#372 – Je suis dans la place

Voilà. Je suis dans la place. Je viens d’installer une image créée il y a quelque mois, imprimée et plastifiée, quelque part en ville. C’est une image de ce même endroit, stylisé, et dans laquelle j’ai rajouté un personnage tiré d’un photostock libre de droits.

Ça faisait un moment que j’avais envie de participer au paysage de la ville. De décorer un peu les lieux que je trouve très sympa. Sans colle ni trucs qui abîment, juste accrocher des trucs démontables facilement. Jusque là, j’en avais rien fait, mais ça y est. Je dois avoir retrouvé le niveau d’angoisse adéquat pour avoir besoin de recréer des trucs et des machins. Une musique ici, un dessin là…

Mon ami Feldo parle de ça dans sa dernière note de blog. En ce qui concerne ma personne, la réponse est claire. Oui, il me faut souffrir pour créer des machins. Plus précisément, il me faut avoir à fuir une souffrance, une angoisse. Il me faut avoir cette impression que fabriquer quoi que ce soit me permettra de me noyer dans cette activité avec assez d’intensité pour que j’oublie la vie qui m’effraie, me dépasse, m’écrase. C’est inconscient, en général je m’en rends compte qu’après coup.

C’est la même chose qui m’a un temps fait me tourner vers l’alcool, c’est la même chose qui me pousse à fumer plus de pétards que de raison. Sauf que là, il y a la notion supplémentaire de combat. Boire ou fumer, c’est fuir, fabriquer quelque chose, c’est fuir aussi, mais c’est mettre une petite gifle à la vie au passage, pour se faire croire à soi-même et aux copains qu’elle est pas si terrible, qu’on peut y ternir tête. Avec fantaisie et en se marrant si possible, pour bien bien oublier l’horreur de l’existence physique.

Quand j’étais en couple, j’étais tellement bien que je n’avais besoin de rien créer. Je n’avais besoin de rien tout court, sauf d’elle et de ses sourires. Je ne manquais de rien, pourquoi faire quoi que ce soit ? Les moments où j’ai fait des machins étaient toujours des périodes de stress intense. Déménagements, recherche de travail… Les moments où l’angoisse était si grande que même en couple, je me sentais tout seul à affronter ces épreuves.

Il y a aussi une notion d’orgueil dans tout ça. L’impression de n’avoir jamais rien apporté de bien, d’assez bien pour que… disons une œuvre, puisque c’est le mot, apporte ce soulagement à d’autres que moi seul, et si possible pour une durée plus longue que le temps de la découverte. Le genre de trucs qui vous crée un petit bouton quelque part dans le cerveau sur lequel vous pouvez appuyer quand vous avez besoin de votre shot d’endorphine tout au long de la vie.

Je culpabilise tellement d’exister, que je voudrais m’assurer de procurer plus de plaisir que de douleur aux autres êtres qui souffrent dans mes environs. Essayer de faire des trucs m’aide au moins à croire que je bosse dans ce sens, que j’ai pas tout à fait laissé tomber les autres en baissant définitivement les bras, tout en restant le gros égoïste que je suis au fond. Dans les moments de grosses crises existentielles, donc, pour ne pas me vivre comme un encombrant, je suis poussé à créer.

D’où que ça vienne, ce n’est pas un lieu très cool. Par contre, ça marche. Ça permet de se créer un petit horizon artificiel, de divertir deux trois personnes au passage. Pendant toute la durée d’un projet en cours, je me lève avec le sourire le matin, même si j’ai mal dormi. Je m’enthousiasme pour tel ou tel aspect du monde, j’imagine des rencontres, des avenirs possibles.

Bref. Je suis dans la place, j’ai fait mon petit truc par une matinée ensoleillée. Dans le coin près de chez moi que je préfère. J’imagine les gens qui vont se demander ce que c’est, qui c’est ce mec sur l’image, qui a fait ça, pourquoi. Et j’en suis tout content. Faudra voir combien de temps ça reste accroché. Pas mal de vent aujourd’hui, et mon installation n’est pas très solide.

Me reste plus donc qu’à trouver un truc qui me tienne l’après-midi pour ne pas avoir le temps de penser que demain je retourne bosser au supermarché.

Musicouillerie #010 – À propos des Pupi (et sa version piano)

Et voilà ! C’est enregistré, mixé, masterisé.

Contrairement à mes habitudes, je vous laisse découvrir le morceau tranquillou et j’en discute ensuite. Enfin, les morceaux. Prenez votre temps.

À propos des Pupi

Composé sur un air original de Alexandre ASTIER pour la série Kaamelott.

Guitare classique, guitare portugaise : Michele BONI
Percussions : Maciej GIŻEJEWSKI
Contrebasse : Kentaro SUZUKI
Mix et mastering : Francesco MONTRONE pour InABagRecords
Composition : Alexandre ASTIER / MUSICOUILLEUR

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À propos des Pupi – pour clavier

Toujours composé sur un air original de Alexandre ASTIER pour la série Kaamelott, vu qu’il s’agit seulement d’une « réduction » pour clavier du même morceau.

