#230 – Lyonniais #056 – Quanlité ET quatité.

Pourquoi choisir entre deux options quand on peut choisir entre quatre. C’est toujours sel ou sucre, alors que ce pourrait très bien être secre ou sul. Les gens n’ont plus de fantaisie ma bonne dame. C’est dur ou c’est mou ? C’est mur, c’est doux. Là ça ne marche pas, mais c’est un cas très rare. L’aile ou la cuisse ? L’aisse ou la cuile ? Voyez ? On pourrait tous les faire, ça fonctionne presque toujours. Alors à chaque fois qu’on vous demandera de choisir entre deux options, optez pour la troisième ou la quatrième. La bourse ou la vie ? La vourse. Le bandit en reste comme deux ronds de flan. Il retourne sur son grand chemin et ne vous embête plus. Fromage ou dessert ? Frossert. À moins que ça ne coûte plus cher, auquel cas ce sera démage. Et paf, le serveur. Madame préfère-t-elle le blond ou le brun ? Aucun des deux, emboîtez-les moi l’un dans l’autre et faites-les monter à ma chambre. Impossible Madame, c’est l’un ou c’est l’autre. Alors ce sera l’utre, à moins que ce soit l’aun. Évidemment, si vous l’utilisez trop souvent, cette technique risque de faire vieille blague de tonton. Heureusement, on vous propose rarement de faire un choix entre deux options deux fois dans la même journée, c’est donc un faux problème. Et puis, je vous le rappelle, vous avez droit à quatre options en général, mais une cinquième est souvent possible. À droite ou à gauche ? Vous vous attendiez à ce que je dise drauche ou goite ? Vous me pensez si prévisible ? Dans ce cas, ce sera ou. Ou ? En plein milieu. Mais on ne peux pas tout résoudre par l’absurde Monsieur ! Il faut être responsable. Excusez-moi, mais je crois au contraire que la vie est absurde. Mais non, mais non, voyons, la vie a un sens. Dans ce cas là je prendrai l’autre. Vous êtes idiot ou vous le faites exprès ? Je le fais expiot, mais je ne nie pas être un peu idrès sur les bords. Voulez-vous tirer à file ou pace ? Car j’ai justement sur moi une pièce qui retombe exclusivement sur la tranche, c’est donc le meilleur moyen de trancher qui de voi ou mous a raison… Enfin bref, cessons-là les exemples. Vous avez compris le système. Désormais, vous n’hésiterez jamais plus entre ceci et cela, mais entre celi et ceça, ce qui, concédons-le, ne change concrètement pas grand chose, mais vous fait vous sentir tout de même un peu plus libre. Si toutefois au bout d’un moment vos proches commencent à se lasser de votre petit jeu, ne sachant plus si ce que vous racontez c’est du lard ou du cochon, rassurez-les. Répondez-leur franchement que c’est du cochon, et laissez-les se démerder avec cette réponse. Ils n’ont eu que ce qu’ils méritaient.

#229 – Lyonniais #055 – De quoi vous me parlez ?

Le blog ? Quel blog ? Ah oui ! Le blog… Ben ouais. Hier, z’avez vu, j’étais pas franchement inspiré. Pareil aujourd’hui. Cette photo d’hier, je ne sais pas comment je l’ai prise. Et j’en ai peut-être une centaine des comme ça. J’en ai sans doute plus que des photos prises volontairement. Je ne sais pas comment je me débrouille. iTéléphone, Robotdapparencehumaine, même merde. Flash. Je prends mes bottes pendant que je marche. Schkling. Je prends une capture d’écran pendant que je téléphone. Quand ce n’est pas une image complètement noire.

Bon, allez, je vais pas m’éterniser, il est 21h30, je n’ai pas encore fait la moitié des choses que je comptais faire aujourd’hui et la note de blog n’en était pas une. J’apprends à l’accepter, y a des jours c’est comme ça.

