tonnes de descriptions juteuses mais se prêtant au caractère aléatoire du jeu, je n’ai jamais fait aboutir ce projet, mais libre à vous d’en faire quelque chose, de le modifier, de vous en inspirer, de l’imprimer dans son entièreté sur du papier chiottes et de vous essuyer avec (mais c’est pas super écologique).

Si vous voulez tester un jeu terminé, allez faire un tour sur mon article de blog précédent.

Allez, bises.

#272 – Les sales mesnies de ces messieurs Gauchelin et Seckendorf

Faudrait pas être autorisé·e à faire des jeux de mots comme ça, je sais bien, mais c’est tentant quand on cherche un titre et qu’on est à plat. Du coup, à part les trois folkloristes réchappés·es du XXe siècle, j’imagine que vous l’avez pas pigé, le jeu de mots, alors j’essplique.

Je viens de réaliser un petit jeu textuel à l’occasion de la game jam Nouvim 3000 organisée par mon ami Feldo. Un jeu en 3000 mots, donc, sur le thème « Infamie ».

Ce jeu s’appelle InfÂmes Hellequin (ouais encore un jeu de mots, je l’emporterai pas au paradis) justement à cause de la mesnie Hellequin ! Alors, ça y est, vous pigez ? Non ? Toujours pas ? Okay. Allez donc lire cet article de l’Encyclowiki sur la chasse fantastique et revenez me voir ensuite. Je peux pas non plus passer mon temps à vous apprendre les bases. En ce moment, du temps, j’en ai pas. On menace de me sucrer mon RSA, je suis forcé de chercher du travail en toute vitesse. Quelle misère ! Ah, les infâmes organismes de surveillance auto-proclamés d’accompagnement…

Je me perds. Je jeu est là, l’explication en dessous, et les textes originaux tout en bas :

Pour l’explication, je copie colle la description que j’ai posté par itch.io en l’augmentant à peine parce que devinez quoi ? Voilà. J’ai pas le temps.

En gros :

Jeu type fiction interactive (on en causait ici), en 3000 mots, sur le thème « Infamie » . Sept fins possibles. Y en a de bonnes et des moins bonnes.

Dans le détail :

C’est donc principalement un travail de traduction et d’adaptation à la F.I. de la vision du prêtre Gauchelin, rédigée dans la première moitié du XIIe siècle par Orderic Vital dans son Historia ecclesiastica. Je ne l’ai pas traduite depuis le latin mais depuis la version anglaise de Thomas Forester éditée à Londres en 1854 (Volume II, Livre VIII, Chapitre XVII, pp. 511-520)

[Je viens à ce sujet de trouver aujourd’hui (lendemain de la publication du jeu) une version traduite en français depuis le latin datant de 1824. J’ai donc, encore une fois, passé des heures et des heures à un travail inutile. Non, ne me plaignez pas. Ça me servira de leçon, il faut vraiment que j’arrête d’être con. Mais pour la peine je ne vous la donne pas, vous n’avez qu’à jouer au jeu avec MA traduction dupuis l’anglais, nah.]

J’y ai également mélangé deux autres légendes, celle du compte Seckendorf tirée de la Zimmerische Chronik de Frobern Christoph von Zimmern (XVIIe siècle) et celle de Dame Ingelbjorg de Voergård, tirée du folk-lore Danois et dont j’ignore l’époque à laquelle elle a été recueillie.

Pour ces parties-là, je me suis surtout livré à un travail de transformation et d’adaptation des l’histoires à ma version F.I. de la vision de Gauchelin, histoire que ça colle, ainsi qu’au format court (3000 mots c’est sacrément court), car j’ai trouvé ces histoires déjà en français dans le recueil de textes Elle mangeait son linceul de Claude Lecouteux (I. 4, pp. 28-31 et III. 2, pp. 71-73)

J’ai moi-même inventé quelques passages pour fermer toutes les boucles. (En passant, veuillez noter que je ne cautionne pas la morale véhiculée par ces textes anciens, et donc par le jeu.)

Je pense me mettre, un jour, à réaliser une version sans contrainte des 3000 mots, comprenant l’intégralité de ma traduction de la vision de Gauchelin (toujours adaptée à la F.I. évidemment) comme tronc principal, et dont chacun des embranchements serait l’adaptation d’une autre légende mettant en scène la mesnie Hellequin ou une autre chasse fantastique, ou encore n’importe quelle légende de revenant qui s’y prête.

Ouais, je pense m’y mettre un jour. C’est ce qu’on dit. Vous emballez pas trop. En attendant, InfÂmes Hellequin, c’est 3000 mots, pas plus pas moins, réalisé dans les deux jours que je pouvais y consacrer. Faudra vous en satisfaire.