Piano et mastering : Roman STARKMAN (Starkmanmusic)
Composition : Alexandre ASTIER / MUSICOUILLEUR

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Que m’a-t-il pris ? Pourquoi faire enregistrer cette musique basée sur un air dont je ne possède pas les droits ? Comment ? Notre envoyé spécial nous fait parvenir les dernières nouvelles du bordel qui règne dans mon cerveau.

Pour la genèse du morceau, je vous invite à lire cet article. Je vais maintenant aborder l’aspect pratique de la mise en œuvre.

Pourquoi et comment enregistrer ce morceau ?

La première question que je me suis posée était : comment faire enregistrer son morceau par des musiciens professionnels quand on n’a absolument aucune relation dans le monde de la musique, qu’on ne connaît pas le pays dans lequel on habite depuis presque deux ans, ni les milieux artistiques qu’il abrite ?

Naturellement, dans ces cas-là, on se tourne vers internet. Et il se trouve qu’un site permet effectivement de se payer les services d’artistes, d’artisans et de techniciens de tous niveaux dans à peu près tous les domaines imaginables : Fiverr.

On peut y fouiner à loisir, comparer en quelques clics les savoir-faire, l’expérience et les tarifs des artistes avec lesquels on envisage de travailler, afin d’obtenir un résultat qui soit un bon compromis entre ce qu’on a en tête et ce qu’on peut effectivement se payer.

Pour les petits budgets cela dit, deux choses à savoir : les prix affichés sur les annonces ne tiennent pas compte de la TVA, et il est de coutume de laisser un pourboire aux artistes une fois la commande livrée. À prévoir dès le départ dans le budget donc, pour éviter les surprises.

Surtout ne pas hésiter à bien discuter des spécificités de votre projet avec les artistes avant de les engager. La plupart vous proposeront des offres sur mesure, cela leur permettra d’ajuster leurs tarifs en fonction de la charge de travail estimée.

Je dois dire que je n’ai eu que de bonnes expériences en bossant par le biais de cette plateforme-là depuis un mois.

Et voilà donc le comment. Le pourquoi… me le suis posé qu’ensuite. Mais c’est venu. Je crois que j’avais vraiment envie de voir si tout ça sonnait bien, avec de vrais instruments, de bons musiciens, ou si c’était joli seulement dans ma tête. Après un petit paquet d’années passer à musicouiller tout seul dans mon coin, voir si j’arrivais à sortir un truc qui vaille le coup que ce soit joué par des humains.

À propos de la version originale

Guitares

Une fois la plateforme trouvée. Faut se lancer.

Par où commencer. Percussions ou cordes ? Je ne suis pas très sûr. Qui a le plus besoin de quoi comme support pour faire du beau boulot. Comme à ce moment-là je me dis encore que je n’aurais peut-être pas le budget pour me payer un percussionniste et que je m’occuperais peut-être moi-même de cette partie, je choisis de faire enregistrer la guitare et l’instrument encore inconnu pour la mélodie principale. Le musicien devra s’accompagner de la démo pourrie.

Je contacte Michele. Un Italien vivant en Espagne si je ne me trompe pas. Cet homme joue de tout un tas d’instruments à cordes pincées. J’écoute ses démos, il joue bien, on sent qu’il a de l’expérience, du feeling. Je sens directement qu’il sera capable de jouer ce que j’imagine comme je l’imagine et même mieux. Il va jouer la guitare classique et aussi l’instrument principal. Je ne sais pas lequel. Mais je sais que si je peux engager une seule personne pour jouer cette section mélodique, j’y gagnerai en cohérence.

Si c’était de la musique cubaine pure, pour l’instrument encore indéterminé, on aurait immédiatement opté pour un tres cubain. Mais là, j’avais en tête un truc un peu plus coloré. Dans ma démo l’instrument que j’avais fabriqué sonnait parfois même un peu comme un clavecin. Michele me propose la guitare portugaise. Instrument que je ne connaissais pas vraiment. J’écoute. Parfait. C’est exactement le son que je cherchais. On a simplement dû faire le deuil d’une note trop grave pour être jouée sur cet instrument. Ca m’a rendu très triste, mais Michele a habilement tourné l’affaire pour qu’à part lui et moi personne ne remarque rien.

J’écris les partitions. Mal. Je décide à passer du tempo magique de 55.5 bpm (non c’est pas magique, c’était juste le « sweet spot) à 56 bpm, trahison envers mon intuition profonde que je ne me pardonnerai peut-être jamais, mais qui me garantit que quelque soit le logiciel sur lequel enregistre chaque musicien, ils sera capable d’obtenir le bon tempo, certains n’acceptant pas les décimales. Je prie de ne pas avoir fait d’erreur en écrivant les partitions, puisque que je ne sais pas les lire moi-même à la volée.

Je les envoie donc à Michele. Je lui donne mes indications et m’excuse d’avance pour la guitare classique qui passe la moitié du morceau à jouer des bêtes octaves à la noire, puis je le laisse travailler. Quelques jours plus tard, il m’envoie ses deux pistes. Jeu impeccable, beau feeling, son magnifique. Je vois des petits anges, je peux passer à la suite.