Cela dit, je n’ai pas rien foutu pour le blog aujourd’hui. Je suis en train de regarder pour le faire héberger ailleurs que chez wordpress, parce que sérieux ça devient relou. Tu veux modifier le CSS ? Prends l’offre à 8€ par mois ! Tu veux customiser ton site sans passer par le CSS ? C’est aussi l’offre à 8€ par mois ! Tu veux installer des plug-ins gratuits ? Prends l’offre à 25€ par mois ! Ça commence à me faire grave chier. Je banque actuellement 4€ par mois. Le seul bénéfice ? Vous ne voyez pas de pub. C’est un minimum à offrir à ses lecteurs. Mais quand même, c’est vraiment du foutage de gueule. Donc bientôt le site changera d’hébergeur et de nom de domaine, et pourquoi pas de nom tout court, et peut-être bien de concept aussi. Ce qui sera le plus facile puisqu’il n’y a pas de concept. Le nouveau concept sera-t-il de toujours refuser de suivre une quelconque ligne éditoriale ? Surprise. On saura ça dans quelques jours. Combien ? J’en sais rien. Je vous l’ai dit, je me renseigne. J’ai envoyé des e-mails à droite à gauche, j’attends qu’on me réponde.

C’est bien la peine de changer d’hébergeur si c’est pour pondre des articles comme ceux-là, que vous dites. Je suis bien d’accord, et je vous embrasse.

À demain.

#227 – Lyonniais #053 – La mairie et l’église sans passer par le mariage

Aujourd’hui, je suis allé faire faire ma nouvelle carte d’identité. Nouvelle photo d’identité, toujours la même gueule d’assassin. J’en avais une bien mais elle était trop vieille. C’est toujours pareil, sur ces photos, à force d’essayer de ne pas sourire, on finit par faire carrément la gueule. C’est pas comme si les IA d’aujourd’hui allaient pas te reconnaître parce que tu souris. C’est peut-être simplement pour que quand les flic t’arrêtent ce soit raccord avec la gueule que tu tires sur le moment. J’en sais rien, y a des pays où t’as le droit d’avoir l’air sympathique sur tes papiers, mais pas en France. Parlez-moi toujours d’entretenir un rapport sympathique avec l’administration quand ça commence par là.

Bon, mais ce qui m’a le plus scotché (on dit encore « ça m’a scotché » ?), c’est qu’on n’accepte pas les attestations de la CAF comme justificatifs de domicile. Sans déconner. On préfère vous demander une facture d’abonnement de téléphone mobile, version à télécharger en ligne, que vous pouvez changer en deux clics sans qu’on vous demande aucune preuve, qu’une attestation de l’organisme le plus casse-bonbons (je dis bonbons pour pas dire couilles) qui soit en matière de vérification. Il y a à peine un mois, janvier 2019 donc, je recevais par exemple de leur part un message disant qu’ils n’arrivaient pas à joindre mon propriétaire pour obtenir une quittance de loyer de juillet 2018. Après avoir passé trois mois à leur envoyer touts les baux et les attestations imaginables. Mais ça, non, on n’en veut pas de leur attestation à eux. Par contre, une facture qui ne prouve rien, ça oui. Donc quand on habite depuis peu dans un studio (pas encore d’avis d’imposition à cette adresse) loué meublé et toutes charges comprises, sans internet, on est un peu embêté. Si votre proprio est comme le mien et ne vous fait pas de quittances de loyer, on est encore un peu plus dans l’embarras. Si votre assurance habitation est contractée par votre amie et que votre nom de figure pas dessus, là ça commence à devenir vraiment dur. Votre seul espoir, c’est que la personne avec laquelle vous vivez vous fasse une attestation sur l’honneur comme quoi elle vous héberge depuis plus de trois mois, en gros qu’elle vous héberge chez vous. Vous parlez d’un justificatif de domicile. Petit article-mémo si vous ne vous rappelez plus des documents valables comme justificatifs de domicile.