MAINTENANT

…comme je suis très sympa, voici l’intégralité des textes originaux de :

  • La vision du prêtre Gauchelin ou Gaulchelmus ou Walkelin (selon les versions) par Orderic Vital (1075 – 1141 ou 1143) extrait de son Historia ecclesiastica telle que publiée en latin dans : Orderici Vitalis, Angligenae coenobii Uticensis monachi Historia ecclesiastica, J.-P. Migne (ed.), Petit-Montrouge, Paris, 1855. (Voir sur Gallica)
  • L’histoire du Sire Seckendorf par Frobern Christoph von Zimmern (1519 – 1566) telle que publiée en moyen haut-allemand tardif dans : Zimmerische Chronik, Barack, Karl August (ed.), Akademische Verlagsbuchhandlung von J. C. B. Mohr (Paul Siebeck), Freiburg und Tübingen, 1881-1882. (Voir sur Wikisource)
  • Et non, pas de la légende de Dame Ingelbjorg de Voergård, puisque je n’ai pas eu le temps de remonter à une version plus ancienne que celle trouvable dans : Scandinavian Folktales, Simpson, Jacqueline (ed.), Penguin, London and New York, 1988.

HISTORIA ECCLESIASTICA

LIVRE VIII

XVII. Mirificus casus cujusdam presbyteri episcopatus Lexoviensis.

Quid episcopatu Lexoviensi, in capite Januarii, contigerit cuidam presbytero, praetereundum non aestimo, nec comprimendum silentio. In villa, quae Bonavallis dicitur, Gualchelmus sacerdos erat, qui ecclesiae Sancti Albini Andegavensis, ex monacho episcopi et confessoris, deserviebat. Hic anno Dominicae Incarnationis 1091 in capite Januarii accersitus, ut ratio exigit, quemdam aegrotum in ultimis parochiae suae terminis noctu visitavit. Unde dum solus rediret, et longe ab hominum habitatione remotus iret, ingentem strepitum velut maximi exercitus coepit audire, et familiam Rodberti Belesmensis putavit esse, quae festinaret Curceium obsidere. Luna quippe octava in signo arietis tunc clare micabat, et gradientibus iter demonstrabat. Praefatus presbyter erat juvenis, audax et fortis, corpore magnus et agilis. Audito itaque tumultu properantium, timuit et plurima secum tractare coepit an fugeret, ne a vilibus parasitis invaderetur, et inhoneste spoliaretur; aut validam manum pro defensione sui erigeret, si ab aliquo impeteretur. Tandem quatuor mespileas arbores in agro, procul a calle, prospexit, ad quas latitandi causa, donec equitatus pertransiret, cito divertere voluit. Verum quidam enormis staturae, ferens ingentem maxucam, presbyterum properantem praevenit, et super caput ejus levato vecte dixit: « Sta, nec progrediaris ultra. » Mox presbyter diriguit, et baculo quem bajulabat appodiatus, immobilis stetit. Arduus vero vectifer juxta eum stabat, et nihil ei nocens praetereuntem exercitum exspectabat.

Ecce ingens turba peditum pertransibat, et pecudes ac vestes, multimodamque supellectilem, et diversa utensilia, quae praedones asportare solent, super colla scapulasque suas ferebat. Omnes nimirum lamentabantur, seseque ut festinarent cohortabantur. Multos etiam vicinorum suorum, qui nuper obierant, presbyter ibidem recognovit, et moerentes pro magnis suppliciis, quibus ob facinora sua torquebantur, audivit. Deinde turma vespilionum secuta est, cui praefatus gigas repente associatus est. Feretra fere quinquaginta ferebantur, et unumquodque a duobus bajulis ferebatur. Porro super feretra homines parvi velut nani sedebant, sed magna capita ceu dolia habebant. Ingens etiam truncus a duobus Aethiopibus portabatur, et super truncum quidam misellus, dire ligatus, cruciabatur, et inter angores diros ululatus emittens, vociferabatur. Teterrimus enim daemon, qui super eumdem truncum sedebat, igneis calcaribus in lumbis et tergo sanguinolentum importune stimulabat. Hunc profecto Galchelmus interfectorem Stephani presbyteri recognovit, et intolerabiliter cruciari pro innocentis sanguine vidit, quem ante biennium idem effudit, et tanti non peracta poenitentia piaculi obierat.