Contrebasse

Je contacte Kentaro. Un Japonais vivant en France. Remarquez qu’en deux musiciens et trois instruments nous couvrons déjà quatre pays. Cinq avec moi Français vivant en Belgique. C’est beau l’internet.

Je lui écris une aussi mauvaise partition qu’aux autres, il n’y a pas de raison. Je lui donne mes indications. Je suis un peu gêné qu’il n’ait pas grand chose à se mettre sous la dent en terme de jeu. Les notes sont longues et peu nombreuses. Il me demande s’il peut modifier des parties pour les rendre plus dynamiques. Je lui réponds que pas trop. Je lui explique que je travaille en composant sur un morceau déjà existant et que s’il peut ajouter quelques notes et effets ici ou surtout là, il peut, mais qu’il ne faut rien enlever et qu’il ne peut pas modifier drastiquement le contrepoint. Il comprend très bien et enregistre sa partie en respectant de très près la partition, tout en ajoutant ici et là quelques effets percussifs, ou en choisissant de jouer une partie à telle octave plutôt qu’à telle autre. Bref, il trouve les moyens de s’amuser dans les limites du bac à sable, qui fait que tout le monde passe un bon moment à jouer.

Les contrebasses, c’est difficile à enregistrer. Et comme c’est difficile à enregistrer, c’est également difficile à mixer. Kentaro a très bien joué et très bien enregistré sa partie, cela dit, elle a eu un peu du mal à se faire sa place au mixage. Comme quoi, ça n’est pas une science exacte. Mais on en reparlera un peu plus bas. J’ai dans tous cas passé quelques belles heures à écouter le son de la contrebasse toute seule. Je voudrais toujours plus de contrebasse. Vous ne pourriez laisser au monde comme seuls instruments que des contrebasses et des clavecins que je m’en porterais très bien.

Bref, j’ai les guitares, j’ai la contrebasse. Passons aux percussions.

Percussions

Devant la qualité des pistes que j’ai reçues jusque là, je me dis que je ne peux pas tout gâcher avec des percussions virtuelles qualité merde. D’autant que si j’ai appris très vite fait les rudiments des rythmes traditionnels afro-cubains, je n’ai absolument pas le feeling et la connaissance profonde des percussions qui me permettraient d’imaginer et réaliser de jolis breaks, transitions, variations, et autre embellissements qui donnent toute la vie à un morceau. Je me résous donc à faire appel à un pro. Et je me prépare à casser la tirelire vu le nombre de percussions que j’imagine nécessaires.

Sur ce, je contacte Maciej. Fabuleux percussionniste Polonais touchant à tous les styles et possédant une collection énorme de percussions des quatre coins du globe. Le son de ses démos est impeccable. Je lui explique le concept, je ne lui écris pas de partition. Des partitions pour les percussions ? C’est bien au delà de ce dont je suis capable à ce jour. Je me contente de lui envoyer piste par piste les percussions que j’ai programmées pour la démo du morceau.

En quoi ? Un, deux échanges, Maciej comprend exactement ce que je veux, exactement ce qu’on peut ajouter ou retrancher, il me donne toutes les références que j’ai en tête et même celles inconscientes. On cause Buena Vista old school, danzón, musique andalouse. Bim boum badaboum. Quelques jours plus tard, Maciej ne m’envoie pas les 6 pistes de percussions que j’attendais, mais 15 pistes (enfin 24 si on compte les prises de sons multiples sur certaines percu). Tout un univers est là. C’est juste parfait. Je ne vous mens pas, j’ai dû écouter les percussions seules presque autant que le morceau finalisé.

À ce stade, ma seule angoisse est : vais-je réussir à mixer tout ça avec mon matos moisi.

Mix et mastering

La réponse est non. Je ne saurais pas faire. Et puis je ne veux pas. Je veux pousser l’expérience jusqu’au bout. J’ai fait enregistrer chaque partie par des musiciens professionnels, je veux un mix et un mastering professionnel. Le mixage, c’est l’étape où on peut tout consolider ou tout gâcher. Au choix.

Alors c’est reparti. Si sur Fiverr vous trouvez des centaines d’ingé son amateurs prêts à mixer vos morceaux trap, drill et hip hop, c’est une autre paire de manches de dénicher un professionnel spécialisé dans la musique acoustique/classique à des prix abordables pour moi.

Mais il s’en trouve ! Au moins un. C’est le cas de Francesco pour InABagRecords. Francesco et un ingénieur du son Italien, spécialisé donc dans la musique classique et acoustique.

Pour ceux qui ne savent pas, et il n’y a aucune honte à ça, le mix dont on parle ici n’a pas de rapport avec le travail de DJ. Pour résumer très vite, il s’agit de travailler le volume et le son de chaque instrument, ainsi que leur placement dans l’espace sonore, pour donner un tout satisaisant. Le mastering est l’étape suivante, qui sert à ajuster le volume global et parfois même la couleur d’un morceau, afin qu’il sonne à peu près de la même manière quelque soit la plateforme sur laquelle vous l’écoutez, et assurer une belle cohérence entre tous les sons. C’est le coup de vernis final quoi.