Sinon, j’ai profité de ce bref passage à la mairie du 2e arrondissement de Lyon (on n’est pas obligé d’aller à la mairie de l’arrondissement dans lequel on réside pour faire faire ses papiers), pour fureter autour de la basilique Saint-Martin D’Ainay. Une basilique, c’est une église ou une cathédrale qui plaît au pape. Le pape se pointe, mate votre édifice et dit : « elle passe bien celle-là ». Et paf, voilà que votre église devient basilique. Attention cela dit, faut quand même pas vous la péter de trop, elle n’est devenue qu’une basilique mineure. Si vous vouliez une basilique majeure, c’est à Rome qu’il fallait la bâtir, et puis de toute façon c’est trop tard, elles sont au nombre de quatre et le petit Jésus a décidé que ça suffisait comme ça. À Lyon, il y en a deux, ce qui veut dire que le pape vient souvent, mais pas autant qu’à Marseille, où il y en a quatre. Les Lyonniais·es sont jaloux·ses. Ils et elles aiment bien le pape par ici, ils et elles voudraient que le pape les aime un peu plus en retour. Moi le pape je m’en fous, je l’ai jamais rencontré.

Alors, qu’est-ce qu’elle a de spécial cette basilique Saint-Martin d’Ainay ? Elle a été construite au XIIe siècle, ce qui est vieux, et dans un style roman, c’est qui est sobre. Et je n’en sais pas plus. Vous avez cru que vous étiez sur un blog tourisme et patrimoine ? Je vous ai dit que j’avais juste tourné autour, z’avez vous y rendre si ça vous intéresse.

J’ai quand même pris deux reliefs en photo. Un où l’on peut voir que le peuple, en danger de mort, trime salement et que le clergé s’en fout :

L’autre ou l’on comprend franchement pas ce qui se passe, à part que deux types soulèvent une teub tellement lourde que chacun doit la tenir par une couille pendant que d’autres font la fête à l’étage.

C’est tout pour aujourd’hui. À demain.

#226 – Lyonniais #052 – Prière de ne pas s’asseoir sur le banc de montage

Allez, maintenant je peux vous parler un peu plus de ce que je trafficotais ces derniers jours. Je faisais du montage vidéo. Mon nouveau joujou, c’est un logiciel pré-installé sur mon ordinateur. Comme quoi, c’est pas toujours de la merde. Sur celui-ci on ne peut pas tout faire, évidemment, il faudrait que je banque pour avoir accès à toutes les fonctionnalités, mais enfin, c’est déjà assez complet pour du gratos.

Je ne pouvais pas vous en parler avant parce que c’était un projet, entre autres, destiné à un tout petit magazine underground pour lequel on se réserve des surprises une fois par mois, et que la date de remise de nos petites œuvres, c’était hier. Pour ne pas spoiler les quelques autres participants·es qui passent sur le blog de temps en temps, je ne voulais donc rien en dire. Mais là c’est bon, ils et elles ont reçu le paquet. Croyez pas que je vais rentrer dans les détails pour autant, car je fais ça sous une autre identité et que je ne compte pas vous révéler ici toutes mes autres vies sous des pseudonymes variés.

Bon, mais qu’est-ce que c’est cool de monter ! Surtout si on a une bonne recharge de café à portée de main et un ordi qui rame pas trop. C’est tout une question de rythme et, quel que soit le domaine artistique concerné, quand on trouve le bon rythme c’est toujours jouissif. Et puis impossible de penser à autre chose tant toute notre attention est mobilisée. C’est un fantastique outil d’évasion. En plus, aujourd’hui, on trouve partout des vidéos dans le domaine public ou sous licence creative commons qui vous permettent, même à vous qui ne savez pas filmer, de vous fabriquer des clips aux petits oignons.