Deinde cohors mulierum secuta est, cujus multitudo innumerabilis presbytero visa est. Femineo more equitabant, et in muliebribus sellis sedebant, in quibus clavi ardentes fixi erant. Frequenter eas ventus spatio quasi cubiti unius sublevabat, et mox super sudes relabi sinebat. Illae autem candentibus clavis in natibus vulnerabantur, et punctionibus ac adustione horribiliter tortae, « vae! vae! » vociferabantur, et flagitia, pro quibus sic poenas luebant, palam fatebantur. Sic nimirum pro illecebris et delectationibus obscenis, quibus inter mortales immoderate fruebantur, nunc ignes et fetores, et alia plura quam referri possint supplicia dire patiuntur, et ejulantes miserabili voce poenas suas fatentur. In hoc agmine praefatus sacerdos quasdam nobiles feminas recognovit, et multarum, quae vitales adhuc carpebant auras, mannos et mulas cum sambucis mulieribus prospexit.

Stans presbyter talibus visis contremuit, et multa secum revolvere coepit. Non multo post, numerosum agmen clericorum et monachorum, judices atque rectores eorum, episcopos et abbates cum pastoralibus cambutis advertit. Clerici et episcopi nigris cappis induti erant. Monachi quoque et abbates nigris nihilominus cucullis amicti erant. Gemebant et plangebant, et nonnulli Galchelmum vocitabant, ac pro pristina familiaritate ut pro se oraret, postulabant. Multos nimirum magnae aestimationis ibi presbyter se vidisse retulit, quos humana opinio sanctis in coelo jam conjunctos astruit. Hugonem nempe vidit, Lexoviensem praesulem, et abbates praecipuos, Mainerum Uticensem, atque Gerbertum Fontinellensem, aliosque multos, quos nominatim nequeo recolere, neque scripto nitor indere. Humanus plerumque fallitur intuitus, sed Dei medullitus prospicit oculus. Homo enim videt in facie, Deus autem in corde. In regno aeternae beatitudinis perpetua claritas omnia irradiat, ibique perfecta sanctitas, omne delectamentum adepta, in filiis regni exsultat. Ibi nihil inordinate agitur, nihil inquinatum illuc intromittitur. Nihil sordidum, honestatique contrarium, illic reperitur. Unde quidquid inconveniens faex carnalis commisit, purgatorio igne decoquitur, variisque purgationibus, prout aeternus censor disponit, emundatur. Et sicut vas excocta rubigine mundum, et diligenter undique politum, in thesaurum reconditur, sic anima omnium vitiorum a contagione mundata, paradisum introducitur, ibique omni felicitate pollens, sine metu et cura laetatur.

Terribilibus visis presbyter admodum trepidabat, baculoque innixus, terribiliora exspectabat. Ecce ingens exercitus militum sequebatur, et nullus color, [sed] nigredo et scintillans ignis in eis videbatur. Maximis omnes equis insidebant, et omnibus armis armati, velut ad bellum festinabant, et nigerrima vexilla gestabant. Ibi Richardus et Balduinus, filii Gisleberti comitis, qui nuper obierant, visi fuere; et alii multi, quos non possum enumerare. Inter reliquos Landricus de Orbecco, qui eodem anno peremptus fuerat, presbyterum alloqui coepit, eique legationes suas horribiliter vociferando intimavit, ac ut mandata sua uxori suae referret, summopere rogavit. Subsequentes autem turmae, et quae praecedebant, verba ejus interrumpendo impediebant, presbyteroque dicebant: « Noli credere Landrico, quia mendax est. » Hic Orbecci vicecomes et causidicus fuerat, et ultra natales suos ingenio et probitate admodum excreverat. In negotiis et placitis ad libitum judicabat, et pro acceptione munerum judicia pervertebat, magisque cupiditati et falsitati quam rectitudini serviebat. Unde merito in suppliciis turpiter devotatus est, et a complicibus suis mendax manifeste appellatus est. In hoc examine nullus ei adulabatur, nec ingeniosa loquacitate sua ei aliquis precabatur. Verum, quia dum poterat aures suas ad clamores pauperis obturare solitus est, nunc autem in tormentis, ut exsecrabilis, auditu indignus omnino judicatus est.