Eh ben quoi, le résultat du travail de Francesco, c’est ce que vous avez écouté. Évidemment, nous avons échangé durant tout le processus. Cet élément un peu plus fort, celui-ci un peu moins, là plus de punch, ici plus de douceur pour produire tel ou tel effet. Ce genre de choses. Ce qui était sympa avec Francesco, c’est que je lui fournissais une page de feedback à chaque fois qu’il m’envoyait une démo, et au lieu de répondre quoi que ce soit sur le moment par écrit, sa réponse était la démo suivante qui intégrait, avec goût, toutes les modifications que j’avais suggérées. C’était un régal. Zéro blabla, comme disait la pub.

À propos de la version pour clavier

Pour la version piano, j’ai simplement contacté Roman Starkman, lui ai refilé la partition horrible que j’avais préparée à la hâte, sans armure, avec des dièses et des bécarres dans tous les sens, en lui demandant de jouer le morceau comme il le sentait lui, jusqu’au tempo qu’il pouvait choisir. Roman a d’ailleurs eu la gentillesse de m’aider à réécrire la partition pour la rendre plus lisible. Il a lui-même enregistré et masterisé le morceau.

Quelques jours après la publication de cet article, je rendrai disponible toutes les versions du morceau dans la partie Grand Bazar du site, ainsi que les partitions. Laissez-moi quelques jours pour mettre de l’ordre dans tout ça.

Je dois vous dire que j’ai une pensée toute spéciale pour Roman, qui a appris le morceau et a enregistré son interprétation entre le 22 et le 24 mars 2022 depuis son logement à Kiev, en Ukraine, tout juste un mois après le début de l’invasion du pays par l’armée Russe. Je ne sais pas comment tu fais pour continuer à travailler et jouer dans cet environnement, Roman. Mais merci pour le morceau.

Le coût

Un tout petit peu moins de 500€ tout compris, enregistrements, mixage et masterisation des versions originale et piano, TVA et pourboires. Honnêtement, c’est pas cher vu la quantité de travail fournie, étalée sur cinq collaborateurs. Je me sens même un peu coupable, mais la vérité c’est que je n’aurais pas su débourser plus. Je m’en remets à ma conscience en me disant que j’ai bien détaillé les spécificités de chaque partie à chaque artiste avant de commencer, qu’ils m’ont chacun proposé leur offre sur mesure en fonction, et que je n’ai pas marchandé un seul centime sur les propositions qu’ils m’ont faites, ni tenté de les influencer en leur avouant que j’étais fauché. J’ai donc payé ce que chacun a estimé être le prix correct pour son service. Faut que j’arrête de me torturer. Vous inquiétez pas ça va passer.

Le résultat ?

Bah il me plaît beaucoup. Évidemment si j’avais tout su faire moi-même, ç’aurait été un poil différent, mais ça correspond quand même à 90% à ce que j’avais en tête. Je dis 90% (prononcer nonante pour cent), parce que je n’ai pas voulu jouer les control freaks, comme on dit. Tout en étant précis sur mes intentions et le résultat que je souhaitais, j’ai à chaque étape essayé de donner le maximum de liberté à chaque artiste, persuadé que le résultat ne serait que meilleur s’il trouvait à s’amuser en travaillant, s’il avait moyen de mettre sa touche personnelle là dedans, de s’approprier un peu le truc.

Deux regrets. Enfin, pas regrets, deux choix que j’ai dû faire et dont je ne sais pas encore si je les regrette ou pas. La basse passant mal au mix, on a dû forcer un peu sur l’égaliseur et la compression. Ça lui fait perdre de son naturel, mais ça confère le punch qu’il faut au morceau. Triste compromis, mais il faut en faire. Seconde chose, la guitare portugaise qu’on entend trop faiblement à la fin du morceau, tout ça parce qu’on a un peu trop poussé la basse, parce qu’il le fallait. Mais je ne voulais trop pousser la guitare portugaise, pour que ça reste le plus naturel possible (ce qui ne veut pas dire grand chose). Compromis, donc, résultant d’un précédant compromis. Je ne mens pas quand je dit que le mixage c’est l’enfer.

Pour la version piano, elle ne ressemble en rien à ce que j’aurais pu imaginer, et tant mieux ! Pour le coup il s’agissait d’avoir la surprise d’entendre l’interprétation personnelle qu’en ferait un pianiste habitué à divers genres. Comment allait-il comprendre le morceau. Quand il m’a envoyé sa piste, il avait nommé le fichier « fuga », ce qui m’a beaucoup fait rire, un peu flatté, et un rien culpabilisé de ne pas savoir véritablement composer une fugue dans les règles de l’art.

Que dire d’autre ? Je retravaillerai volontier avec chacune des personnes que j’ai pu rencontrer sur Fiverr. Faut juste me laisser quelques mois pour économiser à nouveau et trouver un encore plus chouette morceau à composer (là c’est peut-être en années que ça se compte). Un sur lequel je possèderais les droits à 100%, accessoirement.

Et Alexandre Astier dans tout ça ?