Petit encart creative commons pour ceux et celles qui connaitraient toujours pas. Imaginons que vous utilisez une œuvre sous licence creative commons dans votre propre création. Qu’avez vous le droit de faire ? Partons du principe que vous pouvez tout faire si l’œuvre dont vous vous servez a pour license CC0. Tout, vous posez pas de question. Maintenant, si à côté du CC il y a écrit :

  • BY – C’est que vous devez mentionner l’auteur·e de l’œuvre dans votre propre création ou dans une description qui l’accompagne.
  • ND – Vous n’avez pas le droit de modifier l’œuvre en la redistribuant, vous pouvez donc uniquement la partager telle quelle.
  • NC – Vous n’avez pas le droit de faire une utilisation commerciale de l’œuvre en question ni de votre propre création si vous utilisez une œuvre ou partie d’œuvre dont la licence comprend ce sigle.
  • SA – Vous devez utiliser la même licence pour votre création que celle appliquée à l’œuvre dont vous vous êtes servi·e pour la fabriquer.
  • C’est tout.

Quelques exemples. Vous tombez sur une œuvre sous licence :

  • CC BY : Vous pouvez partager l’œuvre telle quelle, la modifier, l’utiliser dans une de vos créations, monétiser votre création, utiliser la licence que vous voulez pour votre création. Vous devez impérativement citer l’auteur·e de l’œuvre originale dans tous les cas.
  • CC BY NC SA : Vous pouvez partager l’œuvre telle quelle, la modifier, l’utiliser dans une de vos créations. Vous n’avez pas le droit de monétiser votre création et devez obligatoirement appliquer une licence CC BY NC SA à celle-ci. Vous devez impérativement citer l’auteur·e de l’œuvre originale dans tous les cas.

Fin de l’encart creative commons pour ceux et celles qui connaissaient pas encore.

Bon, ben voilà. J’ai monté trois clips en trente-six heures, et là j’en attaque un quatrième. Au lycée, j’avais déjà participé au montage d’un court, je connaissais donc déjà les outils de base de ce genre de logiciels, mais faites-moi confiance, il n’y a rien qu’un tuto de trente minutes ne pourrait vous apprendre. En ce moment je fouille dans les vieilles vidéos médicales. Tout ces gens en blouses blanches, c’est parfait pour que tout soit raccord ! Je vous encourage donc fortement à essayer. C’est très addictif.

Oh, mais il est tard, je comptais vous narrer un peu plus longuement les joies du montage mais il faut que je fasse à manger pour mon amie bien malade et toute fiévreuse. La grippe me guette, je vous le dis, elle est partout et je l’ai toujours pas chopée. Hier elle était à ma porte, aujourd’hui elle est dans mon lit. Si demain je suis pas sous ma couette à trembler, j’aurais eu de la chance. Je sens déjà mes bronches se gorger de mucus. C’est pas sale, c’est la nature.

À demain.

#225 – Lyonniais #051 – Quand j’étais petit, mon dinosaure préféré c’était le stégosaure

J’avais une très bonne accroche pour aujourd’hui, mais je l’ai oubliée. Je savais exactement de quoi je voulais vous causer, mais ça m’est sorti de la tête. C’est un effet collatéral du manque de sommeil. J’ai dormi quatorze heures, donc je suis revenu à mon état normal, mais ce qui n’a pas été enregistré ne peut pas être retrouvé. J’aurais dû noter tout ça sur papier, je l’ai pas fait. Du coup je vais encore devoir trouver quelque chose au pied levé.

Aujourd’hui, c’était le retour du grand soleil, et c’est aussi le retour de mon amie. Coïncidence ? Si je vous dis ça, ce n’est pas pour vous prouver à quel point les sentiments amoureux rendent niais, mais pour que vous compreniez ce qui m’a poussé à aller faire les courses ce matin alors que depuis trois jours je me contente de rousiguer des quignons de pain sec qui trainent çà et là dans l’appartement. Oui ce çà-là prend un accent, j’en suis le premier surpris. Oui, rousiguer, ça existe, c’est un mot du sud qui veut dire ronger. Oui, si je vous dis que je suis sorti faire les courses, c’est qu’il y a une raison. Non, je ne vais pas vous parler du caissier qui a éternué deux fois sur mon panier et qui avait l’air d’être à l’article de la mort. L’article de la mort, ce n’est pas la. La est bien un article, mais dans ce cas-là, c’est l’article comme dans articulus, et ça désigne un moment du temps, comme dans la locution latine in articulo mortis. Bon, vous savez que j’ai la digression facile, ce n’est pas une raison pour m’y pousser, je vous prie donc de bien vouloir cesser ceci.