Gualchelmus autem, postquam multorum militum ingens cohors pertransiit, intra semetipsum sic cogitare coepit: « Haec sine dubio familia Herlechimi est. A multis eam olim visam audivi; sed incredulus relationes derisi, quia certa indicia nunquam de talibus vidi. Nunc vero manes mortuorum veraciter video; sed nemo mihi credet, cum visa retulero, nisi certum specimen terrigenis exhibuero. De vacuis ergo equis, qui sequuntur agmen, unum apprehendam, confestim ascendam, domum ducam, et, ad fidem obtinendam, vicinis ostendam. » Mox nigerrimi cornipedis habenas apprehendit; sed ille fortiter se de manu rapientis excussit, aligeroque cursu per agmen Aethiopum abiit. Presbyter autem voti compotem se non esse doluit. Erat enim aetate juvenis, animo audax et levis, corpore vero velox et fortis. In media igitur strata paratus constitit, et venienti paratissimo cornipedi obvians manum extendit. Ille autem substitit ad suscipiendum presbyterum, et exhalans de naribus suis projecit nebulam ingentem veluti longissimam quercum. Tunc sacerdos sinistrum pedem in teripedem misit, manumque arreptis loris clitellae imposuit, subitoque nimium calorem velut ignem ardentem sub pede sensit, et incredibile frigus per manum, quae lora tenebat, ejus praecordia penetravit.

Dum talia fiunt, quatuor horrendi equites adveniunt, et terribiliter vociferantes, dicunt: « Cur equos nostros invadis? Nobiscum venies. Nemo nostrum laesit te, cum tu nostra coepisti rapere. » At ille, nimium territus, caballum dimisit, tribusque militibus eum prendere volentibus, quartus dixit: « Sinite illum, et permittite loqui mecum, quia conjugi meae filiisque meis mea mittam mandata per illum. » Deinde nimium paventi presbytero dixit: « Audi me, quaeso, et uxori meae refer quae mando. » Presbyter respondit: « Quis sis nescio, et uxorem tuam non cognosco. » Miles dixit: « Ego sum Guillelmus de Glotis, filius Baronis, qui famosus fui quondam dapifer Guillelmi Bretoliensis, et patris ejus Guillelmi, Herfordensis comitis. Praejudiciis et rapinis inter mortales anhelavi, multisque facinoribus plus quam referri potest, peccavi. Caeterum super omnia me cruciat usura. Nam indigenti cuidam pecuniam meam erogavi, et quoddam molendinum ejus pro pignore recepi, ipsoque censum reddere non valente, tota vita mea pignus retinui, et legitimo haerede exhaeredato, haeredibus meis reliqui. Ecce candens ferrum molendini gesto in ore, quod sine dubio mihi videtur ad ferendum gravius Rothomagensi arce. Dic ergo Beatrici uxori meae, et Rogerio filio meo, ut mihi subveniant, et vadimonium unde multo plus receperunt quam dedi, velociter haeredi restituant. » Presbyter respondit: « Guillelmus de Glotis jamdudum mortuus est, et hujusmodi legatio nulli fidelium acceptabilis est. Nescio quis es, nec qui tui sunt haeredes. Si Rogerio de Glotis, vel fratribus ejus, aut matri eorum praesumpsero talia enarrare, ut amentem deridebunt me. » Porro Guillelmus obnixe insistens rogabat, et plurima notissimaque signa diligenter inculcabat. Presbyter autem intelligens ea quae audiebat, omnia tamen se scire dissimulabat. Tandem multa prece victus, acquievit, et iterum ut rogatus fuerat se facturum promisit. Tunc Guillelmus cuncta recapitulavit, et longa confabulatione multa eidem replicavit. Interea sacerdos coepit secum tractare quod non auderet exsecrabilia biothanati mandata cuilibet annuntiare. « Non decet, inquit, talia promulgare. Nullatenus quae injungis cuilibet referam. » Mox ille furibundus manum extendit, et presbyterum per fauces apprehendit, secumque, per terram trahens, minare coepit. Captivus autem manum, qua tenebatur, ardentem velut ignem persensit, et in tali angustia repente exclamavit: « Sancta Maria, gloriosa mater Christi, adjuva me! » Protinus, ad invocationem piissimae genitricis, filii Domini auxilium praesto adfuit, quale Omnipotentis ordinatio disposuit. Nam quidam miles, ensem dextra ferens, supervenit, gladiumque suum, quasi ferire vellet, vibrans, dixit: « Cur fratrem meum interficitis, maledicti? Sinite illum, et abite. » Mox illi avolarunt, Aethiopicamque phalangem prosecuti sunt.