Eh oui. Maintenant comment et où diffuser ce morceau ? Composer un morceau sur la base d’une autre composition… Quelle connerie, hein ? Il va me falloir contacter le monsieur. Pas que j’envisage de faire le moindre sou avec ça, mais j’aimerais tout de même bien le diffuser gratuitement ici ou là (ici, c’est ce site, et là sans doute bandcamp, pas plus), sans avoir le gros nuage menaçant de l’illégalité au dessus de ma tête.

Par exemple, le percussionniste m’a demandé s’il pourrait faire figurer la piste sur son album de percussions et guitares en cours de réalisation, sur lequel il souhaite collaborer avec des musiciens d’un peu partout dans le monde. Bon ben, je peux pas lui dire oui. J’ai pas les droits. Je ne sais pas s’il souhaite le vendre, par exemple, son album. Si c’était le cas, et même si je ne lui demandais jamais rien en retour, ça impliquerait certaines démarches. Comprenez que j’aimerais simplement lui dire oui, bien sûr, tu peux l’utiliser autant que tu veux, fais-toi plaiz ! C’est pas tous les jours qu’on trouve un de mes morceaux si cool qu’on veuille le faire figurer où que ce soit.

Je vais donc essayer de contacter Alexandre Astier pour lui demander ce qu’il est possible de faire ou pas. Cela dit, quand un morceau est protégé et que son auteur est enregistré à la SACEM… la tâche devient ardue. Même Hugues Aufray a dû lui-même payer la SACEM pour que les enfants d’une petite école des campagnes aient le droit de chanter gratuitement ses chansons à la fête de fin d’année. Et oui, c’est qu’un pourcentage revient à la SACEM, ils ne lâcheront rien. Alors je ne me fais pas trop d’illusions sur les possibilités de parvenir à quoi que ce soit, même avec un éventuel accord direct du compositeur. Mais faut essayer.

Et puis comment le joindre, hein ? Fini le temps où il me suivait sur twitter, puisque j’ai supprimé mon compte il y a des années et changé de pseudo entre temps. Si c’était les années 90, je contacterais directement TV magazine, et ils me répondraient quelque chose du genre : pour joindre monsieur Astier, veuillez écrire à Alexandre Astier, 212 rue des grandes machines, M6, Paris CEDEX quelque chose. Mais nous sommes en 2022. Sans compte facebook, twitter, instagram, ça me semble bien compromis.

En attendant, vous pouvez toujours écouter ça ici. C’est déjà ça.

J’ai dû oublier plein de choses en chemin. Mais ça fait deux mois que je bosse sur ce morceau, je n’en peux plus. Je suis pressé de le partager et de passer à autre chose.


#370 – Les chemins de travers

Il y a deux mois, alors que je commençais à bosser sur ce visual novel dont je causais dans les articles de blog précédents, je sentais la motivation baisser à mesure que j’écrivais le scénario. Je me suis donc dit et si tu commençais à composer la bande son pour changer un peu. Et puis de bande son n’ai point composé. Je ne sais pas comment, mais j’ai bifurqué. Je me suis mis à apprendre les rudiments de certains styles de musique cubaine, et puis j’ai commencé à faire des trucs et des machins divers quand j’ai pigé qu’il était trop tard pour sortir un son cubano qui devienne un classique.

D’entre les trucs et les machins faits, je vous partage un petit morceau, qui n’a absolument aucun rapport avec le visual novel en cours de fabrication.

C’est dans la partie musicouilleur que ça se passe, ici précisément. Je vous y présente la version démo d’un morceau.

Je suis également en train de faire enregistrer ce même morceau par de vrais musiciens, un autre article suivra donc pour vous montrer ce que ça a donné, si ça a donné quelque chose, pour expliciter un peu la démarche car elle est nouvelle pour moi et un peu particulière, vous partager les partitions, ou simplement me justifier de mon incompétence musicale s’il s’avère que le résultat est vraiment catastrophique. Bref allez-y voir et n’hésitez pas à me faire des retours.

Musicouillerie #009 – À propos des Pupi – Démo

Hier, je parlais de musique chiante. Aujourd’hui, je vous partage un peu de ma propre musique chiante, mais une petite introduction s’impose.

Aux alentours de 2010, alors que je vivais à Canterbury, je redécouvrais Kaamelott. Par là je veux dire que c’était la première fois que je ne m’arrêtais pas juste 3 minutes devant un épisode qui passait par hasard à la télé. Je matais toute la série du livre I au livre V. C’était à peu près ma seule source de français en audiovisuel. Au cours de ce marathon, voilà qu’arrive le livre II et son épisode 83 : Pupi.

Pour ceux qui ne savent pas, les Pupi sont les marionnettes du traditionnel théâtre de marionnettes sicilien (Opera dei Pupi). Je savais pas avant d’aller voir sur Wikipédia.

L’épisode est particulier. Arthur, incognito sur une place de marché, assiste en bonne compagnie à un spectacle de marionnettes narrant les péripéties survenant à la cour de Kaamelott. Lorsque le spectacle est terminé, et alors que les marionnettistes remballent leur théâtre, Arthur reparaît, un enfant dans les bras. Vêtu de sa tenue de cour cette fois-ci, couronne sur la tête, il use de son autorité royale et fait rejouer le spectacle à la demande de l’enfant, payant tout de même les artistes d’une bourse.