Donc, si je vous parle du fait que je suis allé faire les courses, c’est pour amener doucement le fait que je suis revenu de faire les courses. Revenu de faire les courses ou revenu d’être allé faire les courses ? On s’en fout. Alors que je passais juste devant la vitrine de l’ancien garage citroën (oui, je mets pas d’accent aux marques, faites-vous une raison), devant laquelle je m’arrête toujours quelques secondes, fasciné par le magnifique stégosaure rouge en acier (prénommé Gustave) de Romain Lardanchet, j’ai entendu une énorme voix rauque se mettre à brailler. Et rauque rauque. Tom Waits à côté c’est un castrat. Il en avait dans les bronches, le gars. Ça portait. En quelle langue hurlait-il ? Vraiment, impossible de le dire. Mais pas besoin de le savoir pour comprendre que c’était pas des gentillesses qui sortaient de sa bouche. C’était une voix en colère, c’était une voix de révolte, une voix accusatrice et pleine de reproches. Était-ce un gilet jaune ? Non. C’était un homme, sans doute saoul, à l’allure de qui-vit-dans-la-rue. Il était sur le trottoir d’en face, devant le supermarché le moins cher, mais instantanément après s’être mis à gueuler, il s’est précipité vers le côté de la rue où je me trouvais, toujours braillant. Ça faisait longtemps que j’avais pas vu une rogne pareille. Bref, il a traversé la route et les voies du tram sans même regarder si un véhicule arrivait, m’est passé devant comme si j’étais pas là, s’est posté devant la vitrine juste à côté, une où on ne voit rien à travers, et, pointant d’un doigt mauvais son propre reflet dans le verre, s’est mis à gueuler de plus belle.

J’ai continué à avancer, un peu perdu dans mes pensées, mais arrivé à la moitié de la rue de Marseille, qui n’est pas courte, je pouvais toujours l’entendre hurler contre son image dans la vitre.

Ça fait réfléchir.

À demain.

#224 – Lyonniais #050 – J’ai les yeux rouges comme Dracula.

Pas besoin de cannabis quand on ne dort que trois heures par nuit. C’est la découverte que je viens de faire. Je me demande ce qui est le plus nocif pour la santé, mais comme je ne suis pas en état de réfléchir, je ne vais pas perdre de temps à essayer de trouver une réponse. En tout cas je sais lequel des deux procédés coûte le moins cher.

Ne pas dormir, la plupart du temps, c’est ennuyeux. Oui, mais ça c’est dans le cas où l’on voudrait bien fermer les yeux et se reposer. Ce n’était pas mon optique ce week-end. C’est que j’ai trouvé un nouveau joujou. Un nouveau joujou qui me motive à créationner comme ça faisait longtemps que je n’avais pas été motivé. Avec ça, je ne vois pas les heures passer, et comme mon amie n’est pas là, pourquoi donc est-ce que je me coucherai, hein ? Je n’embête personne en faisant mes machins toute la nuit. Je marche en chaussettes pour les voisins du dessous.

Quoi ? Vous voulez savoir ce que je fabrique? Ben non, je vous l’ai dit hier, je peux pas vous en parler, c’est top secret. Oh, rien de dangereux, rassurez-vous. C’est juste que j’ai pas envie d’en causer ici. Voilà ce que j’y gagne à compartimenter mes loisirs créatifs ainsi, à me choisir des identités distinctes pour chaque domaine et pour qu’aucune n’interfère avec l’autre, ou le moins possible. Je suis contraint à garder le silence. Tant pis. Tant pis pour vous surtout, qui vous tapez la note de blog la moins intéressante depuis la création de Montpelliérien. Moi, je m’amuse comme un petit fou. Je suis dans un état second addictif et sans additifs. Ça ne m’arrive pas souvent. J’adore.