Abeuntibus cunctis, miles in via cum Gualchelmo demoratur, et ab eo sciscitatur: « Cognoscis-ne me? » Presbyter respondit: « Non. » Miles dixit: « Ego sum Rodbertus, filius Rodulfi, cognomento Blondi, et sum frater tuus. » Cumque presbyter pro tam insperata re vehementer admiraretur, nimiumque pro his quae viderat, ut dictum est, vel senserat, angeretur, miles ei de pueritia utriusque multa coepit recensere, et notissima signa recitare. Sacerdos autem audita optime recolebat, sed ore confiteri non ausus, omnia denegabat. Tandem praefatus eques ait: « Miror duritiam et hebetudinem tuam. Ego te post mortem utriusque parentis nutrivi, et super omnes mortales dilexi. Ego te ad scholas in Galliam direxi, et vestes nummosque tibi copiose porrexi, aliisque multis modis tibi prodesse satis elaboravi. Nunc horum immemor efficeris, meque tantummodo recognoscere dedignaris! »

Tunc presbyter, veridicis faminibus ubertim prolatis, convictus est allegationibus certis, palamque cum lacrymis fassus est affamina fratris. Tunc miles dixit ei: « Merito debuisses mori, nostrarumque particeps poenarum nunc nobiscum trahi, quia res nostras nefaria temeritate invasisti. Hoc nullus alius inchoare ausus fuit. Sed missa, quam hodie cantasti, ne perires te salvavit. Mihi quoque nunc permissum est tibi apparere, meumque miserum esse tibi manifestare. Postquam in Normannia tecum locutus fui, a te salutatus in Angliam perrexi, ibique finem vitae jussu Creatoris accepi, et pro peccatis, quibus nimis oneratus eram, immania supplicia pertuli. Arma quae ferimus, ignea sunt, et nos fetore teterrimo inficiunt, ingentique ponderositate nimis opprimunt, et ardore inexstinguibili comburunt. Hactenus itaque hujuscemodi poenis inenarrabiliter cruciatus sum. Sed quando in Anglia ordinatus fuisti, et primam missam pro fidelibus defunctis cantasti, Radulfus pater tuus suppliciis ereptus est, et scutum meum, quo vehementer angebar, elapsum est. Ensem hunc, ut vides, fero. Sed in anno relaxationem ab hoc onere fiducialiter exspecto. »

Dum miles haec et alia hujusmodi diceret, et diligenter ad eum presbyter intenderet, quasi strumam sanguinis instar humani capitis ad ejus talos circa calcaria vidit, stupensque sic interrogavit; « Unde tanta coagulatio cruoris imminet calcaneis tuis? » At ille respondit: « Non est sanguis, sed ignis; et majoris mihi videtur esse ponderis, quam si ferrem super me Montem Sancti Michaelis. Et quia pretiosis et acutis utebar calcaribus, ut festinarem ad effundendum sanguinem, jure sarcinam in talis bajulo enormem; qua intolerabiliter gravatus, nulli hominum exprimere valeo poenae quantitatem. Haec indesinenter meditari mortales deberent, et timere, imo cavere, ne pro reatibus suis tam dira luerent. Plura mihi non licet tecum, frater, fari, quia miserabile agmen festinanter cogor prosequi. Obsecro, memento mei, precibusque piis et eleemosynis succurre mihi. Nam a Pascha Florum usque ad unum annum spero salvari, et clementia Creatoris ab omnibus tormentis liberari. Tu vero sollicitus esto de te, vitamque tuam prudenter corrige, quae pluribus vitiis sordescit, scitoque quod diuturna non erit. Ad praesens sile. Res, quas nunc ex insperato vidisti et audisti, silentio comprime, et usque ad tres dies nemini praesumas enarrare. »

His dictis, miles festinus abscessit. Presbyter autem tota septimana graviter aegrotavit. Deinde postquam invalescere coepit, Lexovium adiit, Gisleberto episcopo cuncta ex ordine recitavit et ab eo medicamenta sibimet necessaria impetravit. Postmodum fere XV annis vegetus vixit, et haec quae scripto tradidi, aliaque plurima, quae oblivione abolita sunt, ab ore ipsius audivi, et faciem ejus horrendi militis tactu laesam prospexi.

Haec ad aedificationem legentium scripsi, ut in bonis consolidentur justi, et a malis resipiscant perversi. Amodo incoeptam repeto materiam.