On pourrait passer des heures à causer de cet épisode sous divers angles, mais ce qui a contribué à la place toute particulière que je lui accorde, en plus de son étrangeté, c’est en grande partie la musique. Et je ne suis pas le seul.

Il s’agit d’un thème, composé par Alexandre Astier, évidemment, qu’on peut entendre uniquement dans cet épisode, et que je me trimballe dans la caboche depuis maintenant plus de 12 ans. Il va, vient. Il vit sa vie d’air au creux de mes synapses. Un matin je me réveille, il est là. Le lendemain il a disparu, mais ce n’est que pour mieux reparaître quelques semaines plus tard à l’occasion d’un grand soleil, ou d’un soir qui tombe, ou d’une voiture qui passe. Bref, cet air est devenu un compagnon fidèle.

J’ai bien essayé d’en faire une ou deux reprises au cours des dernières années mais bof. D’autres l’ont déjà si bien joué au piano, à l’accordéon, en mode one man band… Et moi, rien. Que vous voulez que je fasse avec mes petits VST tout pourris et mon inaptitude à jouer du clavier ?

Mais il y a deux mois, vlà-t-y pas que je transcris le morceau et que je décide de diviser le tempo par deux à la louche et d’y ajouter une ligne mélodique. J’y ajoute aussi des parties de basse aux endroits où il n’y en avait pas dans l’original, ou là où je n’en ai pas entendu, je transcrivais à partir d’un enregistrement de qualité piètre.

Et voilà. J’avais accouché d’un petit caca musical de plus, et je l’aimais bien. J’ai pas su tirer la chasse et lui dire au revoir. Je ne sais pas pourquoi je me suis dit celui-là, je vais le partager. Ce n’est que l’air des Pupi joué très lentement avec une mélodie plus rapide greffée là-dessus et des percussions derrière. D’autant que je me suis ensuite rendu compte que plus tôt dans l’épisode on l’entendait déjà à un tempo très lent. Mais je sais pas. Je l’aime bien.

Le voilà donc ce morceau, version démo, À propos des Pupi. Essayez de pas être trop impressionnés par la qualité de tous ces instruments virtuels gratuits, ça vous divertirait du génie de mon œuvre.

À propos des Pupi – version démo – Alexandre Astier/Musicouilleur

Je ne sais pas ce qui, de la basse, des percussions originales ou des harmonies, me faisait ça, mais ça me grattait la partie de la tête où sont rangées les mélodies et les rythmiques afro-cubaines. Peut-être parce que ça faisait déjà un mois que je tentais de composer (sans que rien de formidable n’en sorte) des son cubanos et des boleros. Parce que j’adore certains types de musiques cubaines traditionnelles.

Pour autant, je crois vraiment que ma musique en dit moins sur mes goûts musicaux en tant d’auditeur, que sur les outils que j’ai utilisé, sur mes connaissances et mes lacunes musicales au sens large, sur les contraintes dans lesquelles je me crois obligé de travailler, sur ma curiosité, et sur ma fascination pour des sons inattendus qui se produisent par hasard et/ou par erreur et autour desquels j’essaie de broder quelque chose. C’est pour ça que ce ne sont jamais de très bons morceaux. Pas des trucs qu’on mettrait dans une playlist. C’est toujours des mélanges étranges. Rien de très marqué. Ça sonne bizarre, on ne sait pas trop dans quel slip on habite. C’est comme ça, je m’y fais.

Je vois souvent mes morceaux davantage comme de petits dessins animés sans images qu’autre chose. Voire simplement comme des génériques parfois. Des années 80-90, évidemment.

Ça n’a pas de rapport, mais vous savez quoi, je me demande si ce n’est pas simplement parce qu’il y a l’air des Pupi en boucle tout au long du morceau que je l’aime vraiment bien celui-là.

#369 – Une cause juste

Ça y est. J’ai enfin une cause à défendre. Une vraie juste bonne cause. Une qui vaut incontestablement le coup de se battre. Une contre laquelle rien ne peut s’élever, même pas ma conscience pourtant peu clémente envers mes propres actions. Je n’avais encore jamais publiquement défendu une Cause, avec un C. Mais il y a des environnements qui poussent à la prise de position, à l’action radicale.

Cet environnement, qui me force aujourd’hui à me déclarer combattant du bien, c’est le supermarché. Quelle est ma cause ? Le respect du droit de chaque individu à ce qu’on ne l’oblige pas à supporter chaque jour une playlist composée à 95% des mêmes chansons d’un jour à l’autre.

Je n’en peux plus. Je connais tous les tubes à la mode d’il y a cinq ans, que je n’avais jamais entendus jusque là, puisque je n’avais jamais travaillé dans un supermarché. En un an et demi, j’ai bossé dans deux genres de magasins différents, de différentes enseignes. La playlist de celui dans lequel je travaille à ce jour est, aujourd’hui, à 50% identique à celle de l’autre supermarché il y a un an et demi. Et dans l’actuel, aujourd’hui, elle est à 80% identique à ce qu’elle était il y a un an. Estimations, mais je ne dois pas être loin du compte.