Bon, sauf que là, d’écrire cette note de blog, ce qui ne m’enchante pas, ça me fait retomber complètement à plat, et ça c’est pas bon. Après une nuit de six heures en sandwich entre deux nuits de trois heures, j’aime autant vous dire qu’il me vaut mieux rester actif si je ne veux pas m’endormir sur mon clavier. C’est que je ne veux pas me pieuter avant 22h ce soir, histoire de reprendre un rythme à peu près normal pour la reste de la semaine. Cet état de défonce naturelle va me manquer.

Bon, à demain ! Si je me réveille.

#223 – Lyonniais #049 – Des lanternes dans le vent

Allez, débarrassons-nous de cette note de blog comme on se met à la vaisselle ; plus tôt se sera fait, moins on y pensera en se disant qu’il faut le faire. Ce matin je suis sorti acheter du tabac et une baguette. J’ai dit ce matin ? Je voulais dire à 13h. Ce matin j’ai dormi. Pas longtemps, en fait. Je me suis couché à 4h30 après avoir bossé sur un truc dont je peux pas vous parler (c’est dommage ça, hein, la seule chose qui aurait pu être intéressante). Hier, je vous l’ai dit, je m’étais levé à 5h30 du matin après une nuit de trois heures, ça fait donc très léger tout ça. On peut pas dire que je sois retapé. Le japonais ? J’ai lâché à 20h. J’ai pas fait les dix phrases, pour ceux et celles qui suivent, ça commençait à me rendre fou.

Donc, à 13h, je suis sorti m’acheter une baguette et du tabac, et je me suis pris un de ces coups de vent ! Nom de nom ! Sur le site de la météo il est écrit « rafales à 45 km/h », mais c’était au moins le double là. J’ai dû me pencher pour avancer pendant quelques secondes. Ou alors c’est bien 45 km/h et je suis tellement crevé que je n’arrive plus à avancer quand il y a un peu de vent. Mais je suis quand même né dans une région où le vent souffle fréquemment dans les 75 km/h et que les rafales qu’on craint un peu (mais sans plus) sont celles qui soufflent à 120 km/h, alors j’arrive à peu près à me faire une idée de ce que je reçois dans la gueule. J’ai une sorte d’anémomètre intégré, si vous voulez. Donc, deux solutions : soit je me suis acclimaté plus que je ne l’aurais aimé au pays lyonniais, soit météofrance dit des conneries. Je vous laisse choisir la réponse qui vous paraît la plus crédible.

« Bon, que vous vous dites, il nous parle de ses heures de lever, de coucher, de la météo, et puis quoi encore ? De ce qu’il a mangé ? » Des tartines de purée de cacahuètes avec de la confiture de framboise, merci d’avoir posé la question. Allez, plus sérieusement, puisque je ne peux pas vous parler de ce que j’ai fait d’intéressant hier et que j’ai dormi jusqu’à maintenant à part pour aller faire les courses et manger, je manque un peu d’inspiration… Ah ! Dans la rue où se trouvent les supermarchés et épiceries de produits asiatiques, ainsi que quelques autre commerces dans lesquels ont peut entendre des accents venant de diverses régions d’Asie, j’ai vu qu’on a installé des lampions de papier rouge entre les façades, à la manière de décorations de Noël. Je n’ai aucune idée du pourquoi. Je vais chercher ça et je reviens vous voir.