ZIMMERISCHE CHRONIK

BAND IV
(pp. 124-127)

Solch gescheft mit dem wuteshere ist einest vor jaren bei der frommen welt vil umbher gefaren und mehrmals zu Mösskirch gewesen, aber lenge halben der zeit und user unfleis unserer vorfaren, alles in ain vergess kommen. Es hat auch solches wueteshere nit allain in der nacht sich hören lasen, sonder auch mermals am morgen früe, auch abendts und gegen der nacht sich erzaigt und sehen lasen, dess wir dann ain glaupliche histori haben, die sich bei mentschen gedechtnus im landt zu Franken und dann im closter zu Maulbronnen begeben hat. Es sein zwen vom adel im landt zu Franken wonhaftig gewesen, under denen der ein einer von Seckendorf, der ander aber des geschlechts von Erlikom gewesen. Dieselbigen sein ein andern so feindt gewesen, auch baiderseits ainandern allen unwillen und [1078] widerdrieß zugefüegt, das ieder uf den andern gehalten und den todt getrewet, und ist gleichwol das auch darbei gewesen, das der ain des andern eheweib zu vil haimlich und freundtlich soll gewesen sein. Uf ein zeit aber, als sie baide uf ainandern geritten und gehalten, do ist der von Seckendorf eins abendts, als sich tag und nacht schier von einandern geschaiden, durch ein waldt selbander gerüst, mit ufzognen bögen, geritten, und als er ein gueten weg ins holz, do ist er neben der straß zu ainer capellen kommen, darin bliben sie übernacht. Gegen tag waren sie baide in aller früe uf und ritten wider uf iren halt. Es vergaß aber der junker in dem eilen seiner beden1 hendtschuch, die ließ er in der capellen uf einer todtenbar ligen. Wie er nun uf den halt kompt und seiner plechhendtschuch vermist, do schickt er den knecht, die zu holen. Wie aber derselb dahin kompt, war dess noch dunkel und nit recht tag, so findt er ain feurigs gespenst uf der todtenbar sitzen, das het die hendtschuch2 angelegt und schlueg die in ainandern. Do lief dem knecht die catz den rugken ufhin und wolt lenger nit bleiben, kert umb und sagts seim junkern. Der war übel zufriden, schalt ine seiner kleinmüetigkait; damit kert er selbs umb, die hendtschuch zu holen. Indess facht es an zu tagen; so erhört er, als er ain kleinen weg ins holz geritten, ein wunderbarlichs geschrai, gedöß, clingeln und jämern mit eim grosen brastlen, als ob alle beum im waldt entzwai brechen und umbfielen. Dem von Seckendorf war hiebei nit haimlich, dann er nit wissen mogt, was das für ein wesen, aber wol hörte, das es sich neherte. Derhalben er abwegs gewichen und sich zwischen die peum versteckt. Alda ist er halten bliben. Unlangs darnach do hat er ein wunderbarliche reuterei gesehen, ein tail haben kaine köpf gehapt, nur ain arm, die ross etwann nur zwen füeß, auch ohne ein haupt; vil fueßgenger sein mitgeloffen, under denen etwann der ain auch nur ain schenkel, etwann einer mit einer handt, vil ohne häupter, ein tail halber verbrent, vil, die blose schwerter durch den leib gehapt. In soma, es ist ein sollichs seltzams, abenteurigs gesündle bei ainandern gewesen, dergleichen er sein lebenlang nit gesehen gehapt, ich geschweig das gedöß und prausen, das im luft umbher und dem haufen nachgefaren. Aber under diesem haufen allen ist nichs gewest, darab er sich mehr verwundert, als ab ainem raisigen man, der hat ein weisen, dürren, magern und hinkenden gaul an der handt gefüert, hat ain schlecht claidt angehapt und ist also verwundet gewesen, das im die derm userm leib gangen und über das claidt und das ross hinab gar nahe dem boden eben gehangen sein. Als nun das gefert, wie erzellt, alles ohne sein schaden fürüber (wie man dann sagt, das niemands vom wueteshere was nachtails begegne, so man user dem weg thue weichen), do ist er dem weg oder straßen wider zugeritten. Also ist im noch ainer uf eim raisigen pferdt begegnet, der zu der andern compania3 auch gehört hat, und dieweil derselbig allain gewesen, do ist er erkecket und hat in gefragt, was das für ein haufen leut seien, die unlangs alda fürzogen. Derselb hat im geantwurt, es seie das wueteshere. Do hat er in abermals gefragt, wer aber der seie, so das mager pferdt an der handt füere und dem das gederm über das ross hinab hange. Do hat er widerumb gesagt: »Es gehört dem von Seckendorf zu«, damit hat er in, von Seckendorf, mit dem taufnammen genempt, »der soll von dem von Erlikom, seinem feindt, uf eim solchen weisen, mageren ross von heut über ain jar gewisslichen erschossen werden, und im wurt sein gederm also userm leib über die claider und das pferdt herabhangen.« Der von Seckendorf, als er sich hört nennen und das er der sein, der also von seinem todtfeindt jemerlichen solte umbgebracht werden, erschrack er nit wenig, und wiewol er wenig gern noch mer gefragt, so wolt doch der ander lenger nit bleiben und zohe den andern nach. Der von Seckendorf het den hasen im busem und rit widerumb haim, gieng in sich4 selbs und nam diese abenteurer so hoch zu herzen, das er im endtlichen fürsatzte, ein sinn zu erdenken, damit er eim sollichen jämerlichen todt und insonderhait seinem todtfindt [1079] entpfliehen megte; übergab er den nechsten freunden seine güeter, nam ein klains badtgelt mit sich. Damit kam er geen Maulbronnen ins closter5 und wardt ein convers oder laienbrueder, wie mans nempt. Seitmals aber er sich nit zu erkennen gab, do wust auch niemands, wer er ware. Er blib im closter etliche zeit, und so etwar frembder kam, ließ er sich nit sehen. Letstlich aber verhoffte er, Erlikom were todt oder het sein vergessen, und da er gleich noch lebte, so würd er in doch, sonderlichen in dem habit und beclaidung, nit wol erkennen. Darumb wardt er ie lenger, ie freier, ließ sich zum oftermal für das closter hinauß. Aber Erlikom het wol vernommen, das in Seckendorf gewichen und in ferre in ain closter begeben het. Derhalben raist er von eim closter in das ander. Uf ain zeit und auf den tag, als das jar herumb, das er, von Seckendorf, zu Maulbronnen gewesen, unerkannt und gar sicher seiner sachen, do füegt sich user der verhengnus Gottes, das der Erlikom geen Maulbronnen kam. Wie er dem closter nahet, so ersicht er ohne geferdt den von Seckendorf; der stande beklaidt wie ein laienbrueder und las spen bei den zimerleuten. Wie er in nun erkennt, schreit er ine an, do sei er im worden, iezo sei die stund verhanden, das er daran müese. Seckendorf gab die flucht dem closter zu. Under wegen ersicht er ein ledig, weiß paurenross, ganz mager; darauf sprang er eilendts und understandt sich zu entreiten. Wie er aber sicht, das solichs nit sein mocht, do kert er das pferdt umb, erwüscht ein stangen, der mainung, dem Erlikomer zu begegnen und sich umb sein leben, so böst er künde, zu weren. Hiezwischen aber het der Erlikom sein bogen ufzogen, scheust uf in ab und trifft den Seckendorf mit eim stral, inmaßen im das ingewaidt und die derm über den rock und über das ross abher hiengen, wie im zuvor geweissagt worden. Er het kain craft mehr, fiel ab dem ross und starb und ist zu Maulbronen begraben worden. Der Erlikommer ist entritten. Wo er aber hinkommen oder wie es im weiter ergangen, das ist nit bewist, aber wol zu erachten, er hab hinfüro auch nit vil glücks mehr gehapt und sei kains rechten tods gestorben.