Les Maître Gims et Vianney (j’ignore encore à ce jour ce à quoi il ressemble, mais à chaque fois que je dis je déteste cette chanson, on me répond : c’est Vianney) en ont plusieurs dans la playlist. Les reprises plates de chansons vraiment sympa à la base (je pense à Mr. Blue Sky d’ELO surtout, mais aussi à Je t’emmène au vent de Louise Attaque, et King of bongo de Manou Negrachao) font crever de frustration. En période de Noël j’ai une fois eu droit aux Pogues, Fairy Tale of New York. Je ne sais pas ce qui a pu se passer. Le fin disc jokey qui contrôlait que la playlist en boucle tourne bien en boucle s’est sans doute assoupi et a appuyé sur un mauvais bouton dans sa somnolence. Et puis hop, on a dû repasser à Mariah Carey ou je ne sais pas quand il s’est réveillé.

Il y en a deux que je tolère depuis tout ce temps, et c’est étrangement le Havana de Camila Cabello qui passe une fois par jour, sûr, et une autre qui à l’instant m’est sortie de la tête et je pense que c’est une sorte de protection inconsciente. Ah non, ça y est, l’air m’est revenu, mais je ne connais pas le titre.

Et donc.

J’estime que nous, animaux, n’avons pas à supporter les mêmes suites de fréquences sonores bombardées chaque jour en boucle durant des semaines, des mois et des années. Il s’en faut de peu que j’utilise le mot torture.

Il y a assez de musiciens dans le monde pour qu’on n’ait pas à écouter le même morceau de musique deux fois dans sa vie, de la naissance à la mort.

Faisons un compromis.

Je propose que la même chanson ne soit pas jouée plus d’une fois par semaine, pas plus de deux mois d’affilée.

Vous avez vos chansons pour attirer le client, le faire rester plus longtemps dans le magasin, je ne sais pas, j’imagine. Vous devez avoir une bonne raison pour infliger ça à chacun de vos employés. (Si vous avez connaissance de cette raison, écrivez-là dans les commentaires, vous avez gagné.)

Et nous, nous n’avons pas à tolérer cette atteinte à notre santé physique et psychologique.

Le brouhaha incessant causé par les clients, les fours, les climatiseurs, les caisses, saupoudré des bruits de cartons qu’on déchire, de verres qui s’entrechoquent ou se brisent, de four micro-ondes, de machines à café, et d’insultes et autres vitupérations diverses, use bien assez nos tympans à longueur de journées. Vous y ajoutez de la musique. Soit. Mais pas ça. Pas cette répétition insensée.

Je vais donc me battre, dès demain, ou enfin dans pas longtemps, et sur tous les fronts, pour que les responsables des playlists de supermarchés s’engagent à respecter des quotas de chansons nouvelles sur des durées déterminées.

Alors ? Dites qu’elle est pas bonne, ma cause, pour voir un peu. Hein. En plus, maintenant que j’habite à quinze minutes à pieds du parlement européen, je pourrais aller manifester chaque jour de congé pépouze jusqu’à ce que je tombe sur le ou la bonne député. Je pourrais.

#368 – Scénario de janeiro

Maintenant que j’ai réussi à trouver un style graphique qui suffira bien pour cette mini visual novel d’entrainement, il me faut trouver un scénario. Étape critique.

Contrairement à un petit jeu flash (†), html5, unity web et autres trucs sur lesquels on peut passer 5-10 minutes à tirer sur des cibles ou construire des tours de défense en mode jeu d’arcade directement dans son navigateur, le visual novel demande à la lectrice et au lecteur du temps et de la concentration, ainsi que de télécharger un minimum de quelques gigaoctets selon la qualité d’image et de son. Même si je vise un jeu qui ne dépasse pas les 1h30 de lecture par partie, je m’en voudrais donc d’écrire un scénario qui n’a absolument aucun intérêt sous prétexte que je m’entraine.

Mon premier jeu réalisé sur Ren’Py, Le bleu du cimetière était court, adoptait un ton humoristique et comportait des quiz et mini-jeux. Réalisé en 10 jours, j’ai écrit l’histoire et les dialogues au fur et à mesure que les idées arrivaient, au feeling. Par un heureux hasard, le jeu a fini par trouver une certaine forme de cohérence. Seulement cette fois ça ne vient pas. J’ai bien trouvé un sujet qui fasse écho à la fois à l’époque et à mon histoire personnelle, les points de départ et d’aboutissement, quelques idées de scènes intermédiaires, d’évènements, de thèmes ainsi que mon personnage principal et des éléments d’univers… mais. Je n’arrive pas à remplir les trous.

Quand j’ai le nez sur une œuvre terminée, j’arrive parfaitement à déceler la fonction de chaque élément au service du propos ou des sentiments qu’on cherche à provoquer, et je suis tout fait capable d’en insérer, déplacer, retrancher, modifier… mais quand je suis en train de construire quelque chose, rien ne me vient trop. L’impression d’être à poil au milieu d’un océan à chercher dans la panique le premier bout de bois flottant auquel me raccrocher. Le scénario ne sera donc sans doute pas prêt avant la fin du mois de janvier comme je l’aurais voulu.