C’est fait. Comme on pouvait s’y attendre, le 5 février 2019 (du calendrier grégorien), ce sera le Nouvel An chinois (nónglì xīnnián) selon le calendrier chinois, de type luni-solaire, et donc également le Nouvel An vietnamien (Têt Nguyên Dán), qui se base sur le même calendrier. Une énigme de résolue. Pour celles et ceux qui voudraient participer à la petite fête, il y aura des animations dans le quartier de la Guillotière le dimanche 10 février, comme c’est expliqué sur ce site. Pourquoi le 10 février ? Parce que le Nouvel An chinois, qui se fête donc le premier jour du premier mois lunaire, ne fait que marquer le début de la fête du printemps qui s’achève le quinzième jour du premier mois lunaire (19 février du calendrier grégorien pour 2019) avec la bien connue fête des lanternes. On a donc tout le temps qu’il faut pour faire la nouba. Youpi.

Ouf, c’est bon, j’ai tapé un paragraphe de pas trop con. Je peux vous laisser en toute sérénité. À demain.

En voilà un qui n’a pas fêté le Nouvel An…

#222 – Lyonniais #048 – BIP BIP

On va la faire courte. Hier, je n’ai pas réussi à trouver le sommeil avant au moins 2h du mat. Ce matin, je me suis levé à 5h30 car mon amie prenait le train pour Paris où elle va passer quelques jours. Je comptais me recoucher mais finalement non. À 10h, j’ai commencé à me plonger dans le japonais. J’ai trouvé un site sympa où je compte héberger mes musiques mais il me faut au moins écrire une courte description pour mon profil. Je n’en suis pas sorti depuis. J’ai réussi à écrire cinq phrases grammaticalement correctes. Enfin je crois. Sept heures, cinq phrases, c’est comme ça quand vous ne connaissez ni le vocabulaire qu’il vous faut, ni les règles de grammaire nécessaires à former des phrases un peu plus complexes que « Salut, ça biche ? Je suis Français, j’aime les croissants. » Je ne désespère cependant pas de savoir dire un jour « Qu’est-ce qu’elle est dure votre putain de langue ! » à la forme polie, en conjuguant putain bien comme il faut.

En attendant, vous comprenez que je ne suis pas bien frais. J’ai acheté du café soluble, ça m’aide à garder les yeux ouverts, et je n’ai pas pris de douche, ça… me garde au chaud ? Non, mais ça va, ça va… Je vais la prendre cette douche. De toute façon vous ne risquez aucun accident olfactif majeur de l’autre côté de l’écran, alors criez pas au scandale. Bon, où j’en étais ? Ah oui. Je vais pas rester plus longtemps ici. C’est que, d’une, j’ai les neurones trop englués les uns aux autres pour écrire une note de blog intéressante et, de deux, je compte en arriver à dix phrases avant minuit. Ça déconne pas hein ? Oui, je crois qu’il ne faut pas avoir peur de viser haut dans la vie.

Allez, à demain.

#221 – Lyonniais #047 – Être appelé·e par son prénom

Je vais pas vous la faire façon mauvais stand-up. Quoi que… Allez, si. Version mauvais stand-up : « On a tous vécu ça, le moment où on t’appelle par ton nom de famille et ton prénom… » *rires* « [imite un vieux professeur] M’Rabet Jérémie !! » *rires* « On sait que ça va chauffer pour notre cul quand ça commence comme ça. » *rires* *rires* (oui, deux fois, le comédien a dit « cul »). C’est presque aussi nul que ce genre de stand-up, de se moquer de ce genre de stand-up. C’est comme si je vous disais : on a tous vu, un jour, un comédien commencer ses phrases par « on a tous vu, un jour, … » Alors j’arrête là. Cela dit le comédien n’aurait pas tord. Quand une personne que vous avez l’habitude de côtoyer se met à vous appeler par votre nom de famille suivi de votre prénom, ça va généralement chauffer pour votre cul, ou c’est du second degré.

Pourtant, il y a pire. Être appelé·e uniquement par son prénom, mais par un·e parfait·e inconnu·e. C’est ce qui m’est arrivé aujourd’hui. Je vous l’ai dit, je suis bénévole dans une association quelques heures par semaine. Quand je ne suis pas occupé à récupérer des livres ou à les mettre en rayon, je les vends au profit de l’association. À ces moments, je suis donc derrière une caisse enregistreuse. Et je porte un petit badge de bénévole. Un petit badge avec mon prénom écrit dessus.