1 beden] hs. bleden; vielleicht auch statt blechen; s. unten z. 40.
2 hendtschuch] über diese sage vom Seckendorfer, sonst auch vom junker Rechberger s. Liebrecht, Germania XIV, 401 ff.; s. auch Wendunmuth I, 67, und darnach Stockhausen, Mira praesagia mortis (1698) s. 53; Eichholtz, Quellenstudien zu Uhlands Balladen (1879) s. 63 ff.; Eichholtz kannte diese chronikstelle nicht.
3 compania] hs. copania.
4 sich] hs. sichs.
5 ins closter] vgl. die folgende erzählung s. 127, 22 ff.


Alors ? Heureux·ses ?

#251 – Lyonniais #077 – Code

Attention, le message qui suit a été codé. Soyez à l’affut des indices glissés dans le texte pour en découvrir le véritable sens :

J‘ai pas écrit la note de blog.
Jai pas écrit la note de blog.
J’Ai pas écrit la note de blog.
J’aI pas écrit la note de blog.
J’ai Pas écrit la note de blog.
J’ai pAs écrit la note de blog.
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J’ai pas Écrit la note de blog.
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J’ai pas écrit la note dE blog.
J’ai pas écrit la note de Blog.
J’ai pas écrit la note de bLog.
J’ai pas écrit la note de blOg.
J’ai pas écrit la note de bloG.
J’ai pas écrit la note de blog.

C’est sans doute un peu difficile pour les novices en cryptographie, mais quand on trouve finalement le message caché après des heures d’acharnement, on est drôlement satisfait·e.

#231 – Lyonniais #057 – Peut-On Gagner (sans tricher) ?

Un certain commentateur persévérant remet tous les deux jours le sujet sur le tapis, et mon amie m’a également fait part de son envie de me voir traiter la question. Alors voilà : parlons POG, parlons bien.