Pour m’aider et me fournir des contraintes, un cadre qui m’aide, je dessine des petits schéma. Et comme je veux que le jeu soit court, il me faut trouver une manière de déterminer à l’avance combien de scènes écrire à peu près, combien de décors, de personnages, d’embranchements seraient à prévoir, afin de savoir comment distribuer les sujets, les évènements majeurs, les dialogues… Évidemment, tout ça n’est pas fixe à ce stade, j’ajusterai en fonction de l’histoire, mais ça m’aide. Et j’aime bien faire des petits schémas.

Je vous laisse constater comme je manque cruellement de stylos de couleurs différentes, ce qui m’oblige à varier entre traits pleins, pointillés, bâtons et petits tourbillons pour marquer les 11 routes uniques…

Bref, je patauge un peu. D’ailleurs, si vous avez entendu parler d’un bon logiciel open source et gratuit sur PC ou Android pour construire des scénar de VN, de fiction interactive, ou autres, n’hésitez pas. J’en ai testé quelques uns vite-fait mais pour l’instant aucun ne m’a convaincu de l’adopter comme outil principal d’écriture. Mais enfin là je dois avouer que je me disperse un peu entre toutes mes notes sur carnets, feuilles volantes, documents LibreOffice et autres… Il serait temps que je centralise un peu toutes les informations.

N’oubliez pas de repasser pour lire les prochaines notes de blog dans lesquelles je me lamenterai de n’avoir pas assez de photos de gens consentants pour être transformés en personnages, ou comment je ne sais pas aboutir une composition musicale, ou encore comment programmer en python c’est la merde.

#366 – Décors à bas coûts

Occuper son temps, occuper son temps… D’accord. Mais à quoi ? Un visual novel tiens, ce serait pas mal. J’ai envie d’en faire un, tout en français, qui ne suit quasiment aucun des codes habituels, sans romance, et visuellement éloigné du style japonais.

J’ai quelques idées de scénarios qui s’y prêteraient bien, mais la plupart seraient trop long. Il me faut me remettre Ren’Py dans les doigts dans un premier temps. Et pour ça je veux attaquer par un tout petit projet, presque improvisé. Que ça me prenne pas plus d’un mois.

Problème avec les visual novels quand on est seul : il faut écrire une histoire et des dialogues intéressants ou au moins drôles, dessiner des décors et des personnages avec une variété d’expressions faciales pour chacun, composer la musique, ajouter quelques bruitages et programmer le tout.

Même un petit projet, c’est long. Pour m’occuper, ça va m’occuper, vous allez me dire. Certes. Mais par quoi commencer ? D’autant que je ne sais pas dessiner. Enfin pas assez pour évoquer la moindre atmosphère dans un paysage. Et je sais que c’est l’étape qui va me bloquer. Tant que j’ai des décors et des personnages, je trouverai toujours des choses à leur faire faire.

Alors voilà, j’attaque les choses de front, et depuis quelques jours je cherche à transformer des photos de manière à ce qu’elles ressemblent à des dessins. Je fais ça sur Affinity Photo. Pas facile d’obtenir un résultat satisfaisant, mais on se rapproche de quelque chose.

Voici ce que ça donne pour l’instant.

Je n’ai pas encore compris ce qui faisait que ça marchait avec certaines images et pas d’autres. La luminosité, les contrastes tout ça. Autant de chose que je ne gère jamais en photographiant avec mon téléphone portable. Il y a encore des progrès à faire. Il me faudra sans aucun doute retoucher les images pour donner encore plus l’impression d’un dessin, et moins d’une photo. Il me faudra également ajouter de la couleur, car le noir et blanc lassera trop vite.

Là encore je me demande comment trouver le processus le plus rapide pour donner un peu de vie aux scènes sans trop me casser la tête. Faire de grands aplats à la Lucky Luke ? Avec une couleur unique mais qui changerait selon ce qui se passe dans la scène, pour donner un semblant de variété ? Je ne sais pas. J’ai tenté quelques trucs qui me font penser que quelque chose de sympa est possible, mais que je n’y suis pas encore.

J’ai bien aimé toutefois leur donner un côté un peu sale, et jouer avec l’outil d’inpainting (qui remplie les zones sur lesquelles vous passez le pinceaux en fonction du contexte), ce qui peut donner des résultats assez surréalistes ou inquiétants.

Même image que la troisième image de ce post.

Ce qui me donne évidemment l’envie de faire un jeu dans lequel la réalité s’effondrerait en mode glitch ou quelque chose comme ça. Et bien sûr, l’atmosphère qui sortira des ces images influencera le scénario du visual novel. Parce que je ne suis clairement pas du genre à développer des techniques qui me permettent de retranscrire exactement ce que je veux pour une histoire. Si un jour j’estime avoir une histoire qui vaille le coup de travailler dans ce sens, je paierai une ou un graphiste.

Évidemment, si vous connaissez des techniques qui demandent peu de travail pour un résultat plus propre, n’hésitez pas à me filer le tuyau. Sinon je vais encore devoir trouver des explications abracadabrantesques pour justifier ma devise habituelle : vite fait, mal fait.