Sauront ceux qui savent.

Eh bien ça n’a pas manqué. On m’a appelé par mon prénom. Aujourd’hui-même, encore une fois. Mon cerveau a mis un petit moment à connecter les deux neurones qu’il fallait l’un à l’autre. Quand j’ai entendu « Merci Enrico » (oui, oui, je vous ai avoué m’appeler Enrico dans cette note autobiographique certifiée 100% véridique), j’ai d’abord regardé à droite et à gauche pour voir qu’elle ancienne connaissance m’avait retrouvé ici, avant de comprendre que je portais le badge et que c’était la femme juste devant moi, de l’autre côté du comptoir, à qui je venais de donner son livre qui m’avait ainsi remercié. Un peu gêné, je lui ai répondu quelque chose du genre : « ah oui, j’oublie toujours. » On a un peu ri, puis elle s’est en allé. On ne peut pas dire que ça m’a franchement agacé. Elle était à peine plus âgée que moi, et son copain était juste à côté. Ils souriaient tous les deux de l’effet de sa petite blague et de ma réaction, mais c’était clairement pas méchant. Vraiment gentillet même. Et puis y a le cadre aussi, c’est une association. Ambiance décontractée, en tout cas au rayon des livres.

Toutefois, je l’ai dit, sur le coup je me suis senti gêné. Gêné de n’avoir pas compris qui m’appelait alors que la personne était juste devant moi, d’accord, mais aussi gêné tout court parce que je ne me suis jamais présenté à cette personne. Je porte le badge pour m’identifier en tant que bénévole, pas pour qu’on m’appelle par mon petit nom. On pourrait pas vraiment me qualifier de sauvage, mais je vouvoie beaucoup, par exemple. Le tutoiement ne m’est pas toujours naturel. J’aime garder une certaine distance avec les gens que je rencontre pour la première fois, et il me semble que ça se respecte. Vous même je vous vouvoie souvent, d’ailleurs.

Donc, comme je le disais, dans le cadre de l’association, fait sans mauvaise intention, c’est passé. Mais, quelques minutes plus tard, j’ai repensé à cet article lu je ne me souviens plus où sur le port de l’uniforme et du badge en entreprise, et tout particulièrement pour les caissières·caissiers. On pouvait y lire que le fait qu’un client vous appelle par votre prénom pouvait vite tourner au harcèlement. Déjà, par le port du badge, la relation devient asymétrique, l’autre connaît votre prénom, vous ne connaissez pas le sien. La plupart des clients·es qui s’en serviront le sentent bien. Que répondre à « Alors, Enrico, elles viennent ces frites ! » ? Rien, vous vous la bouclez. Allez pas risquer de l’appeler par un prénom au hasard, ça ferait mauvaise moquerie. Au mieux vous répondez « Tout de suite monsieur. » Si vous tenez à votre emploi, vous vous écrasez. Comment justifier de s’emporter, même si le manque de respect est flagrant, quand votre prénom figure sur votre badge. Ce serait même fait un peu pour ça, le badge. Bon et je ne parlerai même pas des tentatives de drague par des lourdingues, voire des cinglés·es, qui maintenant savent comment vous vous appelez. Une histoire à vous faire détester entendre votre prénom.

Bref, je ne porterai plus mon badge. J’aime pas bien ça. Au fond, se faire appeler par son prénom par des gens qu’on ne connaît pas est un peu l’équivalent de se faire appeler par son nom de famille et son prénom par des proches. Dans les deux cas, on peut s’imaginer que les minutes qui vont suivre seront à rajouter à la longue liste des vexations qui jalonnent l’histoire de nos interactions ratées avec d’autres membres de notre espèce.

Mais allez, ne nous quittons pas sur cette note un peu triste, rions plutôt un bon coup avec la condition des femmes. Deux vieilles publicités vues à l’association dans une revue de 1949. La première est un classique, la deuxième un régal de bon goût.

À demain.