Selon votre âge, le terme réactualisera chez vous de nostalgiques images de cour d’école ou ne vous dira absolument rien. De mon côté, le simple fait de lire ces trois lettres fait surgir de ma mémoire sacs bananes et croûtes aux genoux. J’appartiens donc à la première catégorie, celle qui était à l’école primaire quelque part entre 1990 et l’an 2000.

Pour les autres, de quoi parle-t-on ? On cause de petits disques de carton d’environ 5 cm de diamètre. Côté face, un dessin, côté pile, une marque. On peut les collectionner, les échanger, mais on peut également jouer aux POG. Dans ce cas, chacun·e ramène ses POG —de préférence dans un sac banane, comme je vous le disais, dont on aura vidé quelques unes des billes qui s’y trouvaient pour faire un peu de place à ce nouveau passe-temps—, puis on discutaille afin de décider lesquels chacun·e met en jeu : « moi je mets mon POG tête de mort qui brille, donc il vaut beaucoup, donc il faut que toi tu mets au moins deux POG qui brillent pas pour que ça le vale ». Ensuite, on monte une petite colonne en empilant les POG choisis par chaque participant·e, côté face vers le sol. C’est là qu’on sort les kinis. Un kini est un disque de plastique, cette fois, de même diamètre qu’un POG mais plus épais. Chacun·e va se servir de son kini en le balançant à tour de rôle sur la pile de POG. Après chaque lancé, la joueuse ou le joueur récupère les POG qu’il a réussi à faire se retourner côté face en l’air : elle ou il les a gagnés. On refait la pile, et on recommence jusqu’à ce que tous les POG aient trouvé un·e propriétaire.

Pour gagner plus facilement des POG, une technique consistait à ne pas jouer soi-même, mais à faire discrètement le tour des bananes restées ouvertes et sans surveillance par les joueurs et joueuses trop concentrés·es sur leur partie. Seulement il ne fallait pas oublier de se sentir un peu coupable ensuite, et surtout se souvenir de ne pas rejouer ces POG-là, sans quoi on se faisait pincer. Au propre comme au figuré.

Il y a quelques années, plein de nostalgie que j’étais, j’avais acheté sur eBaie une machine à fabriquer des POG ainsi qu’une dizaine de planches officielles de POG vierges. C’était encore l’époque où les blogs BD foisonnaient, et je comptais demander à plusieurs dessinateurs et -trices de réaliser des séries d’une dizaine de POG chacun·e. Les POG auraient ensuite était vendus, et la somme récoltée aurait servie à me rembourser de ces achats ainsi qu’à rémunérer les artistes. POGU, que ça devait s’appeler. U pour Underground. Ç’aurait été un peu noir, un peu adulte, monstres et cul. Évidemment, ce projet, comme tout projet digne de ce nom, a fini au fond d’un tiroir. Je ne saurai même plus me souvenir d’où se trouve ce matériel ou si je ne l’ai pas tout simplement jeté.

Tout à l’heure j’ai parlé des années 90, mais par souci d’exactitude il faudrait préciser que ce jeu existe depuis les années 20 ou 30. Dans les pays anglophones, il est mieux connu sous le nom de Milk caps. Pourquoi ? Parce qu’à la base ces petits disques de carton se trouvaient dans des bouchons de bouteilles. Bouteilles de jus de fruit ou de lait. Tout cela aurait débuté à Hawaii quelques décennies après le début du siècle donc, bien qu’un jeu très similaire existait déjà au japon au XVIIe (men’uchi 面打 ou menko 面子). Le nom qu’on connait par chez nous vient d’ailleurs de la marque de jus très descriptive Passion fruit-Orange-Guava créée en 1955 par une entreprise de Maui. Et s’il y a effectivement eu un regain d’intérêt pour le jeu dans les années 90, c’est sous l’impulsion de deux entreprises marchandes ayant flairé le juteux filon: la World POG Federation et la Canada Games Company (qui fit faillite en 1997 quand la mode s’essouffla).

Il y avait, selon les dires des experts, un avantage au POG original, celui sortant d’une bouteille, qui venait de l’irrégularité des disques de carton, ce qui permettait d’intégrer un peu plus d’aléatoire au jeu. Moi avec le recul j’aurais plutôt dit que c’était de ne pas se faire, une fois de plus, taxer son argent de poche par des commerçants peu scrupuleux qui vous vendaient des bouts de carton à prix d’or par l’intermédiaire du tabac-presse du coin. Mais après on va encore raconter que je vois le mal partout.

D’ailleurs, maintenant que j’y repense, je me demande si Passion fruit-Orange-Guava Underground, ça n’aurait pas été un poil ridicule.